Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 30

Contrairement aux enfants, mon anniversaire ne me dispense pas d’aller au travail. Si je veux pouvoir atteindre le sommet de ma carrière, c’est le moment ou jamais de mettre les bouchées doubles ! C’est donc toute contente que je suis partie au laboratoire…
Sauf que j’ai oublié qu’aujourd’hui, c’est Journée Portes Ouvertes. Le but est de permettre aux touristes de découvrir nos laboratoires, notre travail et peut-être, susciter des vocations. L’intention est bonne, mais dans la pratique, c’est surtout pénible. Les gens sont sans gêne et ils se baladent partout, touchent les appareils et font n’importe quoi. Résultat des courses, on passe la majorité de notre journée à faire du baby-sitting et à réparer leurs bêtises.
Alors, lorsque je suis arrivée et que j’ai vu une touriste sur un appareil d’analyse, je ne peux m’empêcher de soupirer d’exaspération. La journée va être longue.

-Bonjour Madame !! C’est trop cool cet engin ! Il y a plein de chiffres et tout, et ça fait du bruit !
-Sans rire…

Heureusement, tous les touristes ne sont pas des abrutis qui touchent à tout et n’importe quoi avec leurs petits doigts tout sales. Sinon, je pense et j’espère que l’on arrêterait ces Journées Portes Ouvertes à la noix. Il existe tout de même des personnes qui se contentent de regarder et posent des questions pertinentes sur notre travail. Au moins, cela me permet de retrouver foi en l’humanité !
-Et donc, vous fabriquez des potions sur cet appareil ? Vous pouvez faire quoi ? M’interroge une dame, une vraie petite curieuse qui s’intéresse à tout.
-Oh, on peut faire plein de choses. Il suffit d’avoir les bons ingrédients ! Nous pouvons synthétiser de la nourriture par exemple, très utiles pour partir en expédition et palier à la faim. Peut-être qu’un jour, grâce à cette méthode, nous pourrons éradiquer la faim dans le monde !
-Pas mal !

En rentrant du travail, Nick est venu à ma rencontre avec un grand sourire. Il m’a demandé de me changer et de me préparer. Ce soir, il m’emmène au restaurant ! Cela longtemps que nous ne sommes pas sortis, et les enfants sont grands maintenant. Les jumeaux peuvent se garder tous seuls, et ils peuvent également surveiller Rosae. Il ne met pas longtemps pour me convaincre.
J’enfile donc une nouvelle robe que je me suis offerte il n’y a pas longtemps, et je me maquille. Il fait nuit lorsque nous partons. Manque de chance, le temps est à l’orage à Newcrest. Nous sommes encore en été, mais la pluie battante et avec juste mes files bretelles, je commence sérieusement à avoir froid. Cerise sur le gâteau, nos parapluies se retournent et se cassent. La soirée commence bien !

-Il est où le resto Nick ? M’écrié-je, pas rassurée par le bruit du tonnerre. Il faudrait se dépêcher de rentrer !
-On est juste devant ! Passe devant pour te mettre à l’abris !

Entrer à l’intérieur du restaurant est réconfortant. Cela fait du bien de se mettre à l’abri de la pluie et de l’orage. Nick s’adresse à l’hôte, annonçant qu’il a réservé une table plus tôt dans la journée. Je suis touchée de l’attention, visiblement il a préparé cette soirée. Pendant nous nous rendons à l’étage, j’observe le décor. Le restaurant est vraiment très joli, c’est la première fois que je viens ici. Dîner dans un restaurant italien va me changer du restaurant mexicain.
-Je suis désolé pour la météo … A la base, j’aurais préféré que nous dînions en terrasse… Bredouille Nick en regardant le menu d’un air penaud.
-Cela ne fait rien Nick. Le rassuré-je avec un sourire. Nous sommes très bien ici. En plus, il n’y a pas grand monde, cela reste intimiste. Il y a même un pianiste.
-Certes, mais tu aurais vu la terrasse…
-Nous reviendrons une autre fois, ce n’est pas grave.

Pauvre Nick, il semble déçu que la soirée ne se passe pas comme il l’a imaginé. Je crois qu’en cet instant, il regrette l’époque où la météo n’était qu’un vague concept. J’essaie de le rassurer comme je peux. Certes, l’orage est de trop, mais ce n’est pas cela qui nous empêchera de passer une bonne soirée en amoureux.
Nous passons commande et nous discutons, de tout et de rien. Nous nous racontons notre journée, ce que l’on espère pour les jours à venir. Nous parlons un peu des enfants, mais pas trop. Ce soir, c’est notre soirée, nous voulons nous accorder du temps, pour nous. Du coup, on laisse un peu les enfants dans un coin de notre esprit.
Puis, le temps semble long avant l’arrivée de nos plats. Les serveurs sont également aux abonnées absents, et Nick semble de plus en plus nerveux.

-Nick, tout va bien ? M’inquiété-je devant son attitude.
-Ils sont longs pour amener les plats.
-Ce n’est pas grave, on n’est pas pressé. Lui dis-je calmement en lui prenant la main.
-Je… Je veux juste que cette soirée soit parfaite.
-Elle est parfaite, ne t’inquiète pas. Lui assuré-je en lui souriant tendrement.

Quelques minutes plus tard, nos plats arrivent enfin. C’est vrai que l’attente a été longue mais cela en vaut la peine. Mon assiette de gnocchis à la courge a l’air vraiment appétissante. Nick a l’air ravi de son plat également. Maintenant que nos plats sont devant nous, Nick semble plus apaisé.
-Cela a l’air divinement bon ! M’exclamé-je, ravie du résultat.
-Très !
-Tu es rassuré maintenant, mon cœur ?
-Oui… Au fait, j’allais oublié mais… Tu es magnifique Mae.
-Oh merci ! Même si ma robe m’irait mieux si j’avais quelques kilo en moins… Soupiré-je. J’ai bien conscience que j’ai pris du poids depuis ma dernière grossesse et cela me désole parfois. Mais je n’ai pas le temps de me mettre au sport pour y remédier donc je fais avec.
-N’importe quoi, tu es et tu restes magnifique.

Le repas se déroule à merveilles. Je me régale et Nick se détend petit à petit. Cela me fait plaisir de le voir ainsi, même si je me demande pourquoi il était aussi nerveux. Nous sommes déjà ensemble, il n’a pas à stresser de savoir de la même manière que le soir où nous avons discuté après notre première nuit ensemble. Je souris à cette pensée. Que de chemin parcouru depuis !
-Merci pour cette soirée Nick, c’était merveilleux. Le remercié-je en lui envoyant un baiser.
-C’est normal, cela me fait plaisir de nous accorder du temps pour nous deux, sans les enfants.

Le repas étant terminé, nous nous levons alors de table. Je sens que Nick est un peu fébrile, mais je m’abstiens de commentaire. C’est peut-être la pression de la soirée suite à la météo qui redescend. Inutile de l’embêter avec cela. Il me sourit, et il me prend dans ses bras pour m’embrasser avec douceur. Je me sens si bien dans ses bras.
-Mae, je dois t’avouer que, si j’ai organisé cette soirée, ce n’était pas sans arrière-pensée. J’aurais préféré un cadre romantique, mais l’orage nous empêche de mettre le nez dehors, alors…
-De.. De quoi tu parles Nick ? Lui demandé-je alors, intriguée par son attitude. Qu’est-ce qu’il mijote encore ?

