Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 27

Les jours suivants, Roxane semble s’être calmée vis-à-vis de sa sœur. Enfin, calmée est peut-être un grand mot. Disons qu’elle se contente de l’ignorer mais ne lui dit plus rien. Rosae ne comprend pas pourquoi elle ne parvient pas à attirer l’attention de sa sœur aînée, et je ne sais pas vraiment comment gérer la situation. J’ai toujours été fille unique, et je ne pourrai conseiller mes enfants sur les relations entre sœurs. J’aimerai tellement qu’elles puissent s’entendre mais je pense qu’actuellement, je peux m’estimer heureuse que Roxane ne cherche plus à blesser sa sœur.
Aujourd’hui, c’est dimanche. Le soleil est au rendez-vous en ce début d’été, et nous avons décidé d’emmener les enfants jouer au parc. Roxane est plus réservée à la nouvelle mais Ryan est enthousiaste.

-Alors Rosae, tu es contente d’aller au parc cette après-midi ? Demande Nick à notre fille qui vient de terminer de manger.
-Ouiii !! Il y a des jeux ?
-Oui, tu auras de quoi t’amuser ma puce. Il y a plein de jeux pour enfants pour tous les âges.
-Géniaaaal !!!

Lorsque nous sortons de la maison, la chaleur se fait immédiatement sentir. Pendant un instant, nous envisageons d’annuler la sortie à l’extérieur. Mais nous optons plutôt pour la solution de nous changer pour mettre des vêtements plus légers, sauf Roxane qui affirme qu’elle se sent bien avec son pantacourt et ses manches longues.
Une fois arrivés au parc, les jumeaux se sont précipités vers la cage à poule en forme de bateau pirate. Ils ont de la chance, il n’y a encore personne sur le bateau et ils peuvent jouer à leur guise, sans limite à leur imagination. Amusé par la situation, Nick ne tarde pas à se joindre à eux pour jouer un monstre des mers, prêt à les attaquer pour les faire couler.

-Graaaaoouuu !!!! Je suis l’abominable kraken ! S’écrit-il en modifiant sa voix, essayant d’entrer dans le personnage.
-Alerte Capitaine ! Nous sommes attaqués !!! Réagit aussitôt Ryan en s’adressant à sa sœur, qui a pris en main le gouvernail.
-Nous allons essayer de l’éviter ! A bâbord toute !!!
-Il nous suit ! A tribord ! A tribord ! Aaaaaaah !!!!

Pendant ce temps-là, je pose Rosae par terre après lui avoir enlevé ses chaussures. Le parc est bien entretenu et elle sera plus à l’aise pieds nus. Un grand sourire illumine le visage de Rosae, appréciant de sentir l’herbe sous ses pieds. Elle court rapidement vers la structure de jeux pour bambins. Je la surveille, tandis qu’elle tourne vivement le volant du vaisseau spatiale. Cela m’amuse de l’observer s’amuser ainsi. Elle joue peut-être dans son coin par rapport aux jumeaux qui restent entre eux, mais cela n’a pas l’air de la déranger. L’important est qu’elle passe un bon moment.

Petit à petit, d’autres enfants arrivent au parc pour profiter du soleil. Ils rejoignent les jumeaux sur le bateau pirate et petit à petit ils font connaissance, se mettent d’accord sur la répartition des rôles et de l’occupation de la structure. C’est amusant de les voir s’organiser ainsi. Le jeu a pour but de se divertir mais pour eux, même si c’est léger, cela reste quelque chose de sérieux. Cela me fait plaisir de les voir ainsi, heureux, jouant avec d’autres enfants, se faisant de nouveaux amis.

Rosae, quant à elle, ne se préoccupe pas des nouveaux arrivants sur le bateau pirate. Peu de parents ont emmené leurs bambins au parc et elle bénéficie du jeu pour elle toute seule. Elle part à l’aventure, explore les différentes cachettes de la structure. Elle plonge avec bonheur dans la piscine à balles. Je crois qu’il s’agit de son jeu préféré. Elle se laisse tomber dedans, joue avec les balles colorés, se cache entre elles. Je l’observe avec bonheur, ses rires sonnant comme une belle mélodie dans mes oreilles.

Charlotte nous fait la surprise de nous rejoindre, accompagnée de Sébastien. Elle reste avec moi pour discuter, tandis que son fils fonce vers le bateau pirate rejoindre les jumeaux. Ryan et Roxane sont ravis de le voir arrivé, lui faisant une place dans leur équipe de pirates. Avec Charlotte, nous rions de leur jeu de rôle, amusées de leur imagination.
-Capitaine ! Capitaine ! Il y a une meutes de sirènes folles qui arrivent vers nous ! S’écrit Sébastien en désignant la direction de la menace.
-Ciel ! Il faut partir d’ici au plus vite ! Par là-bas ! Il y a une île sur laquelle accoster !!! Repère Roxane en regardant dans la longue-vue.
-Quelle direction ? Demande Ryan.
-A bâbord ! Vite ! Vite !!!

En fin d’après-midi, Roxane commence à se lasser du bateau pirate, et finit par laisser les garçons entre eux. Elle repère une piste de patins à roulettes et court vers moi pour me demander si elle peut emprunter des patins au stand. J’hésite un instant, craignant qu’elle ne se fasse mal. Puis, je finis par céder et accepter. Si cela lui fait plaisir, je n’ai aucune raison de refuser.
Après avoir obtenu des patins, Roxane entre sur la piste et s’amuse à en faire le tour. Je suis rassurée en la voyant faire. Elle semble avoir trouvé son équilibre et elle a l’aise sur les patins.

Mais, en l’espace d’une seconde, un bruit semble déconcentré Roxane. Elle tourne la tête dans tous les sens et perd rapidement l’équilibre. Elle essaie de se rattraper mais il est trop tard. Elle tombe de tout son long sur le sol de la piste de patins.
Inquiète, je me lève de me mon banc et court dans sa direction. Il faut que je m’assure qu’elle n’ait rien de casser !
-Roxane chérie ! Tu n’as rien ? Ça va ? Lui demandé-je alors, sur le bord, prête à la rejoindre.
-Ça va Maman ! Rien de casser ! M’assure-t-elle alors que je viens pour l’aider à se relever.
-Tu es sûre ?
-Mais oui Maman ! T’inquiète pas, je suis pas sucre !

Après la chute de Roxane, nous décidons qu’il est temps de rentrer à la maison. Rosae ne proteste pas, et réagit à l’annonce par un bâillement. Je crois qu’elle commence à fatiguer et elle ne va pas faire long feu. Ryan semble un peu déçu à l’idée de rentrer, il s’amuse bien. Mais nous ne lui laissons pas le choix. En rentrant, il demande s’il peut aller se baigner dans la piscine gonflable. Considérant la chaleur, je n’ai pas le cœur à refuser. Heureux, il s’empresse de se changer pour mettre son maillot de bain et fonce dans la piscine. C’est rigolo de le voir barboter à l’intérieur, tout en jouant avec un canard en plastique. Mais au moins, cela lui permet de se rafraîchir donc, pourquoi pas.

Comme je le pressentais, Rosae fatigue. Ses yeux se ferment tout seul. La journée a été longue et elle s’est bien défoulée au parc. Attendrie, je la prends dans mes bras pour la mettre en pyjama et la coucher dans son lit. Pour une fois, je prends le temps de lui lire une histoire pour l’aider à s’endormir. J’apprécie ce petit moment avec ma fille et très vite, je vois ses petits yeux se fermer pour sombrer dans un profond sommeil réparateur.

