Génération Rose – Génération 2 – Chapitre 1

J’essaie de passer à autre chose. Je ne vais plus sur les réseaux sociaux et je tente de faire l’autruche. Les choses finiront bien par se tasser, non ? C’est triste à dire, et révoltant, mais ces satanés individus au QI d’huître finiront par se trouver une autre cible et me laisseront tranquille. Il suffira d’une boulette d’une simtubeuse, et on m’oubliera.
Heureusement pour moi, malheureusement pour d’autres. Si seulement les choses pouvaient changer…
De toute façon, le lycée est terminée. Et aujourd’hui, c’est mon anniversaire. Une nouvelle vie s’offre à moi et ces tracas seront bientôt de vilains et vieux souvenirs. Et pour passer à autre chose, j’ai absolument tout prévu !
L’après-midi, je le passe avec mes parents. Juste mes parents. Et le soir, je file faire la fête avec mes amis, en boîte de nuit ! J’ai bien besoin de ça pour me défouler et penser à autre chose.
Papa m’a fait un gâteau. Il est magnifique et il a l’air tellement bon !
-Bon anniversaire ma chérie ! Me souhaitent mes parents pendant que je souffle mes bougies.

Après avoir mangé le gâteau en compagnie de mes parents, je file dans ma chambre pour me préparer pour ma soirée. Au passage, j’en profite pour tester de nouveaux look. J’ai envie de changer de tête. Je garde ma couleur, bien sûr, mais j’ai envie de me coiffer différemment.
Après plusieurs essaies, je suis satisfaite du résultat. Je ne ressemble plus à une adolescente et j’ai l’air plus sûre de moi.
Je suis sublime pour ma soirée de ce soir, pour mon anniversaire. Pour Sven.
Pour sa dernière soirée ici, avant qu’il ne s’envole pour la Suède demain.
Je secoue la tête. Je ne dois pas y penser.

La nuit tombe, les heures filent et vient le moment de rejoindre mes amis en boîte. Je me rends donc à Windenburg et mes amis m’attendent déjà. Ainsi que Sven, qui semble bien s’entendre avec mes amis. Ils me souhaitent tous un joyeux anniversaire et nous entrons à l’intérieur. Nous connaissons bien cette boîte. C’est ici que nous sommes venus pour le nouvel an et on s’était bien amusé. C’est tout naturellement que j’ai choisi qu’on vienne ici pour mon anniversaire.
Le hasard fait que j’ai croisé mon frère et ma sœur en entrant, mais j’ai choisi de les ignorer. Ce soir, je n’ai pas envie de me prendre la tête.
L’unique objectif de ce soir est que je m’amuse.

Je me laisse porter par la musique du DJ. Je me vide l’esprit de mes problèmes du moment. Ce n’est pas parce que les gens se déchaînent sur internet que je dois rester chez moi à me morfondre.
Bien au contraire, c’est ce qu’ils veulent.
Alors je sors. Je continue à vivre. Je me défoule sur la piste de danse. Et cela me fait un bien fou.
Quelques pensées parasites viennent troubler mon esprit et j’essaie de les chasser. Je danse encore plus. Je me concentre sur la musique. Je m’amuse. Je ris avec mes amis et sur leurs pas de danse hasardeux.
Aujourd’hui, je suis majeure et je compte bien en profiter !

J’aperçois Sven dans la foule. Mon cœur se serre dans ma poitrine. Ce soir, c’est sa dernière ici, avec moi. Demain, il ne sera plus là. J’ai du mal à imaginer mon quotidien sans lui. Il a pris une telle place dans ma vie que dorénavant, vivre sans lui me parait inconcevable.
Mais je n’ai pas le choix. J’ai appris à vivre avec lui, il faudra que j’apprenne à vivre sans lui.
Pour le moment, il est encore là. Je vais vers lui, bien décidée à profiter de sa présence. Si ce n’est pas maintenant, ce ne sera plus jamais. Je m’approche de lui, toute souriante, pour ensuite me jeter sur ses lèvres. Un long baiser délicieux, qui me fait tout oublier pendant un instant.

Je me sens si bien, si prêt de lui. Je profite de sa présence, de son visage, de son odeur, du son de sa voix. Je mémorise tout dans ma mémoire, pour ne rien oublier. Tous ces détails seront mes précieux trésors, que je conserverai précieusement.
Parce que Sven n’est pas quelqu’un qu’on oublie.
-Tu vas bien ? Tu passes une bonne soirée ? Me demande-t-il en approchant ses lèvres de mon oreille afin que je puisse l’entendre. Je sens mon corps frissonner à cette approche.
-Nickel ! Je profite de chaque instant ! Lui assuré-je avec un sourire, avant de l’embrasser à nouveau.

La soirée continue, de nouvelles pensées parasites parcourent mon esprit. Cela m’agace. Je veux profiter de ma soirée. C’est ma soirée. Je ne veux pas être déprimée pour mon anniversaire; Il faut que je m’amuse.
Je vais au bar. Si je n’arrive pas à chasser ces pensées toute seule, je vais essayer de m’aider un peu. Et maintenant que je suis majeure, je peux profiter des jus de fruit du bar.
Je me commande un verre, puis un deuxième, puis un troisième. L’effet commence à se faire sentir. Ce n’est pas forcément très raisonnable mais je me sens mieux. J’arrive à me détendre et je n’entends plus les pensées parasites.
Et puis, je rentre en taxi ce soir, alors je peux me permettre si cela m’aide.


Maintenant que je suis détendue, je retourne sur la piste de danse. Je retrouve mes amis et nous dansons. Tous ensemble, nous profitons de la musique et nous nous laissons aller sur le rythme de la musique.
Cela me fait tellement de bien de me laisser aller. De passer ce temps avec mes amis. Un jour, il faudra que je sois responsable mais pas ce soir. Pour le moment, je m’amuse. Je profite de ma soirée pour me défouler, me libérer de mes tensions.
Je me sens tellement bien !