C’est alors qu’il met un genou à terre. Je suis stupéfaite. J’ai du mal à y croire. Il ne va quand même pas … ?
Doucement, le regard plein d’espoirs, il sort une bague de sa poche, pour me la présenter. Une bague de fiançailles. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Les informations se bousculent dans ma tête et j’ai du mal à analyser la situation. Il est vraiment en train de … ?

-Mae, j’ai mis du temps à trouver le cadre parfait pour ce soir, car je voulais que tout soit parfait. Il y a eu quelques imprévus mais… Tant que tu es là, avec moi, tout est forcément parfait. Mae, mon cœur, tu es la femme de ma vie, je l’ai toujours su. Tu as été ma voisine, ma meilleure amie, ma petite-amie… Tu m’as offert trois beaux enfants, une famille… Aujourd’hui, j’aimerai vraiment que tu deviennes ma femme. Maetha, veux-tu m’épouser ?
J’ai l’impression que le temps s’est arrêté. Nick, me demande ma main ? C’est fou, je … Je dois avouer que je n’ai jamais songé à me marier un jour. Ma mère a toujours vécu seule, et n’a jamais eu besoin d’un homme dans sa vie. Elle ne s’est jamais mariée et elle a toujours été mon modèle.
Néanmoins, la réponse me semble évidente. Je ne suis pas ma mère et je n’ai pas à emprunter le même chemin. J’aime Nick, et je n’imagine pas une seconde ma vie sans lui.

-Nick, c’est une évidence. C’est oui ! Oui, je veux t’épouser !
Un large sourire s’étire sur le visage de Nick, l’espoir dans ses yeux laissant place au bonheur. Un bonheur simple, pur et sincère. Doucement, il passe la bague à mon doigt, faisant de moi sa fiancée.
Je me sens tellement légère, tellement heureuse. Je comprends mieux pourquoi il était nerveux, même s’il n’avait pas à s’inquiéter.

Nick se relève alors et se rapproche de moi pour m’embrasser. Je ne m’attendais pas à ce que cette soirée prenne cette tournure mais cela me ravit. Je n’ai jamais songé au mariage mais cette perspective ne m’effraie pas, puisque c’est Nick. C’est juste une évidence.
-On rentre ? Proposé-je, avec un sourire en coin. Il faut bien fêter nos fiançailles.
-Evidemment.

Nous payons alors le repas et nous nous dépêchons de sortir du restaurant. Maintenant, la pluie ne s’est pas calmée et nous n’avons plus de parapluie. Nous allons être beau en rentrant à la maison…
Surtout que la malchance s’abat encore sur nous, enfin, sur moi. Avec mes talons, je ne suis pas très stable, et je glisse sur une flaque d’eau. Je me retrouve par terre en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Adieu petite robe, je t’aimais bien…

-Mae ! Tout va bien ? Rien de casser ? S’inquiète Nick en se dépêchant de me rejoindre pour m’aider à me relever.
-Ça va… Je peux juste dire adieu à ma robe…
-Ça tombe bien… J’avais pas l’intention de la laisser sur ton dos bien longtemps… Me taquine Nick en souriant, me faisant rire aussitôt. Il a le don pour détendre l’atmosphère.

Nous rentrons très tard. Ou très tôt, tout est une question de point de vue. Nous faisons tout de notre possible pour être discrets et faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller les enfants. Je ne peux m’empêcher de rire. J’ai l’impression d’être une adolescente qui a fait le mur pour retrouver son petit-ami, et qui revient au petit matin, tentant de rentrer sans que ses parents ne s’en aperçoivent. Nick tente de me faire taire, mais c’est plus fort que moi.
Une fois dans notre chambre, nous nous dépêchons d’enlever nos vêtements trempés. Nous installons ensuite sur le lit pour commencer notre nuit… Mais avant, nous devons fêter nos fiançailles… Comme il se doit !

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 29

Suite à l’anniversaire des jumeaux, nous leur avons permis de redécorer leur chambre à leur goût. Je peux les comprendre, ils sont grands maintenant et ils n’ont pas envie d’avoir une chambre d’enfants, et envahie de jouets pour enfants. Alors, ils se sont fait plaisir avec de la décoration, une nouvelle parure de lit, une table pour jouer ensemble aux cartes. Ils ont grandi, mais ils veulent continuer à avoir des activités en commun.
En guise de cadeau d’anniversaire, Roxane a demandé sans aucune surprise, un violon. Un plus grand, plus adapté à sa taille. Maintenant qu’elle a son nouvel instrument, elle se précipite dans sa chambre pour l’essayer aussitôt. Elle joue durant toute la soirée, nous faisant profiter de son incroyable don pour la musique. Elle aime tellement jouer du violon que je ne peux m’empêcher de l’imaginer violoniste lorsqu’elle sera adulte. J’ignore si elle voudra en faire son métier ou le conserver comme loisirs, mais qu’elle s’oriente vers la musique ne m’étonnerait pas.

Quant à Ryan, lui, préfère passer du temps dehors. Comme il ne tient pas en place, et que cela ne s’arrange pas en grandissant, Nick lui a installé un panier de basket dans le jardin. Ryan a des étoiles plein les yeux en le découvrant ! Il se dépêche de se changer pour pouvoir l’inaugurer le plus rapidement. La nuit commence à tomber et il va faire ses premiers pas au lycée demain, mais il s’en fiche. Il veut s’essayer au basket avant d’aller dormir.
« Il faut bien vérifier que le panier ne se casse pas la figure au moindre coup de ballon ! », qu’il me dit. Ouais, bien sûr, prends moi pour une bille.
Néanmoins, cela me fait plaisir de le voir s’amuser ainsi, dehors. Il a toujours été actif, et sur ce point-là, il me rappelle Don. Il passait son temps à faire des footing. Ryan, lui, semble préférer le basket.

Quelques jours plus tard, nous remettons ça. Aujourd’hui, nous fêtons nos anniversaires avec Rosae. Elle devient enfant, je franchis le cap de la quarantaine. Autant dire que l’un me fait plus plaisir que l’autre. Je prépare à ces occasions un gâteau au chocolat, et j’essaie de ne pas trop penser à mon futur changement d’âge. Je préfère me concentrer sur ma fille qui, elle, sera ravie de grandir. Elle découvrira à son tour les joies de l’école et se fera des amis. Peut-être qu’elle pourra enfin se rapprocher de sa sœur.
Un anniversaire plein de promesse, alors que je commence déjà à avoir mal au dos. La vieillesse me guette et non, je n’exagère rien du tout.

Une fois le gâteau prêt, j’y installe des bougies. Pendant ce temps-là, Nick va chercher Rosae dans sa chambre. Je l’entends d’ici : elle est effectivement toute excitée à l’idée de grandir. Elle a hâte de souffler ses bougies et de pouvoir goûter son gâteau. Evidemment, le contraire m’aurait étonnée. Une vraie petite gourmande !
Lorsque je les vois, j’allume les bougies, en chantonnant la chanson « joyeux anniversaire ». Je vois Roxane passer pour accéder à la salle de bain du rez-de-chaussée, mais elle ne semble pas prêter plus attention que cela à l’événement. On va mettre ça sur le compte qu’elle n’est pas réveillée.
-Joyeux anniversaire Rosae !

