Maetha

Je me souviens il y a quelques années, quand j’ai commencé à travailler, que j’ai été victime d’un phénomène paranormal. Mon travail au laboratoire avait attiré l’attention d’une vie venue d’ailleurs et que ces étranges individus étaient venus me chercher chez moi, dans mon jardin.
Je n’ai gardé aucun souvenir de cette rencontre et j’ai continué ma vie sans me poser plus de question.
Mais ce soir, Nick remarque une lumière inhabituelle à travers la fenêtre. Je lui dis de laisser tomber, avant de me rendormir. Mais il ne peut pas s’empêcher d’aller vérifier.
Autant dire qu’il ne va pas être déçu du voyage…

En levant la tête vers le ciel, Nick voit avec stupeur la soucoupe volante. Je lui ai déjà dit que les aliens existent mais je crois qu’il acquiesçais pour me faire plaisir.
Maintenant que l’OVNI se trouve au-dessus de notre maison et que la lumière est concentrée sur lui, je pense qu’il va reconsidérer son opinion.
Surtout quand il se retrouve aspirer dans le vaisseau, sans aucune possibilité de fuite.
Le pauvre a du se demander ce qu’il pouvait bien lui arriver.

La soucoupe volante revient plusieurs heures plus tard et dépose Nick a l’endroit exact où ils l’ont enlevé. Machinalement, comme guidé par une force invisible, il rentre à la maison pour retourner au lit comme si de rien n’était. Comme moi il y a des années, il n’a aucun souvenir ce qui s’est passé là-bas.
J’ignore pourquoi ils l’ont enlevé, lui. Il n’a rien à voir avec nos recherches, à moins que les aliens s’intéressent à ses cocktails. Peut-être avaient-ils besoin d’un barmaid pour une de leur soirée intergalactique ?
Etant donné qu’il n’a aucun souvenir et que les aliens sont partis sans même un merci, nous ne le saurons jamais.

Le lendemain, j’essaie de faire comme si de rien n’était. J’espère que les enfants n’ont rien vu. Normalement, ils ont tous le sommeil lourd mais je n’ai pas envie de les perturber avec cette vie extraterrestre qui peut venir nous enlever à tout moment.
Au petit déjeuner, Rosae ne semble pas différente. Elle arbore toujours ses cheveux rouges. Si elle tient de moi, elle n’aura aucune envie de revenir à sa couleur naturelle. Elle fait bien ce qu’elle veut, c’est son corps et son apparence. Et puis, cela lui va bien.
-Alors, prête pour ta première journée de lycée ma grande ? Lui demandé-je joyeusement.
-Ouais… Je suis un peu fatiguée, j’ai été réveillée par une lumière cheloue. Marmonne-t-elle dans un bâillement. Y’a eu un accident ?
-Euh.. Je l’ignore. Je verrai peut-être avec les voisins…

Rosae n’a pas plus posé de questions. Je pense qu’elle s’en fiche, au fond. La thèse de l’accident lui suffit et à mon avis, elle va vite passer à autre chose.
Elle finit rapidement son petit-déjeuner et file vite se préparer pour sa première journée de cours au lycée. Elle semble pressée de partir et de retrouver ses amis. Elle fait plaisir à voir.
Quelques minutes après, c’est Ryan qui vient s’installer à table. Il me jette des regards en coin, comme s’il a quelque chose à me dire sans oser le faire.
-Qu’est-ce qu’il y a ? Lui dis-je, loin d’être dupe. Tu as quelque chose à me dire, je le vois à ton attitude.
-Je… Je crois que j’ai trouvé un travail … M’avoue-t-il, un peu hésitant, comme s’il craignait ma réaction.
-Tu crois ?
-Oui, enfin… Je dois passer un entretien en début d’après-midi, mais c’est quasiment dans la poche, je pense.
-Mais c’est super ça mon chéri ! Ca serait pour quel poste ? Dans une équipe ?
-Non Maman… Ca serait pour bosser dans un journal sportif. En tant que chroniqueur … Il n’y a pas vraiment d’entretien d’embauche pour intégrer une équipe dans un sport.
-Ah… Vu ta passion pour le basket, j’ai toujours pensé que tu voudrais te lancer dans le sport. Lui réponds-je, un peu surprise. Néanmoins, si le journalisme lui plait, c’est le principal.
-J’adore le basket, mais je n’ai clairement pas le niveau pour intégrer une équipe. Mais c’est ma passion pour le sport qui m’a poussé vers le journalisme sportif. Je vivrai quand même de ma passion comme ça.
-Tu y as beaucoup réfléchi à ce que je vois. Lui dis-je avec un sourire fier. Tu sais, l’important pour moi est que tu fasses quelque chose qui te plait. Alors, j’espère de tout mon cœur que cet entretien se soldera par une réussite.
-Merci Maman, mais comme je te l’ai dit, c’est quasiment dans la poche ! Je leur ai envoyé plusieurs exemples d’articles que j’ai écrit pour le journal du lycée, et ils se sont montrés très intéressés !
-Que… J’ignorais que tu avais écrit pour le journal du lycée ! Mais, c’est tant mieux mon poussin ! Le félicité-je, ravi pour mon grand garçon. Décidément, Ryan m’a tout de même réservé des surprises !