Le lendemain, Rosae est en pleine forme. La nuit lui a permis de recharger ses batteries et maintenant, elle est en demande d’attentions et d’activités. Nick profite de son énergie pour essayer de lui apprendre de nouvelles choses, tout en jouant avec des cartes d’activités. Rosae s’amuse comme une folle, ravie de passer du temps avec son père et d’observer toutes ces illustrations sur les cartes.

Le temps étant toujours caniculaire, Nick profite que les jumeaux soient à l’école pour installer Rosae dans la piscine gonflable. Comme ils ne sont que tous les deux, il peut profiter de ce moment pour jouer tranquillement avec sa fille. Et puis, lorsque les jumeaux seront rentrés de l’école, il ne sera de toute façon plus en capacité de surveiller Rosae dans l’eau et il est hors de question qu’il la laisse dans la piscine sans surveillance.
Alors, c’est le moment ou jamais pour Rosae de bénéficier d’un peu de fraîcheur.

Après la baignade, les jumeaux rentrent de l’école. Nick prend le temps de laver et d’habiller Rosae avant de s’occuper des devoirs des jumeaux. Pendant ce temps-là, Rosae reste tranquillement dans sa chambre, à jouer toute seule. Son père lui a présenté une tablette avec des jeux ludo-éducatifs et elle s’amuse avec les différentes applications. Ainsi, elle ne voit pas le temps passer et elle peut jouer en toute autonomie.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 26

Le temps passe et n’épargne personne. Nous observons avec tendresse les enfants grandir, mais nous avons tendance à oublier que nous ne sommes pas immunisés contre la vieillesse.
Et aujourd’hui, Nick se rappelle de cette réalité, notamment lorsqu’il m’a vu préparer son gâteau d’anniversaire. Entre le travail et les enfants, il a presque oublié son anniversaire. Il fait mine de sourire, mais je vois bien que cela ne le réjouit pas des masses de franchir le cap de la quarantaine. Je crois bien que cela l’arrange que nous le célébrions aussi tard, après son travail, alors que les jumeaux sont couchés et Seiji encore présent à la maison.

Petit à petit, tandis qu’il observe les bougies allumées qui n’attendent qu’à être soufflées, je vois le sourire de Nick disparaître pour laisser placer à un air plus sceptique. Je le vois hésiter devant son gâteau, comme s’il cherchait un moyen pour éviter de passer par là, d’éviter de vieillir.
-Tu sais, que tu souffles ou non tes bougies, cela ne changera rien. Lui signalé-je devant son hésitation, essayant de retenir mon amusement. Je sais que si je le charrie trop, il ne se gênera pas de se venger lorsque ce sera mon tour.
-Très drôle. Si tu crois que c’est simple de se dire que je vais commencer à emprunter la pente descende…
-Dis pas de sottise. Ce n’est pas la fin du monde d’avoir 40 ans et tu es encore loin d’être un vieux papy plein d’arthroses et à la vessie défaillante.
-Sympa ta vision de l’avenir…
-Arrête de chipoter. T’es encore jeune ! Et puis même si tu récoltes quelques rides, tu seras toujours mon Nick super sexy !
-Hum, Rosae est toujours là vous savez… Interviens subitement Seiji en désignant notre fille sur sa chaise haute, qui nous regarde avec innocence. Une réflexion qui fait sourire son père, qui l’observe alors avec tendresse.

Alors, prenant son courage à deux mains, Nick finit par souffler se bougies. Elles s’éteignent toutes dans un seul souffle et Rosae s’esclaffe aussitôt, ravie du spectacle. Elle sautille sur son siège et tape des mains, ce qui nous amuse.
Et soudain, Nick vieillit.

Malgré ses 40 ans, Nick n’a pas pris une ride. Plus de peur que de mal finalement. Sur son visage, je vois de l’inquiétude mais selon moi, il n’a pas à s’en faire. On pourrait me rétorquer que je suis aveugle, mais en toute objectivité, Nick n’a pas pris une ride.
-Tu es toujours aussi beau. Lui assuré-je avec amour tout en l’embrassant sur la joue.
-C’est toi qui est belle.
-Dis-moi… Et si pour fêter ça, on se dépêche de mettre Rosae au lit et de renvoyer Seiji chez lui pour… s’amuser tous les deux dans la chambre ? Lui susurré-je au creux de son oreille, un sourire coquin sur les lèvres.
-J’aime beaucoup ton idée. Sourit-il à son tour.

A côté de l’anniversaire de Nick, je m’inquiète pour Roxane. Elle passe de plus en plus de temps enfermée dans sa chambre à jouer du violon. Je suis fière de ses progrès et j’apprécie l’écouter jouer. Je suis ravie qu’elle soit autant passionnée par ce qu’elle fait et, si elle le souhaite, je suis certaine qu’elle pourrait devenir une grande artiste talentueuse plus tard.
Mais j’ai l’impression qu’elle se referme sur elle-même. Elle a toujours été un peu timide, cachée derrière son frère mais j’espérais que cela s’arrange avec le temps.
Mais depuis l’arrivée de sa sœur, et en particulier depuis qu’elle a grandi, j’ai l’impression que cela empire. Rosae essaie des fois de se rapprocher de sa sœur, mais Roxane ne fait rien pour lui faciliter la tâche.

-Rochie, tu fais quoi ? L’interroge Rosae, curieuse, après être rentrée discrètement dans la chambre des jumeaux.
-Roxane. Je m’appelle Roxane. Ro-xa-ne. Soupire-t-elle, blasée de voir que sa demi-sœur n’arrive toujours pas à prononcer son prénom. Et ça se voit pas ? Je joue du violon.
-C’est joli !
-Merci. Maintenant, va jouer avec tes poupées et laisse moi tranquille.

Roxane a beau rester distante vis-à-vis de sa sœur, ce n’est pas le cas de Ryan. A l’inverse de sa jumelle, il prend un malin plaisir à amuser Rosae. Voir leur relation évoluer et l’attachement qu’éprouve Ryan pour sa petite sœur me touche. J’aimerai tellement que Roxane suive l’exemple de son frère, mais elle s’entête à n’en faire qu’à sa tête et à s’isoler. J’espère vraiment qu’elle va finir par comprendre qu’elle pourrait être proche de Rosae si elle le voulait, et ainsi former un trio de choc avec Ryan et Rosae.
-Hey Rosie, regarde ! Je suis un cerf qui pète ! Prooooouuuuuuut !!! S’exclame-t-il, faisant éclater de rire sa petite sœur, qui réclame aussitôt qu’il continue.
Et je vous avoue qu’il ne se fait pas prier. Un vrai pitre !

L’attention et l’amour que montre Ryan à sa petite sœur porte ses fruits et donne des situations attendrissantes. Rosae est une petite fille très affectueuse et dès que son frère est debout, elle n’hésite pas une seconde d’aller vers lui pour le prendre dans ses bras. Ryan se laisse faire et je crois même que cela lui faire plaisir. Roxane n’est pas très démonstrative et cela doit lui faire du bien de bénéficier d’élan d’affection.
-Câliiiiin !!!! S’écrie Rosae en se serrant contre son frère.
-T’es trop mignonne Rosie !!