Et voilà, mon bébé est devenue une enfant. Cela ne me rajeunit pas, bien au contraire, puisque c’est à mon tour de souffler les bougies. C’est fou comme le temps passe vite. J’ai l’impression que c’était hier que j’ai quitté San Myshuno après la mort de ma mère. L’époque où j’étais jeune et insouciante, lorsque je ne voulais pas me poser avec quelqu’un, me conduisant à fréquenter Don.
C’est fou tout ce qui s’est passé depuis.
C’est sur cette pensée que je prends une grande inspiration et que je souffle mes bougies.

Et voilà, c’est fait. Terminer la jeunesse, bienvenue la quarantaine. Je suis officiellement une quadragénaire. L’admettre me fait un coup, je dois l’avouer. Je sais que j’ai gentiment taquiné Nick quand il a soufflé ses bougies, mais je le comprends mieux d’un coup.
Je ne me sens pas spécialement différente. Physiquement du moins. Je sais que je passe la barre des 40 ans et cela me fait tout drôle de me dire que mes folles années sont maintenant derrière moi. Que dorénavant, je suis arrivée presque en haut de l’échelle dans ma carrière, que j’ai trois beaux enfants dont deux qui sont adolescents.
C’est lorsque je me dis que cela me fait drôle, que je réalise que j’ai accompli pas mal de choses dans ma vie.
Effectivement, ma mère avait raison. L’âge, c’est surtout dans la tête.

Pour le petit déjeuner, tout le monde se sert une part de gâteau. Rosae est ravie, et elle adore son gâteau d’anniversaire. Les jumeaux ne tardent pas non plus à descendre et à se servir une part. Ryan s’extasie devant la pâtisserie, ravi de satisfaire sa gourmandise. Roxane, quant à elle, est plus réservée, n’exprimant pas ses pensées.
Alors Rosie, ça te fait quoi d’aller à l’école ? Lui demande Ryan, intéressé par ses premières impressions.
-Je sais pas, j’ai le temps encore !
-Oui, elle ne commence l’école que demain. Confirmé-je alors, avec un sourire, attendrie de voir mes enfants discuter ensemble.
-Quelle feignasse ! A peine devenue enfant qu’elle ne fout déjà rien ! Soupire alors Roxane.
-Mais j’y peux rien moi ! Boude en réaction sa sœur.
-Ouais mais avoue que ça t’arrange ! Tu pourras continuer à faire ton bébé à la maison !
-Bon Roxane, ça suffit ! Laisse ta sœur tranquille ! Commencé-je à m’agacer, appréciant très peu le ton qu’emploie mon aînée et mon cœur se serre lorsque je découvre la moue attristée de ma benjamine.
-De toute façon, c’est l’heure d’aller au lycée. Tente de tempérer la situation Ryan, tout en se levant de table. Aller, bouge tes fesses, on y go !
-Ouais ouais, j’arrive !

Quant à moi, je suis partie en même temps que mes jumeaux. Non pas pour aller travailler, mais pour aller faire un tour chez le coiffeur. J’ai envie de changer de tête ! Alors, non, je n’ai pas changé de couleur mais j’ai coupé mes cheveux. Je me sens tout à coup plus légère. Cela fait du bien de changer de temps en temps et je trouve que cela me donne un coup de jeune.
Lorsque je rentre à la maison, Rosae est toujours assise à table. Elle me regarde et je vois son regard se charger d’admiration.
-Whoua Maman ! Tu es trop belle !!!! S’extasie-t-elle en me faisant un grand sourire.
-Merci ma chérie, tu es adorable !

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 28

La sortie au parc a été bénéfique pour les enfants, qui ont élargi leur cercle d’amis. J’en suis ravie, cela me fait plaisir de voir que les jumeaux ne restent pas entre eux et qu’ils s’ouvrent aux autres. Ainsi, lorsque Ryan m’a demandé s’il pouvait inviter une copine de classe ce matin, je n’ai pas pu refuser. Cela me fait drôle de voir Ryan jouer avec une autre fille que ses sœurs, mais pourquoi pas. Je ne me souviens plus de son prénom, mais elle a l’air d’être gentille.

Mais la demoiselle ne reste pas longtemps à la maison, devant rentrer chez elle tôt apparemment. Cela ne semble pas décevoir Ryan, qui en profite pour aller dehors rejoindre sa sœur sur la balançoire. Il ne fait pas encore nuit, et grâce à la saison estivale, il fait encore chaud malgré la fin de journée. D’ailleurs, après le travail, je profite de la température et du calme pour profiter à mon tour de la piscine. Cela fait du bien de se rafraîchir un peu après avoir sué toute la journée au laboratoire.

Le lendemain, c’est l’anniversaire des jumeaux. Cela me fait tout drôle de me dire qu’ils vont devenir des adolescents. J’ai l’impression qu’ils sont nés hier et maintenant ils vont être grands, entrer au lycée, commencer à vivre leurs premières expériences en prévision de l’âge adulte.
J’avoue, je stresse, et pas qu’un peu. Cela amuse beaucoup Nick qui tente de me rassurer comme il peut. Il me dit que j’ai toujours Rosae pour pouponner. Le tout en souriant, alors qu’il sait très bien que l’anniversaire de notre fille arrive très bientôt. Tous mes enfants grandissent d’un coup et j’ai l’impression qu’ils vont quitter la maison demain à ce rythme. N’est-il pas possible de mettre le temps sur pause, juste une seconde ?
En attendant, je profite de l’instant présent. Nous ne célébrerons leur anniversaire que ce soir. Et Rosae est encore une adorable bambine. Alors je joue avec elle, savoure ses rires. Nick, lui, doit avoir hâte qu’elle grandisse. Il n’aura plus besoin de nettoyer sa chaise haute comme ça.

Après que je sois partie au travail, et les jumeaux à l’école, Nick s’occupe de Rosae. La canicule est encore au rendez-vous et il lui a mis une tenue légère et sans chaussure. Rosae est ravie, elle adore être pieds nus dans l’herbe. Il fait grand soleil alors Nick s’installe dehors avec Rosae pour continuer à lui apprendre quelques mots. Notre fille est une vraie bavarde alors elle est toujours ravie d’apprendre de nouveaux mots pour pouvoir les réutiliser à volonté.

Puis, Nick a une idée. Avec les anniversaires qui se suivent, les enfants vont grandir en même temps. Bientôt, il n’y a plus aucune trace de leur enfance. Alors, Nick a sorti un appareil photo que l’on a eu à Noël et il a décidé d’immortaliser la bouille de notre Rosae, tant qu’elle est encore bambine. Elle se prête au jeu sans problème, ravie de devoir prendre la pose. Lorsque Nick lui demande de sourire, elle n’hésite pas à s’exécuter. Elle lui offre un magnifique sourire, qu’il immortalise aussitôt.
Peu de temps après, les jumeaux rentrent à la maison. Avant de les laisser vaquer à leurs occupations, Nick les interpelle et les invite à venir dehors. Il leur demande de poser pour faire une photo. Roxane est d’abord réticente mais finit par se prêter au jeu à faire un sourire. Et une nouvelle photo de prise !

Une fois la photo prise, Nick s’occupe de les imprimer et de les encadrer, laissant les enfants s’occuper de leur côté. Chose étonnante, Roxane a invité un copain à venir à la maison. C’est surprenant de sa part étant donné qu’elle ne jure que par son frère, mais je ne vais m’en plaindre. Si elle ouvre aux autres, peut-être qu’elle finira par accepter sa sœur. Comme quoi, tout espoir n’est pas encore perdu.