A force de danser, je commence à avoir soif. Je retourne au bar me commander un verre. Pendant que je le bois, j’observe la piste en contre-bas. Malgré la foule, mes yeux ne voient que Sven. Alors que je le regarde évoluer dans l’espace, des idées friponnes commencent se développer dans mon esprit. Voilà des pensées plus agréables.
Je laisse mon verre et je vais vers lui. Il me sourit en me voyant, pendant que je m’approche vers lui.
-On peut s’éclipser ? Lui proposé-je alors, en affichant un grand sourire qui en dit long sur mes pensées du moment.
-Pourquoi ? Tu t’amuses pas ? S’inquiète subitement Sven, qui ne comprend visiblement pas où je veux en venir.
-Si, mais j’ai envie de m’amuser d’une autre manière… Il y a un espace en bas, avec des placards… On sera tranquille, y’a jamais personne. Lui soufflé-je en me mordant la lèvre inférieure, tandis que je vois ses yeux pétiller. Ca y est, il a compris.
-Tu es sûre ? On pourrait se faire surprendre.
-M’en fiche. Tu pars demain et je veux profiter de cette soirée comme il se doit. Lui susurré-je en lui prenant la main pour l’attirer au sous-sol de la boite de nuit.

Lorsque nous arrivons à destination, Sven se jette aussitôt sur mes lèvres. Il me plaque contre la porte du placard. Il a l’air si sage en apparence, alors qu’il est si passionné dans l’intimité… Le contraste est plaisant. Je savoure la situation. Je profite de chacun de ses b.aisers et de ses caresses. Seul l’instant présent compte et j’oublie tout le reste. Même mes amis à l’étage sont maintenant au fin fond de mes pensées.
En cet instant, je veux juste profiter. Je sais que c’est la dernière fois, et je veux imprimer chaque seconde dans ma mémoire.



-Tu es sûre de toi ? Me demande-t-il une nouvelle fois, alors que je n’ai qu’une seule envie : qu’il se taise et qu’il continue. Et si quelqu’un arrive ?
-Il profitera du spectacle écoute. Et le risque de se faire surprendre rend la chose … plus excitante non ? Lui dis-je sur un ton taquin, coquin. Mon regard se remplit de malice et de désir. Je n’en peux plus. J’ouvre la porte du placard et je l’attire à l’intérieur.
Nous savons tous les deux que c’est la dernière fois, que nous vivons nos derniers moments tous les deux. Que demain, tout ne sera plus que souvenir.
Nos étreintes sont donc plus passionnés, plus intenses. Nous vivons ce que nous pourrons plus vivre. Nous faisons ce que nous pourrons plus faire. Tout ce que nous voulons faire, tester, nous le faisons.
Le temps ne compte plus. Le monde extérieur n’existe plus. Là, maintenant, dans ce placard, il n’y a plus que nous. Nous avons du mal à nous détacher. Comme si nous ne voulions pas être séparé.
Une chose est sûre : lorsque nous nous décidons enfin de sortir de ce placard, nous n’aurons aucun regret.

Nous retournons donc à l’étage, pour rejoindre les autres. Mais nous sommes surpris de découvrir que la boite s’est vidée. Je ne vois pas mes amis, nul part. Je pense qu’ils ont du partir en ne me voyant plus. Je jette un regard complice à Sven, et nous rions ensemble.
A mon avis, ils ont du repérer l’absence de Sven également et je pense que personne n’est dupe. Mais je m’en fiche d’avoir laissé tomber mes amis pour profiter de Sven. Je sais qu’ils comprendront.
L’heure est cependant venue de partir. De quitter cette bulle et de rentrer chez moi. Et lui, chez lui.
Mon cœur, auparavant si léger, devient brusquement lourd. Je regarde Sven, et je me jette sur ses lèvres.
Je veux encore en profiter. Encore un peu. Juste un peu.
Si seulement le temps pouvait s’arrêter…

-On va devoir y aller, Rosie. Me souffle Sven, dont la tristesse se lit sur son visage. Lui aussi voudrait que ce moment ne s’arrête jamais. Malheureusement, la réalité commence à reprendre sa place, sans nous laisser le choix.
-C’est vraiment obligé ? Soupiré-je, grappillant quelques précieuses minutes supplémentaires. Pour reculer pour mieux sauter.
-Malheureusement. Je dois prendre mon avions dans quelques heures et il faut que je dorme un peu, avant. Et être en avance à l’aéroport. Souffle-t-il, avec regret. Nous le savons tous les deux, c’est la fin. Nous allons nous quitter et plus jamais nous nous reverrons.
Nous allons partir, et ce sera terminé. Je me serre contre lui, la gorge nouée. Nous ne disons plus un mot, ils sont inutiles. Nous nous comprenons par nos gestes, nos regards. Nous nous embrassons avec passion, puis avec tendresse.
Nous sortons de la boîte pour aller dehors. J’attends mon taxi. Le soleil commence à se lever. Nous avons passé la nuit entière dans la boite et nous avons rien remarqué.
Le taxi arrive. Nous nous prenons dans nos bras. Nous nous serrons fort. Puis nous nous embrassons. Pour la dernière fois.
Je monte dans le taxi. Je donne mon adresse. Puis, le taxi démarre, laissant Sven derrière moi.
Ca y est. C’est fini. Pour de.. bon.
J’éclate en sanglots dans le taxi, le cœur en miettes.
Histoire de détendre l’atmosphère, voici un petit comparatif de Rosae avec ses parents.
Une chose est sûre, c’est la digne fille de sa mère 🙂