-Et si tu allais jouer ailleurs Minus ? Intervient subitement Roxane, interrompant le câlin de son jumeau et de sa petite sœur.
Pourquoi ? Ne semble pas comprendre Rosae, se demandant bien pourquoi son aînée est de mauvaise humeur. Encore.
Roxie, laisse-la tranquille un peu. Elle fait rien de mal. Soupire Ryan avant de sourire à Rosae pour la rassurer. Tu vas lui faire peur.
Et alors ? Ne semble-t-elle pas s’en soucier. Aller va jouer ailleurs. C’est mon jumeau, pas le tien ! Toi, t’es juste une pièce rapportée ! Ajoute-t-elle en s’adressant cette fois-ci à sa sœur, devant la stupéfaction de son frère.

Le visage de Rosae se ferme aussitôt face à la réplique de Roxane et, manque de chance pour elle, je sors du bureau au moment où elle prononce ces paroles. Je veux bien comprendre qu’elle ait du mal à accepter sa petite sœur, mais ce n’est pas une raison pour mal lui parler et chercher à la blesser. Ce n’est qu’une petite fille qui n’a rien fait de mal.
-Roxane ! Ça ne va pas de parler à ta sœur comme ça ?! La grondé-je alors, alors que son visage devient blême en me voyant. C’est ta sœur, tu dois au minimum la respecter et elle a le droit de jouer avec ton frère !
-Mais Maman ! Tente-t-elle de protester.
-Je ne veux pas t’entendre ! Pour la peine, tu vas au coin jusqu’à nouvel ordre ! Ça te laissera le temps de réfléchir la situation !
-Maman !!
-Au coin !

Roxane ne cache pas son agacement, mais elle finit par obtempérer. Elle s’assoit sur une chaise du bar, dos au salon, à attendre que je la libère de sa punition. Je l’entends grommeler que c’est injuste mais je ne relève pas. Je n’ai pas non plus envie qu’elle pense qu’elle est persécutée. Mais je ne pouvais pas laisser passer ce qu’elle a dit à sa sœur. Je ne peux pas la forcer à l’aimer, mais c’est mon devoir de mère de veiller à ce qu’elle la respecte. J’espère néanmoins que cette punition la fera réfléchir.
Pendant ce temps-là, je m’occupe de Rosae, m’inquiétant de sa réaction suite aux propos de sa sœur. Elle semble ailleurs et j’essaie de la rassurer comme je peux. Pauvre Rosae, elle ne doit pas comprendre pourquoi sa sœur ne veut pas d’elle.

Alors, pour essayer de lui changer les idées, je me mets à jouer avec elle. Rosae semble réticente au début, mais elle finit par se prendre au jeu. Sa mine triste s’efface et est vite remplacer par des rires. Je la fais virevolter dans les airs, la prends sur mon dos, utilise une voix stupide juste pour l’amuser.
-Je suis un cheval ! Où veux-tu aller ? M’exclamé-je en transformant ma voix.
-Uuuuh dada !! Uuuuh dada !!
-Roxane, tu es libérée. Avertis-je mon aînée après un quart d’heure de punition. Et j’espère que cela t’aura servie de leçon.
-Oui Maman. Marmonne-t-elle avant de filer dans sa chambre.

Le lendemain, Roxane continue à faire la tête. Elle n’apprécie pas d’avoir été punie, mais il faut bien qu’elle comprenne qu’elle n’a pas tous les droits. Je préfère qu’elle boude plutôt que de laisser passer son comportement vis-à-vis de sa sœur.
Au petit déjeuner, Roxane préfère manger seule mais son frère ait vite venu la rejoindre.

-Alors, t’as fini de bouder ? Lui demande alors Ryan sur un ton léger, essayant de dérider sa jumelle.
-Laisse moi tranquille toi aussi. T’as qu’à jouer avec Rosae. Marmonne Roxane en scrutant son assiette.
-Elle dort et j’ai pas envie de jouer avec elle là. Aller, arrête de bouder.
-J’fais ce que je veux. Toi, t’as même pas chercher à me défendre hier.
-Pour que je suis puni aussi ? Et puis, t’as pas été très gentille avec Rosie non plus.
-En attendant, on n’était jamais puni avant qu’elle soit là. Bredouille-t-elle avant de quitter la table pour laver son assiette.

Avec Nick, nous nous inquiétons de l’attitude de Roxane. Nous l’avons bien remarqué, elle commence même à s’éloigner de son frère. Nous sommes quel que peu dépassé par la situation, ne sachant pas tellement comment réagir face à la situation. Nick essaie de me rassurer en m’assurant que cela s’arrangera, qu’en grandissant et en gagnant en maturité, Roxane va finir par accepter l’intégralité de notre famille.
j’ai tellement envie de le croire, mais nous disions bien la même chose lorsque Rosae est née. Au début, nous pensions que cela s’arrangerait lorsque Rosae serait suffisamment grande pour que les jumeaux puissent jouer avec elle. Malheureusement, ce n’est pas le cas.
Alors, Nick décide d’aller discuter avec Roxane, du moins essayer. Ainsi, il la rejoint dans sa chambre pour ensuite jouer avec elle à la poupée.
-Alors, qui sont ces poupées ? Demande-t-il innocemment, tentant d’entrer dans sa bulle. En réponse, elle lui sourit.
-Ceux que tu as, ce sont les parents. Explique-t-elle calmement. Et moi, c’est leur fille. Mais ses parents l’aiment pas.
-Pourquoi dis-tu ça ?
-Parce que….
-Tu peux tout me dire tu sais ?
-Parce qu’ils ont un bébé et qu’elle, elle compte plus. Tout le monde préfère le bébé. Marmonne Roxane avec un air absent. Elle est toujours toute seule et tout le monde s’en fiche.
-Roxane... En est attristé Nick, en posant les poupées. Nous t’aimons avec ta mère, tu le sais ça ?
-Moui…
-Nous avons consciences que Rosae demande beaucoup d’attention, mais cela ne veut pas dire que nous ne t’aimons pas. Nous sommes vraiment désolés si tu as l’impression d’être délaissée.
-Maman m’a punie hier. Elle m’a jamais punie.
-Je sais, elle m’en a parlé. C’est seulement parce que tu n’as pas été très gentille avec ta sœur. Vous êtes ses enfants et c’est son devoir de veiller à les protéger, tu comprends ? Rosae ne peut pas se défendre, alors si tu te montres méchante avec elle, ta mère est obligée de la protéger, c’est normal.
-Je vois…
-Mais tu sais, tu aurais davantage à gagner en étant gentille avec ta sœur. Vous pourriez partager tellement de choses toutes les deux. Plus tard, elle pourra sans doute mieux te comprendre que n’importe qui. Vous n’avez pas beaucoup de différences d’âge et c’est une fille. Tu imagines les sorties entre filles que vous pourriez faire plus tard, quand vous serez grandes ?
-Moui, peut-être.
-Essaie de faire un effort avec elle, d’accord ? Tente tout de même Nick, comprenant qu’il n’arrivera pas à la faire changer complètement d’avis.
-…. Mouais, d’accord.
-Merci. Je t’aime. La prend-t-il dans ses bras pour lui faire un câlin.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 25

Après avoir fini d’apprendre de nouveaux mots à Rosae, Nick la prend dans ses bras pour l’installer sur le fauteuil du salon. Il lui donne un jouet afin qu’elle puisse s’amuser pendant qu’ils aident les jumeaux à faire leurs devoirs. Ainsi, il est disponible pour les plus grands tout en gardant un œil sur la petite dernière.
Rosae est d’ailleurs adorable puisqu’elle joue tranquillement, sans faire de bruit, comme si elle avait compris que son frère et sa sœur ont besoin de calme pour se concentrer.
Pendant ce temps-là, Roxane est ravie de recevoir l’aide de Nick pour ses exercices de maths. Enfin, elle a son attention et il laisse un peu de côté Rosae. Par moment, Roxane regarde sa petite sœur du coin de l’œil, voyant bien qu’elle est parfaitement capable de s’occuper toute seule.