En fin d’après-midi, en attendant mon retour du travail, Nick accueille Charlotte et son fils. Aujourd’hui, c’est la journée de congé de Charlotte et je pense qu’elle ne sera plus très présente au laboratoire. C’était son anniversaire il n’y a pas longtemps et maintenant, elle est arrivée à l’âge de la retraite. Cela me fait tout drôle de la voir ainsi, avec des rides et des cheveux blancs. Néanmoins, malgré son âge, Charlotte a encore la forme et cela fait plaisir à voir.
Alors, ça fait quoi d’être bientôt à la retraite ? Lui demande Nick, alors qu’ils sont tranquillement assis sur le canapé, avec Roxane entre eux deux.
-Un vrai soulagement ! J’aime mon travail, mais j’avoue que j’ai hâte de pouvoir me reposer. Et cela me permettra de profiter davantage de mon fils.
-J’imagine bien !
-J’entends plus la télé ! Se plaint subitement Roxane en soupirant bruyamment.
-Aaah les problèmes d’enfants ! Que c’est compliqué ! Taquine gentiment Nick, ce qui fait rire Charlotte.

Pendant que les adultes discutent entre eux, Ryan passe un peu de temps avec Sébastien. On ne le voit pas souvent à la maison, mais ils s’entendent bien. Je ne sais pas tellement pourquoi il ne vient pas plus souvent mais Charlotte m’a expliqué que Sébastien est un garçon assez timide, qui se sent plus à l’aise lorsqu’il joue tout seul ou avec elle. Mais cela n’empêche pas qu’il apprécie beaucoup les jumeaux et que cela lui fait plaisir de les voir. Il aime beaucoup jouer avec eux à l’école, mais le temps des récréations lui suffit.

Alors que Charlotte et Nick discutaient tranquillement, Nick remarque subitement que Roxane s’est endormie devant la télé. Ce qui ne manque pas de l’amuser, ainsi que mon amie et future ex-collègue de travail.
-Ahah, elle est belle la jeunesse ! Et on dit que les vieux ne tiennent plus la route! Se moque sans attendre Charlotte.
-Je te le ferai pas dire ! Mais la pauvre, faut bien qu’elle prenne des forces pour souffler les bougies !
-C’est vrai que ça demande beaucoup d’énergie ! Oulala je n’ose imaginer !!!

-C’est sympa, les photos ! Complimente Charlotte en désignant les photos des enfants accrochées au mur. Ils sont tous adorables dessus !
-Je confirme ! Mae déprime un peu de les voir grandir. Aujourd’hui, ce sont les jumeaux et dans quelques jours, ce sera au tour de Rosae de grandir. Du coup, je me suis dit que cela lui ferait plaisir de garder des souvenirs.
-Tu as eu raison, elle va adorer ! Et… Au fait… Ajoute-t-elle d’une voix plus basse, de façon à ce que les enfants ne l’entendent pas. Tu as l’intention de faire d’elle une femme honnête ou vous avez décidé de rester de simples concubins ?
-Dis donc, tu es bien curieuse !
-Je m’intéresse au bonheur de mon amie, nuance ! Et promis, je ne lui dirai rien !
-Et bien… Disons que le projet est dans les tuyaux. Se contente de lui répondre Nick, sur un ton complice.
-Hoho, j’ai hâte !!

Après ses confidences avec Charlotte, Nick va en cuisine commencer à préparer le gâteau d’anniversaire des jumeaux. Ses talents en pâtisserie se limite au gâteau aux fraises, ce qui tombe bien : Roxane adore ça !
Ainsi, dès que je rentre du travail, nous appelons les jumeaux pour qu’ils viennent dans le salon. Roxane est la première à souffler ses bougies, puis à grandir.

Elle devient ainsi une belle adolescente. Nous rallumons ensuite les bougies, et c’est au tour de Ryan de souffler ses bougies. Il est enthousiaste, pressé d’être aussi grand que sa sœur.
Mes bébés deviennent grands et j’ai du mal à le réaliser. Je les revois encore dans leur berceau. A l’époque, j’aurais donné n’importe quoi pour qu’ils grandissent et gagnent en autonomie. Mais maintenant, j’aimerai tellement qu’ils restent petits, encore un peu.

Une fois le bougies soufflées, les jumeaux, maintenant adolescents, prennent le temps d’adapter leur nouvelle apparence à leurs goûts. Roxane délaisse ses cheveux longs pour une coupe mi-long. Ses cheveux étaient magnifiques, mais cette coiffure lui va bien. Elle est magnifique, portant magnifiquement bien les gênes Lothario. Elle ressemblait tellement à son géniteur étant enfant, aujourd’hui, ses traits sont un mélange de lui et moi. Tout comme Ryan, même s’il a hérité de mes yeux et de la couleur de ma peau.
Une fois relooké, Ryan insiste auprès de sa sœur pour faire une photo. Il veut un souvenir avec sa jumelle de leur anniversaire. Elle finit par accepter, et ensemble, ils font un selfie.
Mes bébés sont tellement beaux ! Je suis tellement fière d’eux !

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 27

Les jours suivants, Roxane semble s’être calmée vis-à-vis de sa sœur. Enfin, calmée est peut-être un grand mot. Disons qu’elle se contente de l’ignorer mais ne lui dit plus rien. Rosae ne comprend pas pourquoi elle ne parvient pas à attirer l’attention de sa sœur aînée, et je ne sais pas vraiment comment gérer la situation. J’ai toujours été fille unique, et je ne pourrai conseiller mes enfants sur les relations entre sœurs. J’aimerai tellement qu’elles puissent s’entendre mais je pense qu’actuellement, je peux m’estimer heureuse que Roxane ne cherche plus à blesser sa sœur.
Aujourd’hui, c’est dimanche. Le soleil est au rendez-vous en ce début d’été, et nous avons décidé d’emmener les enfants jouer au parc. Roxane est plus réservée à la nouvelle mais Ryan est enthousiaste.

-Alors Rosae, tu es contente d’aller au parc cette après-midi ? Demande Nick à notre fille qui vient de terminer de manger.
-Ouiii !! Il y a des jeux ?
-Oui, tu auras de quoi t’amuser ma puce. Il y a plein de jeux pour enfants pour tous les âges.
-Géniaaaal !!!

Lorsque nous sortons de la maison, la chaleur se fait immédiatement sentir. Pendant un instant, nous envisageons d’annuler la sortie à l’extérieur. Mais nous optons plutôt pour la solution de nous changer pour mettre des vêtements plus légers, sauf Roxane qui affirme qu’elle se sent bien avec son pantacourt et ses manches longues.
Une fois arrivés au parc, les jumeaux se sont précipités vers la cage à poule en forme de bateau pirate. Ils ont de la chance, il n’y a encore personne sur le bateau et ils peuvent jouer à leur guise, sans limite à leur imagination. Amusé par la situation, Nick ne tarde pas à se joindre à eux pour jouer un monstre des mers, prêt à les attaquer pour les faire couler.

-Graaaaoouuu !!!! Je suis l’abominable kraken ! S’écrit-il en modifiant sa voix, essayant d’entrer dans le personnage.
-Alerte Capitaine ! Nous sommes attaqués !!! Réagit aussitôt Ryan en s’adressant à sa sœur, qui a pris en main le gouvernail.
-Nous allons essayer de l’éviter ! A bâbord toute !!!
-Il nous suit ! A tribord ! A tribord ! Aaaaaaah !!!!