Après le repas, Ryan s’empresse de s’isoler dans le bureau pour travailler sur l’ordinateur. Il souhaite préparer son entretien pour maximiser ses chances de réussite. Il est presque sûr d’avoir le poste, mais il ne souhaite pas se reposer sur ses lauriers. Il fait des recherches sur le journal, son historique, leur ligne éditoriale, et recherche et retravaille de vieux articles qu’il ne leur a pas encore présenté. Je l’ai rarement vu aussi motivé.
Cela me fait drôle de voir qu’il va bientôt intégré le monde du travail. Je sais qu’il ne quittera pas la maison avant le mariage mais, maintenant qu’il va avoir un travail avec un salaire régulier, il pourra prendre son envol sans trop de problème. Une boule se forme dans mon ventre à l’idée de voir mon bébé quitter le nid.
Mais, ce n’est pas encore à l’ordre du jour… Pas encore….

Après son entretien, Ryan s’empresse de m’appeler. Tout s’est très bien passé et ses futurs employeurs étaient impressionnés par les recherches minutieuses qu’il a mené. Oui, je parle de de « futurs employeurs » car ils l’ont donné le poste à la fin de l’entretien. Il commence après le mariage et il est tellement heureux ! Et moi, je suis tellement fière de lui !
Néanmoins, il faudra que j’attende pour le féliciter. Ryan rejoint sa copine, Juliette, à Brindleton Bay. Il fête son succès avec elle, aujourd’hui.
Je n’ai pas eu le cœur à refuser. Et de toute façon, il est adulte maintenant.
C’est ainsi que, quelques minutes plus tard, il retrouve Juliette dans un bar de pêcheur, sur le port de Brindleton Bay.
Coucou mon cœur, tu vas bien ? Lui souffle-t-il amoureusement, en lui déposant un baiser sur la joue.
-Très bien et toi ? Ca a été ton entretien ? Lui répond-t-elle alors.

-Très bien ! J’ai eu le poste ! Tu as devant toi le nouveau chroniqueur de l’équipe du journal sportif local ! S’exclame alors Ryan en bombant le torse, fier de lui.
-C’est formidable ça mon amour ! Félicitations ! Je suis tellement fière de toi ! S’enthousiasme-t-elle, les yeux pétillants de fierté. Le cœur de Ryan fait un bond dans sa poitrine : elle est tellement belle, lorsqu’elle sourit ainsi.
-J’espère bien que tu es fière ! C’est pas toutes les filles qui ont la chance d’être avec un type comme moi ! La taquine-t-il avec un sourire fier, regardant Juliette avec amour. Tu veux faire quoi, mon amour, ma douce, élue de mon cœur ?
-T’en fais pas un peu trop ? S’en amuse-t-elle en riant. Pas besoin d’en faire autant, je sais bien que j’ai de la chance d’être quelqu’un comme toi ! Sinon, j’ai bien une idée… Je sais où on peut aller pour fêter dignement ta promotion !
-Je te suis !

Ryan suit donc Juliette, qui connait la ville comme sa poche. Elle trouve un ferry et ils se rendent ensemble sur l’île de Brindleton Bay, malgré les importantes chutes de neige. Ryan n’est pas forcément très rassuré, mais il fait confiance à Juliette, qui semble calme et qui observe la mer avec un air paisible.
En quelques minutes, ils arrivent à destination. L’île est envahie par la neige et le brouillard. Il n’y a aucune visibilité mais cela ne semble pas gênée Juliette, qui guide Ryan jusqu’à un phare.

-Tu es sûre que c’est une bonne idée d’être ici ? Lui demande-t-il lorsqu’ils sont en haut du phare, là où le vent est plus fort et plus glacial.
-T’en fais pas, ça va aller. Le rassure-t-elle avec un sourire confiant. Même si c’est dommage ce temps. Normalement, la vue est magnifique.

-Je te fais confiance là-dessus. Lui répond alors Ryan alors qu’il s’approche de sa petite-amie pour la prendre dans ses bras. Ca va, tu n’es pas trop froid ?
-Maintenant que je suis dans tes bras, ça va. Lui souffle-t-elle avec un sourire, les joues rougies par le froid et la chaleur que lui inspire son homme.
-Pas trop déçue de ne pouvoir fêter dignement mon nouveau poste, comme tu dis ? Lui demande-t-il un peu inquiet que les projets de Juliette soit compromis par la météo.

-Qui t’a dit que ce n’était pas possible ? Le taquine-t-elle avec un sourire taquin, plein de sous-entendu. Il n’en faut pas plus pour que Ryan comprenne les idées que Juliette a derrière la tête.
-Tu n’es pas sérieuse ? Ici ? Par ce froid ? En est surpris Ryan, ne s’attendant pas à une telle proposition indécente… Mais qu’il l’intéresse, tout de même. Ce serait mentir que de prétendre le contraire.
-On va se réchauffer, à l’intérieur du phare. Affirme-t-elle sans laisser percevoir le moindre doute. Et puis… Avec un temps pareil, personne ne viendra nous déranger.
-C’est sûr qu’il faut être un peu fou venir ici pendant une tempête de neige. Confirme-t-il tout en serrant davantage sa petite amie dans ses bras. Il penche ensuite sa tête vers son cou pour lui déposer des baisers, alors de lui susurrer quelques mots aux creux de l’oreille, avant de lui prendre la main pour l’emmener à l’intérieur du phare. Cela tombe bien, je suis complètement fou de toi, ma Juliette.