Ryan est plus rapide que sa sœur, et après que Nick ait vérifié que tout est bon, il se lève de table, libéré de ses contraintes scolaires du jour. Roxane travaillant toujours sur ses devoirs, il va donc voir sa petite sœur. Il est heureux de voir qu’elle a grandi, et il en profite pour passer un peu de temps avec elle. De toute façon, sa jumelle est occupée.
Lorsqu’il s’approche, Rosae lève la tête vers lui et lui fait un grand sourire, ravie de voir que son frère s’intéresse à elle.
-Tu joues à quoi ? Qu’il lui demande d’ailleurs, pour qu’elle lui expose fièrement son jouet en forme d’ours bleu. C’est chouette ! Il fait quoi ton ours ?
-Il vole ! Ziooouuuu !! Lui répond-t-elle joyeusement, en agitant son jouet en l’air. Cela amuse Ryan qui ne tarde pas à prendre un jouet à son tour pour jouer avec elle.

Nick est touché de voir Ryan jouer ainsi avec sa petite sœur, mais ce n’est pas le cas de Roxane. Elle observe la scène d’un mauvais œil. Lorsqu’elle termine ses devoirs, elle semble attendre son frère pour qu’il vienne jouer avec elle, et non plus avec Rosae.
-Attends je joue un peu avec elle. Tu veux te joindre à nous ? Lui propose-t-il alors, avec un grand sourire.
Affichant une mine boudeuse, Roxane refuse et fonce dans sa chambre. Elle est vexée de constater que son jumeau préfère jouer avec leur sœur. Ils n’ont toujours été que tous les deux, et la nouvelle arrivante ne le gêne pas. Et puisqu’il préfère jouer avec elle, alors Roxane préfère s’isoler. Elle s’empare de son violon et profite de ces instants solitaires pour améliorer sa technique.

Nick ne tarde pas à partir au travail. Plus tôt dans la journée, il a fait appel à une agence employant des nounous, afin que quelqu’un vienne prendre la relève pour éviter de laisser les enfants seuls à la maison. Quelques minutes avant que Nick ne parte pour le restaurant, Seiji, un professeur de violon à la retraire, se présente à la porte de la maison. Nick est ravi de faire sa connaissance et le laisse rapidement avec les enfants.
Seiji fait pendant un instant connaissance avec Ryan et Rosae, restés au rez-de-chaussé. Il sait qu’ils sont censés être trois et Ryan lui dit que sa sœur est dans leur chambre, à jouer du violon. Intrigué, Seiji monte à l’étage pour se présenter, mais Roxane ne semble pas intéressée. Elle préfère rester concentrée sur son violon. Mais Seiji parvient à titiller son intérêt en lui proposant de lui donner des conseils pour s’améliorer et elle accepte de l’écouter, ravie de pouvoir parler de son instrument fétiche.

Je rentre à la maison quelques heures plus tard. Je suis fatiguée par ma journée, mais je suis ravie de pouvoir passer un peu de temps avec mes enfants. Je suis accueillie par Seiji, vieil homme sympathique, qui m’annonce qu’il a préparé le dîner. Je le remercie avec un soupir de soulagement. Voilà une chose de moins à faire en rentrant du travail. Je vais donc chercher Rosae pour l’installer sur sa chaise haute et j’appelle les enfants pour qu’ils viennent à table.
-Vous avez passé une bonne journée ? Lui demandé-je, avant de grimacer après avoir goûté au plat. Seiji, il … il y a de la viande dedans ?
-Oui, du porc. Vous n’aimez pas ?
-Maman est végétarienne. Lui signale Roxane, faisant aussitôt pâlir Seiji.
-Oui ! Je suis navré, je l’ignorais…
-Cela ne fait rien. Le rassuré-je alors avec un sourire. Alors, les enfants ?
-Nickel ! La journée à l’école a été cool et après les devoirs, on a joué avec Rosae !
-Et moi, j’ai joué du violon.
-C’est super tout ça. Mais tu n’as pas voulu jouer avec ton frère et ta sœur Roxane ? M’étonné-je, un peu déçue qu’elle n’ait pas voulu suivre son frère pour se rapprocher de sa sœur et qu’elle ait préféré s’isoler.
-Pas envie. Marmonne-t-elle avec un air absent, avant de me sourire. Mais Seiji m’a appris plein de trucs au violon !!
-C’est super ça.

Soudain, nous sommes interrompus dans notre conversation par Rosae, qui se met à pleurer. Elle s’agite sur sa chaise, exige de sortir. Les jumeaux se bouchent les oreilles, pour se protéger des cris perçants de leur petite sœur en pleine crise.
-Ça suffit Rosae ! Commencé-je à m’agacer.
-Dodo !!
-Finis d’abord ton assiette et après j’irai te mettre au lit.
-Plus faim, dodo !! Continue-t-elle d’exiger, sans cesser sa comédie.
-Ça sert à rien de pleurer, c’est comme ça ! Quand tu auras fini de manger, tu iras te coucher, mais pas avant ! On ne sort pas de table en cours de repas !
Voyant que je refuse de céder, Rosae finit par se calmer petit à petit. Malgré sa soidistante absence d’appétit, elle termine facilement la deuxième moitié de son sandwich. Tenant ma promesse, une fois qu’elle a fini, je l’emmène se coucher, appréciant ensuite le calme de son sommeil.

Le lendemain, c’est une journée particulière. C’est le jour de l’Amour. Une ambiance légère règne dans la maison et cela fait plaisir à voir. Alors que je préparais le petit-déjeuner, je vois Ryan descendre à toute vitesse les escaliers pour s’éclipser dehors. Je n’ai même pas eu le temps de lui demander où il allait.
Mais je n’ai pas le temps de m’inquiéter qu’il est déjà de retour. Il regarde autour de lui et voit que sa sœur est avec moi dans la cuisine. Il va aussitôt vers elle, et lui tend une marguerite.

-Tiens, c’est pour toi, ma jumelle adorée ! S’exclame-t-il, fier de sa surprise.
-Oh merci, c’est trop gentil ! Lui répond-t-elle, ravie, avant de faire un câlin à son frère.
J’observe la scène à la fois amusée et émue. Cela m’amuse de voir Ryan foncer dehors pour cueillir une fleur pour sa sœur à l’occasion du jour de l’Amour, et je suis touchée de le voir capable d’une telle attention. Je suis fière de voir que mon fils a un cœur en or.