Pendant ce temps-là, je pose Rosae par terre après lui avoir enlevé ses chaussures. Le parc est bien entretenu et elle sera plus à l’aise pieds nus. Un grand sourire illumine le visage de Rosae, appréciant de sentir l’herbe sous ses pieds. Elle court rapidement vers la structure de jeux pour bambins. Je la surveille, tandis qu’elle tourne vivement le volant du vaisseau spatiale. Cela m’amuse de l’observer s’amuser ainsi. Elle joue peut-être dans son coin par rapport aux jumeaux qui restent entre eux, mais cela n’a pas l’air de la déranger. L’important est qu’elle passe un bon moment.

Petit à petit, d’autres enfants arrivent au parc pour profiter du soleil. Ils rejoignent les jumeaux sur le bateau pirate et petit à petit ils font connaissance, se mettent d’accord sur la répartition des rôles et de l’occupation de la structure. C’est amusant de les voir s’organiser ainsi. Le jeu a pour but de se divertir mais pour eux, même si c’est léger, cela reste quelque chose de sérieux. Cela me fait plaisir de les voir ainsi, heureux, jouant avec d’autres enfants, se faisant de nouveaux amis.

Rosae, quant à elle, ne se préoccupe pas des nouveaux arrivants sur le bateau pirate. Peu de parents ont emmené leurs bambins au parc et elle bénéficie du jeu pour elle toute seule. Elle part à l’aventure, explore les différentes cachettes de la structure. Elle plonge avec bonheur dans la piscine à balles. Je crois qu’il s’agit de son jeu préféré. Elle se laisse tomber dedans, joue avec les balles colorés, se cache entre elles. Je l’observe avec bonheur, ses rires sonnant comme une belle mélodie dans mes oreilles.

Charlotte nous fait la surprise de nous rejoindre, accompagnée de Sébastien. Elle reste avec moi pour discuter, tandis que son fils fonce vers le bateau pirate rejoindre les jumeaux. Ryan et Roxane sont ravis de le voir arrivé, lui faisant une place dans leur équipe de pirates. Avec Charlotte, nous rions de leur jeu de rôle, amusées de leur imagination.
-Capitaine ! Capitaine ! Il y a une meutes de sirènes folles qui arrivent vers nous ! S’écrit Sébastien en désignant la direction de la menace.
-Ciel ! Il faut partir d’ici au plus vite ! Par là-bas ! Il y a une île sur laquelle accoster !!! Repère Roxane en regardant dans la longue-vue.
-Quelle direction ? Demande Ryan.
-A bâbord ! Vite ! Vite !!!

En fin d’après-midi, Roxane commence à se lasser du bateau pirate, et finit par laisser les garçons entre eux. Elle repère une piste de patins à roulettes et court vers moi pour me demander si elle peut emprunter des patins au stand. J’hésite un instant, craignant qu’elle ne se fasse mal. Puis, je finis par céder et accepter. Si cela lui fait plaisir, je n’ai aucune raison de refuser.
Après avoir obtenu des patins, Roxane entre sur la piste et s’amuse à en faire le tour. Je suis rassurée en la voyant faire. Elle semble avoir trouvé son équilibre et elle a l’aise sur les patins.

Mais, en l’espace d’une seconde, un bruit semble déconcentré Roxane. Elle tourne la tête dans tous les sens et perd rapidement l’équilibre. Elle essaie de se rattraper mais il est trop tard. Elle tombe de tout son long sur le sol de la piste de patins.
Inquiète, je me lève de me mon banc et court dans sa direction. Il faut que je m’assure qu’elle n’ait rien de casser !
-Roxane chérie ! Tu n’as rien ? Ça va ? Lui demandé-je alors, sur le bord, prête à la rejoindre.
-Ça va Maman ! Rien de casser ! M’assure-t-elle alors que je viens pour l’aider à se relever.
-Tu es sûre ?
-Mais oui Maman ! T’inquiète pas, je suis pas sucre !

Après la chute de Roxane, nous décidons qu’il est temps de rentrer à la maison. Rosae ne proteste pas, et réagit à l’annonce par un bâillement. Je crois qu’elle commence à fatiguer et elle ne va pas faire long feu. Ryan semble un peu déçu à l’idée de rentrer, il s’amuse bien. Mais nous ne lui laissons pas le choix. En rentrant, il demande s’il peut aller se baigner dans la piscine gonflable. Considérant la chaleur, je n’ai pas le cœur à refuser. Heureux, il s’empresse de se changer pour mettre son maillot de bain et fonce dans la piscine. C’est rigolo de le voir barboter à l’intérieur, tout en jouant avec un canard en plastique. Mais au moins, cela lui permet de se rafraîchir donc, pourquoi pas.

Comme je le pressentais, Rosae fatigue. Ses yeux se ferment tout seul. La journée a été longue et elle s’est bien défoulée au parc. Attendrie, je la prends dans mes bras pour la mettre en pyjama et la coucher dans son lit. Pour une fois, je prends le temps de lui lire une histoire pour l’aider à s’endormir. J’apprécie ce petit moment avec ma fille et très vite, je vois ses petits yeux se fermer pour sombrer dans un profond sommeil réparateur.

Le lendemain, Rosae est en pleine forme. La nuit lui a permis de recharger ses batteries et maintenant, elle est en demande d’attentions et d’activités. Nick profite de son énergie pour essayer de lui apprendre de nouvelles choses, tout en jouant avec des cartes d’activités. Rosae s’amuse comme une folle, ravie de passer du temps avec son père et d’observer toutes ces illustrations sur les cartes.

Le temps étant toujours caniculaire, Nick profite que les jumeaux soient à l’école pour installer Rosae dans la piscine gonflable. Comme ils ne sont que tous les deux, il peut profiter de ce moment pour jouer tranquillement avec sa fille. Et puis, lorsque les jumeaux seront rentrés de l’école, il ne sera de toute façon plus en capacité de surveiller Rosae dans l’eau et il est hors de question qu’il la laisse dans la piscine sans surveillance.
Alors, c’est le moment ou jamais pour Rosae de bénéficier d’un peu de fraîcheur.

Après la baignade, les jumeaux rentrent de l’école. Nick prend le temps de laver et d’habiller Rosae avant de s’occuper des devoirs des jumeaux. Pendant ce temps-là, Rosae reste tranquillement dans sa chambre, à jouer toute seule. Son père lui a présenté une tablette avec des jeux ludo-éducatifs et elle s’amuse avec les différentes applications. Ainsi, elle ne voit pas le temps passer et elle peut jouer en toute autonomie.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 26

Le temps passe et n’épargne personne. Nous observons avec tendresse les enfants grandir, mais nous avons tendance à oublier que nous ne sommes pas immunisés contre la vieillesse.
Et aujourd’hui, Nick se rappelle de cette réalité, notamment lorsqu’il m’a vu préparer son gâteau d’anniversaire. Entre le travail et les enfants, il a presque oublié son anniversaire. Il fait mine de sourire, mais je vois bien que cela ne le réjouit pas des masses de franchir le cap de la quarantaine. Je crois bien que cela l’arrange que nous le célébrions aussi tard, après son travail, alors que les jumeaux sont couchés et Seiji encore présent à la maison.