Quand à moi, je ne suis pas à plaindre niveau attention. Non sans surprise, à peine descendu au rez-de-chaussée, Nick vient me voir pour me prendre dans ses bras. Il me câline, puis dépose un tendre baiser sur la joue.
-Joyeuse fête de l’Amour, mon amour. Me susurre-t-il au creux de l’oreille, me faisant rougir, sentant mon cœur s’envoler dans ma poitrine. Il est vraiment adorable et je n’en attendais pas moins de lui.
Puis, il sort de derrière son dos une rose rouge, qu’il me tend avec un grand sourire. Je la prends pour la sentir. Elle sent divinement bon et je me dis qu’il a du chercher un moment pour trouver une rose qui sent la rose.
-Merci mon amour, c’est adorable. Je t’aime. Lui soufflé-je, avant de l’embrasser.
-Beuuurkk !! S’exclament aussitôt les enfants, spectateurs de la scène. Suite à cela, nous ne pouvons nous empêcher de rire.

L’heure est ensuite venue d’aller au travail. En regardant dans nos réserves, nous avons constaté qu’il nous manquait beaucoup de cristaux et métaux. La journée est donc dédiée à la recherche des matériaux nécessaires à notre travail. Nous avons donc passé notre journée dehors, dans le désert, à casser des cailloux.
Pendant ce temps-là, j’en profite pour admirer le paysage. Je suis surprise de découvrir que de l’herbe et des fleurs ont poussé dans ce milieu pourtant hostile. Cela donne un aspect un peu étonnant, mais magnifique, au paysage.
Au moins, cela rend ma tâche du jour plus agréable.

Le soir même, lorsque les enfants sont rentrés de l’école, Roxane est de mauvaise humeur. Visiblement, la journée de l’Amour n’a pas été bonne pour elle à l’école. Elle qui manque souvent de confiance en elle, a eu les nerfs mis à rudes épreuves.
-Eh, ça va Roxie ? L’interroge alors Ryan en s’installant à côté d’elle à table pour faire ses devoirs.
-Non ça va ! J’en ai marre, j’y arrive pas à l’école ! C’est trop compliqué, j’en ai marre !
-Calme toi, je vais t’aider si tu veux.
-Mais j’en ai marre qu’on m’aide ! On arrête de me traiter de bébé car on n’arrête pas de m’aider ! J’aimerai pouvoir me débrouiller toute seule !
-Eh ! Mais qui a dit ça ? S’étonne alors Ryan, surpris d’entendre de tels propos de la part de sa jumelle. Il n’avait pas entendu parler de quelqu’un qui l’embêtait à l’école. On touche pas à ma jumelle!
-Laisse tomber ! De toute façon, il a déménagé ! C’est juste moi qui est nulle !
-Mais non, tu n’es pas nulle ! La preuve, tu es super douée au violon ! Moi, si j’y joue, je le casse !
-Mouais. Marmonne-t-elle pour jouer ensuite avec son stylo.
-Eh ! Je sais où les parents cachent les bonbons, t’en veux un pour te consoler ?
-…. D’accord !

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 24

Suite à la naissance de Rosae, la vie poursuit son cours à la maison. A force de rester à la maison et de profiter des bons petits plats de son chef à son travail, Nick trouve qu’il a pris du poids. Il se met donc à courir dans la quartier dès qu’il le peut, quel que soit la météo. Même quand il pleut, il prend son courage à deux mains et son parapluie, il va courir. Je ne sais pas comment il fait et je n’en vois pas l’intérêt. S’il y a bien quelqu’un qui ne grossit pas, c’est bien lui.
Mais apparemment, cela lui fait également découvrir le quartier et cela lui plait, donc c’est tant mieux pour lui, même si cela m’échappe.

Néanmoins, et malgré le fait qu’il aime mettre le nez dehors, il veille toujours à rentrer suffisamment tôt pour être présent lorsque les enfants rentrent de l’école. Il profite de la sieste de Rosae pour les aider à réviser et à faire leurs exercices. Ryan est relativement autonome dans ses devoirs mais il faut par moment surveiller Roxane. Non pas qu’elle ne veuille pas travailler mais si on la laissait faire, elle passerait son temps sur son violon. Elle s’améliore nettement au fil du temps, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut qu’elle néglige ses devoirs.

Après Roxane, c’est Ryan qui a un exposé à faire. Il a beaucoup de bricolage à faire et Nick s’est empressé de venir lui donner un coup de main. Enfin officiellement. Honnêtement, je pense qu’il surveille juste à ce qu’il ne se fasse pas mal en manipulant les outils. Il m’a déjà avoué être étonné des travaux manuels que l’école leur demande de faire à leur âge, sans s’interroger sur leurs faisabilités par des enfants. Notamment pour ceux qui ne peuvent pas forcément se faire aider par leurs parents. J’avoue que je ne me suis pas particulièrement posée la question, mais je pense qu’ils ont du apprendre à réaliser leurs travaux à l’école avant de devoir poursuivre à la maison.

Le temps file à une vitesse. Avant que nous ayons le temps de dire ouf, Rosae est déjà venue une adorable bambine. Sa bouille ferait craquer n’importe qui et ses grands yeux noisette, hérités de son père, sont également un atout pour charmer son monde. En grandissant, elle semble déboussolée par son environnement. Elle observe sa chambre avec curiosité et semble s’interroger sur l’utilité des objets et des meubles qui l’entourent.
Une vraie petite curieuse, qu’il va falloir surveiller pour qu’elle ne touche pas à tout et n’importe quoi.

Amusée et attendrie par sa bouille, et avant qu’elle tente d’ouvrir les tiroirs de sa commode pour éparpiller ses affaires partout dans sa chambre, je soulève ma fille pour la prendre dans mes bras. Je vais bientôt devoir partir au travail et j’ai envie de passer un peu de temps avec elle. Elle est tellement mignonne et les enfants grandissent vite. Je n’ai pas envie de perdre une seconde tant qu’elle est encore petite.
A peine l’ai-je dans mes bras qu’elle passe les siens autour de mon cou pour me faire un câlin. Mon cœur de maman fond, touchée par ce geste spontané. Ma poupette est vraiment adorable.

Mais les gestes affectueux ne durent pas longtemps. A peine suis-je partie au travail, laissant Rosae seule avec son père, que cette chipie profite qu’il ait le dos tourné pour jouer avec la peinture des jumeaux, récupérée dans leur table d’activité. Elle en a mis partout sur le parquet de sa chambre ! En découvrant ce bazar, Nick n’attend pas pour la gronder. Hors de question de laisser passer ses bêtises.
-Rosae ! Regarde moi ce bazar ! Pourquoi t’as fait ça dis-moi ?
-Maman partie, moi faire une surprise ! Semble-t-elle fière de son œuvre.
-Ce n’est pas une bonne surprise ça, Rosae ! C’est dégoûtant et la peinture, ce n’est pas par terre !

-Mais par terre, rigolo ! Persiste-t-elle, têtue comme une mule.
-Non, c’est pas rigolo, c’est cracra ! Et ce n’est pas la peine de protester, c’est comme ça !
Suite à cette dispute, Rosae décide de bouder, pas contente de se faire gronder ainsi. Visiblement, elle n’a pas apprécié que je m’absente et elle essaie de se faire remarquer pour attirer l’attention.
Heureusement, Nick gère bien la situation et quelques minutes après, Rosae cesse de faire la tête et offre de nouveaux sourires à son père.