Petit à petit, tandis qu’il observe les bougies allumées qui n’attendent qu’à être soufflées, je vois le sourire de Nick disparaître pour laisser placer à un air plus sceptique. Je le vois hésiter devant son gâteau, comme s’il cherchait un moyen pour éviter de passer par là, d’éviter de vieillir.
-Tu sais, que tu souffles ou non tes bougies, cela ne changera rien. Lui signalé-je devant son hésitation, essayant de retenir mon amusement. Je sais que si je le charrie trop, il ne se gênera pas de se venger lorsque ce sera mon tour.
-Très drôle. Si tu crois que c’est simple de se dire que je vais commencer à emprunter la pente descende…
-Dis pas de sottise. Ce n’est pas la fin du monde d’avoir 40 ans et tu es encore loin d’être un vieux papy plein d’arthroses et à la vessie défaillante.
-Sympa ta vision de l’avenir…
-Arrête de chipoter. T’es encore jeune ! Et puis même si tu récoltes quelques rides, tu seras toujours mon Nick super sexy !
-Hum, Rosae est toujours là vous savez… Interviens subitement Seiji en désignant notre fille sur sa chaise haute, qui nous regarde avec innocence. Une réflexion qui fait sourire son père, qui l’observe alors avec tendresse.

Alors, prenant son courage à deux mains, Nick finit par souffler se bougies. Elles s’éteignent toutes dans un seul souffle et Rosae s’esclaffe aussitôt, ravie du spectacle. Elle sautille sur son siège et tape des mains, ce qui nous amuse.
Et soudain, Nick vieillit.

Malgré ses 40 ans, Nick n’a pas pris une ride. Plus de peur que de mal finalement. Sur son visage, je vois de l’inquiétude mais selon moi, il n’a pas à s’en faire. On pourrait me rétorquer que je suis aveugle, mais en toute objectivité, Nick n’a pas pris une ride.
-Tu es toujours aussi beau. Lui assuré-je avec amour tout en l’embrassant sur la joue.
-C’est toi qui est belle.
-Dis-moi… Et si pour fêter ça, on se dépêche de mettre Rosae au lit et de renvoyer Seiji chez lui pour… s’amuser tous les deux dans la chambre ? Lui susurré-je au creux de son oreille, un sourire coquin sur les lèvres.
-J’aime beaucoup ton idée. Sourit-il à son tour.

A côté de l’anniversaire de Nick, je m’inquiète pour Roxane. Elle passe de plus en plus de temps enfermée dans sa chambre à jouer du violon. Je suis fière de ses progrès et j’apprécie l’écouter jouer. Je suis ravie qu’elle soit autant passionnée par ce qu’elle fait et, si elle le souhaite, je suis certaine qu’elle pourrait devenir une grande artiste talentueuse plus tard.
Mais j’ai l’impression qu’elle se referme sur elle-même. Elle a toujours été un peu timide, cachée derrière son frère mais j’espérais que cela s’arrange avec le temps.
Mais depuis l’arrivée de sa sœur, et en particulier depuis qu’elle a grandi, j’ai l’impression que cela empire. Rosae essaie des fois de se rapprocher de sa sœur, mais Roxane ne fait rien pour lui faciliter la tâche.

-Rochie, tu fais quoi ? L’interroge Rosae, curieuse, après être rentrée discrètement dans la chambre des jumeaux.
-Roxane. Je m’appelle Roxane. Ro-xa-ne. Soupire-t-elle, blasée de voir que sa demi-sœur n’arrive toujours pas à prononcer son prénom. Et ça se voit pas ? Je joue du violon.
-C’est joli !
-Merci. Maintenant, va jouer avec tes poupées et laisse moi tranquille.

Roxane a beau rester distante vis-à-vis de sa sœur, ce n’est pas le cas de Ryan. A l’inverse de sa jumelle, il prend un malin plaisir à amuser Rosae. Voir leur relation évoluer et l’attachement qu’éprouve Ryan pour sa petite sœur me touche. J’aimerai tellement que Roxane suive l’exemple de son frère, mais elle s’entête à n’en faire qu’à sa tête et à s’isoler. J’espère vraiment qu’elle va finir par comprendre qu’elle pourrait être proche de Rosae si elle le voulait, et ainsi former un trio de choc avec Ryan et Rosae.
-Hey Rosie, regarde ! Je suis un cerf qui pète ! Prooooouuuuuuut !!! S’exclame-t-il, faisant éclater de rire sa petite sœur, qui réclame aussitôt qu’il continue.
Et je vous avoue qu’il ne se fait pas prier. Un vrai pitre !

L’attention et l’amour que montre Ryan à sa petite sœur porte ses fruits et donne des situations attendrissantes. Rosae est une petite fille très affectueuse et dès que son frère est debout, elle n’hésite pas une seconde d’aller vers lui pour le prendre dans ses bras. Ryan se laisse faire et je crois même que cela lui faire plaisir. Roxane n’est pas très démonstrative et cela doit lui faire du bien de bénéficier d’élan d’affection.
-Câliiiiin !!!! S’écrie Rosae en se serrant contre son frère.
-T’es trop mignonne Rosie !!

-Et si tu allais jouer ailleurs Minus ? Intervient subitement Roxane, interrompant le câlin de son jumeau et de sa petite sœur.
Pourquoi ? Ne semble pas comprendre Rosae, se demandant bien pourquoi son aînée est de mauvaise humeur. Encore.
Roxie, laisse-la tranquille un peu. Elle fait rien de mal. Soupire Ryan avant de sourire à Rosae pour la rassurer. Tu vas lui faire peur.
Et alors ? Ne semble-t-elle pas s’en soucier. Aller va jouer ailleurs. C’est mon jumeau, pas le tien ! Toi, t’es juste une pièce rapportée ! Ajoute-t-elle en s’adressant cette fois-ci à sa sœur, devant la stupéfaction de son frère.

Le visage de Rosae se ferme aussitôt face à la réplique de Roxane et, manque de chance pour elle, je sors du bureau au moment où elle prononce ces paroles. Je veux bien comprendre qu’elle ait du mal à accepter sa petite sœur, mais ce n’est pas une raison pour mal lui parler et chercher à la blesser. Ce n’est qu’une petite fille qui n’a rien fait de mal.
-Roxane ! Ça ne va pas de parler à ta sœur comme ça ?! La grondé-je alors, alors que son visage devient blême en me voyant. C’est ta sœur, tu dois au minimum la respecter et elle a le droit de jouer avec ton frère !
-Mais Maman ! Tente-t-elle de protester.
-Je ne veux pas t’entendre ! Pour la peine, tu vas au coin jusqu’à nouvel ordre ! Ça te laissera le temps de réfléchir la situation !
-Maman !!
-Au coin !

Roxane ne cache pas son agacement, mais elle finit par obtempérer. Elle s’assoit sur une chaise du bar, dos au salon, à attendre que je la libère de sa punition. Je l’entends grommeler que c’est injuste mais je ne relève pas. Je n’ai pas non plus envie qu’elle pense qu’elle est persécutée. Mais je ne pouvais pas laisser passer ce qu’elle a dit à sa sœur. Je ne peux pas la forcer à l’aimer, mais c’est mon devoir de mère de veiller à ce qu’elle la respecte. J’espère néanmoins que cette punition la fera réfléchir.
Pendant ce temps-là, je m’occupe de Rosae, m’inquiétant de sa réaction suite aux propos de sa sœur. Elle semble ailleurs et j’essaie de la rassurer comme je peux. Pauvre Rosae, elle ne doit pas comprendre pourquoi sa sœur ne veut pas d’elle.