Loin d’être rancunier, Nick accepte de lire une histoire à Rosae, notamment pour qu’elle arrête de faire la tête. Une stratégie efficace, puisque notre fille lui fait un grand sourire tandis qu’il sort un petit livre de la bibliothèque. Il s’installe sur le fauteuil de Rosae, et commence à lire. Il y met tout son cœur, pour captiver son auditoire restreint. J’aurais bien aimé voir ça, mais apparemment cela plait à Rosae.

En effet, elle regarde son père avec attention pendant qu’il raconte l’histoire. Elle semble captivée, réagissant à chaque aventure du petit ourson. Elle est à fond dans l’histoire et ne manque pas d’en faire profiter son père, en l’interrompant dans sa lecture.
-Trop triste! Nounours va retrouver Doudou ?
-On va voir ça dans la prochaine page, ma puce !
-Pauvre Doudou, tout seul !

Après l’histoire, et tenant à ce que Rosae soit propre rapidement, Nick décide l’installer sur le pot. Une fois fait, elle le regarde bizarrement, se demandant ce qu’elle peut faire là. Elle tente de se lever pour partir, mais Nick la remet sur son pot, tentant de lui expliquer ce qu’elle doit faire. Cela change des jumeaux qui étaient plus indépendants et qui ont vite compris l’utilité du pot. Mais visiblement, l’apprentissage sera plus long pour la petite dernière de la famille.

Après avoir passé la matinée à l’intérieur, Nick préfère profiter du beau temps et il emmène Rosae dans le jardin. C’est la fin du printemps et la météo est agréable, présageant un bel été à venir. J’espère qu’il ne sera pas trop lourd, ce serait dommage d’avoir quitté le désert pour supporter un été caniculaire.
Une fois dehors, Nick essaie d’apprendre quelques mots à notre fille. Une nouvelle fois, elle semble sceptique au début, mais elle finit par se prendre au jeu. Sa curiosité prend le dessus et elle est ravie d’apprendre de nouveaux mots pour pouvoir communiquer.

Très vite, 15 heures sonnent et les jumeaux rentrent de l’école. Nick parvient à les entendre du jardin et Rosae s’interroge sur ces bruits qui perturbent le calme de la maison. Son père lui indique alors que ce sont son frère et sa sœur qui rentre à la maison. Un immense sourire s’affiche sur le visage de Rosae, ravie de cette nouvelle. Bientôt, Roxane arrive dans le jardin et se stoppe soudainement en découvrant Nick en train de s’occuper de sa demi-sœur.
-Nick, tu peux m’aider à faire mes devoirs ? Lui demande alors Roxane, l’observant avec plein d’espoirs.
-J’arrive dans deux minutes Roxie ! Je termine avec ta soeur et je suis à toi.
-Ah… Ok. Bah termine avec elle alors. Semble-t-elle déçue, attristée de devoir attendre qu’il finisse avec Rosae.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 23

Plus le temps passe, plus la grossesse me fatigue. J’approche doucement mais sûrement du terme et, même si je sais que l’accouchement n’est pas une partie de plaisir, j’ai hâte de mettre mon bébé au monde.
Pour sa connaissance bien entendu, découvrir sa petite bouille aussi, mais aussi parce qu’il pèse lourd dans mon ventre et que j’ai régulièrement mal au dos. J’avais oublié qu’un bébé pesait aussi lourd dans le bidon. Par moment, j’ai l’impression que je vais exploser.

Les jours passent, et mon dos me fait de plus en plus souffrir. Parfois dès le matin, comme si la nuit n’avait pas été réparatrice. Nick fait de son mieux pour m’aider et me soulager, et je profite souvent de ses massages. Le pauvre ne peut pas faire grand chose pour tenter d’apaiser la douleur. Parfois, il me suggère de prendre enfin un congé maternité, mais je refuse. J’ai besoin de travailler. Pour ramener de l’argent, dans un premier temps, mais aussi parce que je n’ai pas envie de rester à la maison à ne rien faire et que je veux avancer dans ma carrière. Il soupire mais ne dit rien. Je sais qu’il voudrait que je m’arrête, mais je préfère prendre sur moi.

Du coup, je profite du week-end pour me reposer. Souvent, je m’amuse sur l’ordinateur. Je traîne sur des forums pour tenter d’attiser les foules. C’est assez drôle de voir des personnes se disputer sur des débats hautement philosophiques sur les pains au chocolat, le changement d’heures, ou sur les théories du complot. Il s’agit d’une étincelle pour faire tout embraser. Je les fais marcher et ils courent sans réfléchir. Et moi, cela m’amuse et cela me fait oublier un instant que je suis mère de famille.
Soudain, alors que je suis en pleine lecture d’un débat sur le monstre du Loch Ness quand des douleurs au ventre me déconcentrent. Cela me fait mal depuis ce matin et je commence à m’inquiéter. Je me lève du bureau pour aller chercher Nick quand je sens que je perds les eaux.
L’heure est venue de mettre un bébé au monde.
-Niiiick !!! Il faut aller à l’hôpital !!! L’appelé-je en tâchant de respirer calmement.

Après avoir déposé rapidement les jumeaux chez Charlotte, nous fonçons à l’hôpital. J’essaie de rester calme, mais j’ai peur de devoir mettre au monde mon bébé dans la voiture, à la vue de tous. Mon intimité n’aura plus de secret pour personne et je deviendrai une célébrité locale. Le rêve de ma vie.
Par chance, nous arrivons à destination avant que cela ne puisse se produire. Nick me soutient comme il peut, y compris lorsque je manque de m’étouffer en reconnaissant Barbie, la réceptionniste de l’hôpital.

-Bonjour, ma femme va accoucher. Se présente alors Nick alors que je n’ai aucune envie de parler avec Miss Je-Mâche-Du-Chewing-gum-Comme-Une-Vache.
-Encore vous ? Semble-t-elle me reconnaître après avoir levé négligemment son regard vers nous. C’est sûr qu’une femme avec des cheveux menthe, elle ne doit pas en voir souvent. Des jumeaux, ça vous suffisait pas, vous vouliez encore d’autres marmots ?
-Un médecin, s’il vous plait. Ne relevé-je pas et en faisant un effort surhumain pour rester calme.
-Ouais ouais, je vais voir ce que je peux faire.

Une sage-femme vient finalement nous voir pour nous accueillir. Elle me donne une blouse pour que je puisse me changer et m’examine rapidement, avant de m’indiquer nous allons nous rendre en salle de travail. Mais, une urgence survient et elle nous laisse avec Nick, seul dans le couloir. Chose qui me plait que moyennement et m’impatiente.
-Bon Dieu, Nick, qu’est-ce qu’elle fabrique ? Soupiré-je alors que je sens une contraction arriver.
-Ça va aller ma puce, elle va revenir, ne t’inquiète pas. Tente-il de me rassurer. Je me demande comment il fait pour rester calme alors que je suis sur le point d’accoucher.
-A ce rythme, je vais finir par sortir le bébé dans le couloir !

-Tout va bien se passer, tu veux que j’aille chercher quelqu’un ? Me souffle-t-il tout en venant me prendre dans ses bras, pour me déposer un baiser sur la joue.
-Non, reste avec moi. Lui demandé-je, rassurée par sa présence. Au moins, s’il y a un problème, je sais que je ne serai pas toute seule dans ce maudit couloir.
-Ça va aller, ma puce, ça va aller. Je suis là. Continue-t-il à me murmurer à l’oreille, tout en me caressant le ventre.
Sa présence me fait du bien, mais je reste inquiète et stressée. Que fiche la sage-femme ? Elle n’a pas de collègues pour s’occuper de l’urgence à sa place ?
Puis, elle finit par revenir et elle me prend en charge. Nous allons dans la salle de naissance, et au bout d’un long moment de souffrance à pousser, mon bébé pousse enfin son premier cri.

Cette naissance est un véritable soulagement pour moi. Après tous ces mois de stress et d’inquiétude, je peux enfin tenir mon bébé dans mes bras et l’installer dans sa chambre. Nick est fier comme un coq, heureux d’être le papa d’une magnifique petite fille. Avec toute l’objectivité dont il est capable en de telles circonstances, il trouve que notre fille est le plus joli bébé du monde. Cela m’amuse de le voir s’émerveiller ainsi, mais je suis incapable de le contredire.
Pour moi aussi, Rosae est le joli bébé du monde. Avec son frère et sa sœur bien sûr, lorsqu’ils venaient de naître.

Après avoir installé Rosae dans son landau, dans sa chambre, nous invitons les enfants à venir faire la connaissance de leur petite sœur. Roxane est plutôt dubitative, voire réticente à rentrer dans la chambre de sa sœur. Elle finit par s’approcher du petit lit, pour découvrir Rosae allongée, observant le monde qui l’entoure.
-C’est toi, le microbe qui s’incruste. Marmonne-t-elle sans oser s’approcher du landau. Tu sers à quoi au juste, à part baver ? Soupire-t-elle avant de sortir de la chambre, sans s’intéresser davantage à sa sœur.
Je suis un peu déçue de la voir réagir ainsi. J’espérais que voir sa sœur en vrai, concrètement, allait lui faire quelque chose, mais finalement, ce n’est absolument pas le cas. Nick essaie de me rassurer, disant qu’il faut lui laisser le temps. Cela s’arrangera sans doute lorsque Rosae grandira et qu’elles pourront jouer ensemble.

Une fois Roxane partie, Nick accompagne maintenant Ryan auprès de sa petite sœur. Il est fasciné par Rosae, la trouvant incroyablement petite. Cette dernière, nullement perturbée d’être le centre de l’attention, dort paisiblement, bâillant à s’en décrocher la mâchoire. Que c’est dur la vie d’un bébé !
-Elle est si petite !
-C’est normal, c’est un bébé. Toi aussi tu étais minuscule quand tu es né. Lui répond Nick, amusé par l’attitude de Ryan.
-C’est dingue ! Mais elle est mignonne. C’est quand qu’on pourra jouer avec elle ?
-Pas toute suite, elle est encore petite. Mais bientôt tu pourras ne t’inquiète pas.
-Trop cool, j’ai hâte !
-On verra si tu seras toujours pressé de jouer avec elle quand elle viendra tout saccager dans votre chambre.

Du jour au lendemain, avec l’arrivée de Rosae, tout notre quotidien se retrouve chamboulé. Notre vie se rythme autour des besoins du bébé, pour s’assurer que tout va bien pour elle.
J’avais oublié ce que c’était de pouponner. J’ai l’impression que cela fait une éternité que les jumeaux sont nés. Il faut que je me réhabitue à tout mais je trouve facilement mon rythme, d’autant plus que Nick est également là pour assurer la relève.
Et puis, cette fois-ci, je n’ai eu qu’un seul bébé. Rosae n’a pas de jumeau et j’ai tout le loisir de profiter d’elle et de sa petite bouille. J’adore m’occuper d’elle et c’est un véritable bonheur de la voir évoluer chaque jour.

Même si Rosae vient de naître et que je l’adore, ce n’est pas pour autant que je m’arrête de travailler. J’ai même évolué dans mon travail. Je laisse tomber la blouse bleue, mon équipement évolue pour mieux me protéger des expériences. Je suis ravie de cette évolution et j’ai hâte de continuer à gravir les échelons. Nick est fier de moi également, heureux de me voir aussi heureuse, et motiver à partir au travail. En même temps, je n’ai qu’une envie, atteindre les sommets !

Nick, lui, travaille le soir. Cela lui permet de s’occuper de Rosae lorsque je travaille et que les jumeaux sont à l’école. Il s’en occupe comme un chef et le fait d’être seul avec elle lui permet de mieux en profiter. Je ne suis pas sur son dos à lui dire quoi faire et il n’est pas sollicité par Roxane ou Ryan. Ainsi, il apprécie ces moments où il peut lui donner le biberon tranquillement, alors que je l’allaite lorsque je suis à la maison.

Lorsqu’il ne lui donne pas le biberon ou ne lui change pas sa couche, il en profite pour créer des liens. Il lui parle, il commente ce qu’elle peut bien faire, ce qu’elle peut bien penser. Il lui fait des câlins et la papouille. Il m’est déjà arrivé de rentrer discrètement à la maison pour l’observer à son insu. Il est vraiment adorable avec elle et il est un excellent papa. Je dois avouer que cela m’émeut, y compris quand il s’amuse à lui faire des grimaces. Les jumeaux n’ont pas eu de père, Don refusant de les côtoyer, et voir Nick s’impliquer autant auprès de Rosae me touche.
J’ai vraiment de la chance de l’avoir dans ma vie, et ma fille a de la chance de l’avoir comme père.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 22

Après la soirée du Nouvel An, la vie reprend tranquillement son cours. Je profite des instants avec mes enfants avant l’arrivée du bébé, avant qu’il occupe la quasi totalité de mon attention. Je suis toujours inquiète vis-à-vis de Roxane et de sa réaction lorsque le bébé arrivera et ces instants de calme me permettent de penser à autre chose.
Nick, quant à lui, s’absente de la maison régulièrement. Il m’a déjà avoué qu’il allait visiter des maisons, mais qu’aucune d’elles ne trouvent grâce à ses yeux pour le moment. Je dois avouer que je commence m’inquiéter. Je vois mon ventre s’arrondir de plus en plus et j’ai peur qu’il naisse avant que nous ayons déménagé.
Mais ce matin, il vient me voir, tout fier de lui. Il me demande de mettre mon manteau, car nous sortons, avec les enfants. J’essaye d’en savoir plus, de lui soutirer des informations, mais il tient sa langue. Je suis de plus en plus curieuse au fur et à mesure que la voiture roule, que je vois le désert disparaître petit à petit. Je vois des arbres, des étendues vertes prendre la place du sable. Rapidement, je reconnais Willow Creek et nous nous arrêtons dans un quartier résidentielle.

-Nick ? Que faisons-nous à Willow Creek ? Lui demandé-je, curieuse, tout en regardant autour de moi. Le quartier est vraiment très joli.
-Je viens te présenter une maison. Me répond-t-il avec le sourire. Celle juste derrière moi.

Intriguée, je regarde la maison qu’il me désigne. La façade est magnifique et elle semble grande. Suffisamment grande pour pouvoir accueillir toute notre famille, y compris le bébé à venir. En comparaison, ma maison à Oasis Springs semble toute petite. Il y a une petite terrasse à l’entrée de la maison, ainsi que deux balcons à l’étage.
Elle est vraiment magnifique.