Alors, pour essayer de lui changer les idées, je me mets à jouer avec elle. Rosae semble réticente au début, mais elle finit par se prendre au jeu. Sa mine triste s’efface et est vite remplacer par des rires. Je la fais virevolter dans les airs, la prends sur mon dos, utilise une voix stupide juste pour l’amuser.
-Je suis un cheval ! Où veux-tu aller ? M’exclamé-je en transformant ma voix.
-Uuuuh dada !! Uuuuh dada !!
-Roxane, tu es libérée. Avertis-je mon aînée après un quart d’heure de punition. Et j’espère que cela t’aura servie de leçon.
-Oui Maman. Marmonne-t-elle avant de filer dans sa chambre.

Le lendemain, Roxane continue à faire la tête. Elle n’apprécie pas d’avoir été punie, mais il faut bien qu’elle comprenne qu’elle n’a pas tous les droits. Je préfère qu’elle boude plutôt que de laisser passer son comportement vis-à-vis de sa sœur.
Au petit déjeuner, Roxane préfère manger seule mais son frère ait vite venu la rejoindre.

-Alors, t’as fini de bouder ? Lui demande alors Ryan sur un ton léger, essayant de dérider sa jumelle.
-Laisse moi tranquille toi aussi. T’as qu’à jouer avec Rosae. Marmonne Roxane en scrutant son assiette.
-Elle dort et j’ai pas envie de jouer avec elle là. Aller, arrête de bouder.
-J’fais ce que je veux. Toi, t’as même pas chercher à me défendre hier.
-Pour que je suis puni aussi ? Et puis, t’as pas été très gentille avec Rosie non plus.
-En attendant, on n’était jamais puni avant qu’elle soit là. Bredouille-t-elle avant de quitter la table pour laver son assiette.

Avec Nick, nous nous inquiétons de l’attitude de Roxane. Nous l’avons bien remarqué, elle commence même à s’éloigner de son frère. Nous sommes quel que peu dépassé par la situation, ne sachant pas tellement comment réagir face à la situation. Nick essaie de me rassurer en m’assurant que cela s’arrangera, qu’en grandissant et en gagnant en maturité, Roxane va finir par accepter l’intégralité de notre famille.
j’ai tellement envie de le croire, mais nous disions bien la même chose lorsque Rosae est née. Au début, nous pensions que cela s’arrangerait lorsque Rosae serait suffisamment grande pour que les jumeaux puissent jouer avec elle. Malheureusement, ce n’est pas le cas.
Alors, Nick décide d’aller discuter avec Roxane, du moins essayer. Ainsi, il la rejoint dans sa chambre pour ensuite jouer avec elle à la poupée.
-Alors, qui sont ces poupées ? Demande-t-il innocemment, tentant d’entrer dans sa bulle. En réponse, elle lui sourit.
-Ceux que tu as, ce sont les parents. Explique-t-elle calmement. Et moi, c’est leur fille. Mais ses parents l’aiment pas.
-Pourquoi dis-tu ça ?
-Parce que….
-Tu peux tout me dire tu sais ?
-Parce qu’ils ont un bébé et qu’elle, elle compte plus. Tout le monde préfère le bébé. Marmonne Roxane avec un air absent. Elle est toujours toute seule et tout le monde s’en fiche.
-Roxane... En est attristé Nick, en posant les poupées. Nous t’aimons avec ta mère, tu le sais ça ?
-Moui…
-Nous avons consciences que Rosae demande beaucoup d’attention, mais cela ne veut pas dire que nous ne t’aimons pas. Nous sommes vraiment désolés si tu as l’impression d’être délaissée.
-Maman m’a punie hier. Elle m’a jamais punie.
-Je sais, elle m’en a parlé. C’est seulement parce que tu n’as pas été très gentille avec ta sœur. Vous êtes ses enfants et c’est son devoir de veiller à les protéger, tu comprends ? Rosae ne peut pas se défendre, alors si tu te montres méchante avec elle, ta mère est obligée de la protéger, c’est normal.
-Je vois…
-Mais tu sais, tu aurais davantage à gagner en étant gentille avec ta sœur. Vous pourriez partager tellement de choses toutes les deux. Plus tard, elle pourra sans doute mieux te comprendre que n’importe qui. Vous n’avez pas beaucoup de différences d’âge et c’est une fille. Tu imagines les sorties entre filles que vous pourriez faire plus tard, quand vous serez grandes ?
-Moui, peut-être.
-Essaie de faire un effort avec elle, d’accord ? Tente tout de même Nick, comprenant qu’il n’arrivera pas à la faire changer complètement d’avis.
-…. Mouais, d’accord.
-Merci. Je t’aime. La prend-t-il dans ses bras pour lui faire un câlin.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 25

Après avoir fini d’apprendre de nouveaux mots à Rosae, Nick la prend dans ses bras pour l’installer sur le fauteuil du salon. Il lui donne un jouet afin qu’elle puisse s’amuser pendant qu’ils aident les jumeaux à faire leurs devoirs. Ainsi, il est disponible pour les plus grands tout en gardant un œil sur la petite dernière.
Rosae est d’ailleurs adorable puisqu’elle joue tranquillement, sans faire de bruit, comme si elle avait compris que son frère et sa sœur ont besoin de calme pour se concentrer.
Pendant ce temps-là, Roxane est ravie de recevoir l’aide de Nick pour ses exercices de maths. Enfin, elle a son attention et il laisse un peu de côté Rosae. Par moment, Roxane regarde sa petite sœur du coin de l’œil, voyant bien qu’elle est parfaitement capable de s’occuper toute seule.

Ryan est plus rapide que sa sœur, et après que Nick ait vérifié que tout est bon, il se lève de table, libéré de ses contraintes scolaires du jour. Roxane travaillant toujours sur ses devoirs, il va donc voir sa petite sœur. Il est heureux de voir qu’elle a grandi, et il en profite pour passer un peu de temps avec elle. De toute façon, sa jumelle est occupée.
Lorsqu’il s’approche, Rosae lève la tête vers lui et lui fait un grand sourire, ravie de voir que son frère s’intéresse à elle.
-Tu joues à quoi ? Qu’il lui demande d’ailleurs, pour qu’elle lui expose fièrement son jouet en forme d’ours bleu. C’est chouette ! Il fait quoi ton ours ?
-Il vole ! Ziooouuuu !! Lui répond-t-elle joyeusement, en agitant son jouet en l’air. Cela amuse Ryan qui ne tarde pas à prendre un jouet à son tour pour jouer avec elle.

Nick est touché de voir Ryan jouer ainsi avec sa petite sœur, mais ce n’est pas le cas de Roxane. Elle observe la scène d’un mauvais œil. Lorsqu’elle termine ses devoirs, elle semble attendre son frère pour qu’il vienne jouer avec elle, et non plus avec Rosae.
-Attends je joue un peu avec elle. Tu veux te joindre à nous ? Lui propose-t-il alors, avec un grand sourire.
Affichant une mine boudeuse, Roxane refuse et fonce dans sa chambre. Elle est vexée de constater que son jumeau préfère jouer avec leur sœur. Ils n’ont toujours été que tous les deux, et la nouvelle arrivante ne le gêne pas. Et puisqu’il préfère jouer avec elle, alors Roxane préfère s’isoler. Elle s’empare de son violon et profite de ces instants solitaires pour améliorer sa technique.

Nick ne tarde pas à partir au travail. Plus tôt dans la journée, il a fait appel à une agence employant des nounous, afin que quelqu’un vienne prendre la relève pour éviter de laisser les enfants seuls à la maison. Quelques minutes avant que Nick ne parte pour le restaurant, Seiji, un professeur de violon à la retraire, se présente à la porte de la maison. Nick est ravi de faire sa connaissance et le laisse rapidement avec les enfants.
Seiji fait pendant un instant connaissance avec Ryan et Rosae, restés au rez-de-chaussé. Il sait qu’ils sont censés être trois et Ryan lui dit que sa sœur est dans leur chambre, à jouer du violon. Intrigué, Seiji monte à l’étage pour se présenter, mais Roxane ne semble pas intéressée. Elle préfère rester concentrée sur son violon. Mais Seiji parvient à titiller son intérêt en lui proposant de lui donner des conseils pour s’améliorer et elle accepte de l’écouter, ravie de pouvoir parler de son instrument fétiche.

Je rentre à la maison quelques heures plus tard. Je suis fatiguée par ma journée, mais je suis ravie de pouvoir passer un peu de temps avec mes enfants. Je suis accueillie par Seiji, vieil homme sympathique, qui m’annonce qu’il a préparé le dîner. Je le remercie avec un soupir de soulagement. Voilà une chose de moins à faire en rentrant du travail. Je vais donc chercher Rosae pour l’installer sur sa chaise haute et j’appelle les enfants pour qu’ils viennent à table.
-Vous avez passé une bonne journée ? Lui demandé-je, avant de grimacer après avoir goûté au plat. Seiji, il … il y a de la viande dedans ?
-Oui, du porc. Vous n’aimez pas ?
-Maman est végétarienne. Lui signale Roxane, faisant aussitôt pâlir Seiji.
-Oui ! Je suis navré, je l’ignorais…
-Cela ne fait rien. Le rassuré-je alors avec un sourire. Alors, les enfants ?
-Nickel ! La journée à l’école a été cool et après les devoirs, on a joué avec Rosae !
-Et moi, j’ai joué du violon.
-C’est super tout ça. Mais tu n’as pas voulu jouer avec ton frère et ta sœur Roxane ? M’étonné-je, un peu déçue qu’elle n’ait pas voulu suivre son frère pour se rapprocher de sa sœur et qu’elle ait préféré s’isoler.
-Pas envie. Marmonne-t-elle avec un air absent, avant de me sourire. Mais Seiji m’a appris plein de trucs au violon !!
-C’est super ça.

Soudain, nous sommes interrompus dans notre conversation par Rosae, qui se met à pleurer. Elle s’agite sur sa chaise, exige de sortir. Les jumeaux se bouchent les oreilles, pour se protéger des cris perçants de leur petite sœur en pleine crise.
-Ça suffit Rosae ! Commencé-je à m’agacer.
-Dodo !!
-Finis d’abord ton assiette et après j’irai te mettre au lit.
-Plus faim, dodo !! Continue-t-elle d’exiger, sans cesser sa comédie.
-Ça sert à rien de pleurer, c’est comme ça ! Quand tu auras fini de manger, tu iras te coucher, mais pas avant ! On ne sort pas de table en cours de repas !
Voyant que je refuse de céder, Rosae finit par se calmer petit à petit. Malgré sa soidistante absence d’appétit, elle termine facilement la deuxième moitié de son sandwich. Tenant ma promesse, une fois qu’elle a fini, je l’emmène se coucher, appréciant ensuite le calme de son sommeil.

Le lendemain, c’est une journée particulière. C’est le jour de l’Amour. Une ambiance légère règne dans la maison et cela fait plaisir à voir. Alors que je préparais le petit-déjeuner, je vois Ryan descendre à toute vitesse les escaliers pour s’éclipser dehors. Je n’ai même pas eu le temps de lui demander où il allait.
Mais je n’ai pas le temps de m’inquiéter qu’il est déjà de retour. Il regarde autour de lui et voit que sa sœur est avec moi dans la cuisine. Il va aussitôt vers elle, et lui tend une marguerite.

-Tiens, c’est pour toi, ma jumelle adorée ! S’exclame-t-il, fier de sa surprise.
-Oh merci, c’est trop gentil ! Lui répond-t-elle, ravie, avant de faire un câlin à son frère.
J’observe la scène à la fois amusée et émue. Cela m’amuse de voir Ryan foncer dehors pour cueillir une fleur pour sa sœur à l’occasion du jour de l’Amour, et je suis touchée de le voir capable d’une telle attention. Je suis fière de voir que mon fils a un cœur en or.

Quand à moi, je ne suis pas à plaindre niveau attention. Non sans surprise, à peine descendu au rez-de-chaussée, Nick vient me voir pour me prendre dans ses bras. Il me câline, puis dépose un tendre baiser sur la joue.
-Joyeuse fête de l’Amour, mon amour. Me susurre-t-il au creux de l’oreille, me faisant rougir, sentant mon cœur s’envoler dans ma poitrine. Il est vraiment adorable et je n’en attendais pas moins de lui.
Puis, il sort de derrière son dos une rose rouge, qu’il me tend avec un grand sourire. Je la prends pour la sentir. Elle sent divinement bon et je me dis qu’il a du chercher un moment pour trouver une rose qui sent la rose.
-Merci mon amour, c’est adorable. Je t’aime. Lui soufflé-je, avant de l’embrasser.
-Beuuurkk !! S’exclament aussitôt les enfants, spectateurs de la scène. Suite à cela, nous ne pouvons nous empêcher de rire.

L’heure est ensuite venue d’aller au travail. En regardant dans nos réserves, nous avons constaté qu’il nous manquait beaucoup de cristaux et métaux. La journée est donc dédiée à la recherche des matériaux nécessaires à notre travail. Nous avons donc passé notre journée dehors, dans le désert, à casser des cailloux.
Pendant ce temps-là, j’en profite pour admirer le paysage. Je suis surprise de découvrir que de l’herbe et des fleurs ont poussé dans ce milieu pourtant hostile. Cela donne un aspect un peu étonnant, mais magnifique, au paysage.
Au moins, cela rend ma tâche du jour plus agréable.

Le soir même, lorsque les enfants sont rentrés de l’école, Roxane est de mauvaise humeur. Visiblement, la journée de l’Amour n’a pas été bonne pour elle à l’école. Elle qui manque souvent de confiance en elle, a eu les nerfs mis à rudes épreuves.
-Eh, ça va Roxie ? L’interroge alors Ryan en s’installant à côté d’elle à table pour faire ses devoirs.
-Non ça va ! J’en ai marre, j’y arrive pas à l’école ! C’est trop compliqué, j’en ai marre !
-Calme toi, je vais t’aider si tu veux.
-Mais j’en ai marre qu’on m’aide ! On arrête de me traiter de bébé car on n’arrête pas de m’aider ! J’aimerai pouvoir me débrouiller toute seule !
-Eh ! Mais qui a dit ça ? S’étonne alors Ryan, surpris d’entendre de tels propos de la part de sa jumelle. Il n’avait pas entendu parler de quelqu’un qui l’embêtait à l’école. On touche pas à ma jumelle!
-Laisse tomber ! De toute façon, il a déménagé ! C’est juste moi qui est nulle !
-Mais non, tu n’es pas nulle ! La preuve, tu es super douée au violon ! Moi, si j’y joue, je le casse !
-Mouais. Marmonne-t-elle pour jouer ensuite avec son stylo.
-Eh ! Je sais où les parents cachent les bonbons, t’en veux un pour te consoler ?
-…. D’accord !