-Il y a un grand salon avec cuisine ouverte au rez-de-chaussée, ainsi qu’une salle de douche et un bureau. M’indique Nick, visiblement très excité par l’idée de me présenter cette maison. Et à l’étage, trois chambres et une salle de bain. Deux chambres ont leur propre balcon. Qu’en penses-tu ? Ça te dit de la visiter ?
-Nick, elle est magnifique… Mais… Tu crois vraiment qu’elle est dans notre budget ?
-Ne t’inquiète pas pour ça ma puce.

Les mots me manquent tandis que j’observe la maison. J’ai confiance en Nick lorsqu’il me dit de ne pas m’inquiéter quant au prix. Sans doute l’a-t-il déjà négocié pour qu’elle soit dans notre budget. Mais soudain, tout devient concret. L’arrivée du bébé, le déménagement… Je suis visiblement à un tournant de ma vie et je n’y ai jamais été aussi proche. Ai-je vraiment envie de quitter ma vie à Oasis Springs ? Ai-je envie de venir vivre ici, à Willow Creek, et de m’engager définitivement dans cette vie de famille ?
Mon regard se pose ensuite sur mes enfants, qui discutent entre eux tranquillement. Il est froid à Willow Creek en ce début de printemps, ce qui nous change d’Oasis Springs. J’ai déjà connu ça lorsque je vivais à San Myshuno mais les enfants n’ont connu que leur ville natale. Comment réagiront-ils à ce changement de climat, eux qu’ils ne connaissent que la chaleur du désert ?

-Il fait vachement froid ici. Bougonne Roxane, en regardant les environs. C’est ici qu’on va déménager ?
-J’sais pas, mais c’est vachement plus beau qu’à la maison ! je suis sûr qu’il y a de la neige en hiver ici ! On pourra faire des bonhommes de neige graaand comme ça ! S’enthousiasme en réponse Ryan, visiblement ravi du secteur. Aucun doute, Ryan a respecté son critère d’avoir de la neige en hiver.
-Vu comme il fait froid, j’en doute pas.
-Normal, on sort de l’hiver. Mais il fera chaud en été.
-Cool !

Après avoir observé mes enfants et remarqué que Ryan est ravi d’être ici et que Roxane finira par suivre son frère dans la même direction, j’observe le quartier. Toutes les maisons se ressemblent et semblent être faites dans le même moule. Ces ressemblances sont remarquables et rendent le quartier homogène. C’est vraiment un très bel environnement, et j’imagine tout à fait mes enfants grandir ici. Je les imagine très bien même partir à l’école et jouer tous ensemble dans le jardin. Je vois déjà les feuilles tomber en automne, la neige recouvrir les horizons, et la pluie arrosée les jardins.
A ces images, je suis déjà émerveillée.

-Alors Mae ? Qu’est-ce que tu en penses ? Me sort soudainement de mes pensées Nick.
-Cet endroit… C’est vraiment magnifique Nick.
-Je savais que cela te plairait. Me sourit-il, ravi de ma réponse. Tu viens visiter la maison ?
-Avec plaisir.
Je le suis sans hésiter, les enfants nous emboîtant le pas. Dès qu’on entre à l’intérieur, je me sens bien. J’entends les enfants faire des « whaou » et courir partout dans la maison. Quant à moi, je me sens déjà chez moi. Je visite chacune des pièces et je vois déjà où mettre mes meubles. Au fur et à mesure, je nous vois évoluer entre ces murs.
-Nick… Si tout le monde est d’accord, on la prend.

Et les enfants ont été d’accord. Nous avons donc fait une proposition et les propriétaires l’ont accepté. Le compromis de vente a vite été signé et nous avons pu mettre en vente ma maison et emménager dans la nouvelle. Nous avons vite pris nos marques, facilité par le fait que nous avons gardé nos meubles. Nick a récupéré un bar, qui lui permet de s’entraîner à préparer des boissons pour son travail : il est ravi de pouvoir maintenant s’exercer et il passe beaucoup de temps derrière son bar.

Quant aux enfants, ils se sont vite adaptés également. Comme promis, ils continuent à partager leur chambre. Ils ne bénéficient pas du balcon mais de la chambre la plus éloigné de la nôtre. Nous avons préféré conserver la chambre à côté de la notre pour le bébé, afin de pouvoir l’entendre plus facilement quand il pleurera la nuit. Les jumeaux n’ont rien trouvé à redire et ils sont contents de rester ensemble. Et puis, maintenant, leur chambre fait partie intégrante de la maison alors qu’auparavant, leur chambre n’était qu’une extension de la maison. Ils n’ont plus à sortir dehors pour aller dormir.
Malgré mes inquiétudes, Roxane apprécie la nouvelle maison, elle l’avoue elle-même. Elle s’y sent bien, finalement, et cela me rassure. Elle passe beaucoup de temps dans sa chambre à s’entraîner au violon et elle avoue être plus tranquille à l’étage, étant donné que Ryan passe beaucoup de temps à courir partout.

Ainsi, petit à petit, une routine s’installe dans la maison. Je suis heureuse, et je suis rassurée. Je vis ma grossesse plus sereinement, étant donné que le bébé a sa chambre qui l’attend, et qu’il grandira convenablement ici. Nous serons tous heureux ici, j’en suis convaincue.
Et puis, suite à l’épisode du Nouvel An, je sais que Don ne viendra jamais me retrouver ici. Jamais il n’aura l’idée de venir me chercher à Willow Creek et je n’aurais plus la crainte de le croiser.
Un véritable soulagement.

Quant aux enfants, je ne les vois pas beaucoup avec ses amis. Ils ont tendance à rester entre eux, et cela m’interroge. Ryan m’assure que tout va bien, et que cela ne le gêne pas de jouer à la poupée avec sa sœur. Cela lui fait plaisir, qu’il dit. Roxane semble dépendante de son frère, mais j’aimerai bien qu’elle s’ouvre un peu plus au monde qui l’entoure, et pas seulement à son frère. Au moins, je ne peux pas me plaindre qu’ils ne s’entendent pas.

A l’occasion des soldes, nous avons décidé de faire plaisir aux enfants. Nous leur avons acheté une plateforme de jeux vidéos, et ils sont ravis de leur nouveau joujou. Grâce à des cartouches, ils incarnent des petits personnages qui luttent entre eux. C’est rigolo et pas bien méchant. J’entends souvent les enfants rire dans leur chambre alors je suppose que tout se passe bien. J’essaye de les surveiller tout de même, afin qu’ils ne passent pas non plus tout leur temps dessus. Ils ont d’autres jouets et il ne faut pas non plus qu’ils en oublient leurs devoirs.

Mais encore une fois, je dois m’inquiéter pour rien, car ils sont sérieux dans leurs devoirs. Et parfois même, ils s’entraident. Roxane est rentrée avec un exposé à préparer et son frère lui a proposé de lui donner un coup de main pour qu’elle puisse finir plus rapidement. Elle a accepté aussitôt, les travaux manuels n’étant pas tellement son truc. Nick l’aurait bien aidé, mais avec son travail, il est amené à travailler le soir et moi, avec mon ventre, je ne peux pas me baisser comme je le voudrai. Cela ne m’empêche pas de garder un œil sur eux tandis qu’ils travaillent dans le jardin, prête à réagir si jamais ils ont besoin d’un coup de main.
Mais non, ils se sont débrouillés comme des chefs. Roxane est fière d’elle et Ryan est content d’avoir pu aider.