Un soir, après avoir couché les jumeaux, je me pose une minute sur mon lit. Je suis prête à me coucher, mais j’ai encore un peu de ménage à faire. Je suis un peu découragée par tout ce que j’ai à faire, mais rester allongée quelques secondes ne devraient pas poser de problème.
Mais soudain, je me sens toute drôle. J’ai la tête qui tourne, et j’ai l’impression d’être dans l’incapacité de bouger.
J’ouvre les yeux et ma vision est floue. C’est comme si j’étais dans un rêve étrange.

-Papa ?! M’étonné-je, en croyant le reconnaître à côté de mon lit.
Qu’est-ce qu’il fait là ? Je ne comprends pas ce qui se passe ? Est-ce réel ou est-ce que je divague ?

Soudain, sans que je ne l’ai décidé, je me lève. Mon corps bouge tout seul mais une fois debout, mes jambes semblent avoir du mal à soutenir mon poids.
Plus les secondes passent, moins je parviens à rassembler mes… pensées.
Je ne… comprends rien. Mon… père ne dit pas … un mot.
Je vois vaguement ses mains bouger. Et une sorte de … Une lumière verte … sort de ses mains.
Ma vision se fait… plus floue. Je discerne de moins en moins … son vi…sage.

C’est comme si je quittais mon corps. J’ai l’impression d’assister à la sc…scène… de l’extéri..eur. Comme une… spec… spec.. tatrice.
Je sens quelque… chose… me piquer le cou. Une piqûre… vi… ve. Douloureuse. Vague…ment.
Pa… Papa… Qu’est-ce que tu fais ?
Je ne sais plus si … Je l’ai… dit… Oui c’est juste… Dans ma tête.
Puis… C’est le trou noir.

Au petit matin, je me réveille dans mon lit. Je ne comprends absolument pas ce qu’il s’est passé. J’ai l’impression de mettre endormie et d’avoir fait un rêve bizarre. Ce qui ne serait pas totalement impossible étant donné que mes enfants me demandent beaucoup d’énergies.
Mais, je me sens comme vidée, sans énergie. Comme si la nuit de sommeil n’avait pas été réparatrice. J’ai du mal à avancer et à me préparer pour aller travailler.
Ryan et Roxane sont pleins d’énergies et j’ai du mal à les suivre. Mais il faut que je m’occupe d’eux avant de les déposer à la garderie. Je respire, j’essaie de tenir le coup.
Je n’ai pas eu le temps de manger chez moi. En arrivant au travail, je me dirige directement à la cafétéria pour me prendre un sandwich végétarien. Mes collègues me regardent bizarrement. Je dois avoir l’air d’un zombie.

Petit à petit, au fil de la journée, je commence à gagner en énergie. Je dois avouer que manger un bout m’a fait du bien. Ainsi, je peux me concentrer sur mon travail et sur les améliorations à apporter à mon invention, le RayonSim. Je suis certaine que son utilité peut aller au-delà de congeler les autres.
Et si je réussis, je pense que je devrais malgré tout passer une bonne journée. Ayons une pensée émue pour mes collègues qui vont devoir supporter mes expérimentations.

Une fois que Gégé a terminé d’améliorer mon RayonSim, il faut que je l’essaie. Normalement, si cela fonctionne, je devrais pouvoir obliger les autres à faire le ménage à ma place. Ainsi, si mes supérieurs me demandent de nettoyer derrière moi, je devrais pouvoir obliger un collègue à le faire à ma place. Ainsi, je pourrai me concentrer sur mes inventions.
Mais pour être sûre, il n’y a pas 36 000 solutions.
-Désolée pour toi, mais tu es la première que j’ai vu ! M’exclamé-je auprès de ma collègue qui ne comprend pas ce que je lui veux, avant d’avoir les yeux qui s’arrondissent de surprise en découvrant le RayonSim.

L’opération est un succès et ma collègue passe son temps à faire le ménage un peu partout dans le bâtiment. Tout le monde la regarde bizarrement et moi, je me retiens de rire. J’ai beau être fatiguée, ma petite blague me réveille et m’amuse beaucoup.
Du coup, je me demande ce que je peux bien faire d’autres avec mon RayonSim. Je retourne voir Gégé mais le pauvre a surchauffé. Avant de poursuivre mon travail, je fais appel à mes maigres notions en bricolage et je fais tout pour le réparer.

Une fois Gégé de nouveau opérationnel, j’ai continué à améliorer mon RayonSim. A priori, je devrais pouvoir forcer mes camarades à changer de tenue. Cela ne sert strictement à rien mais cela promet d’être drôle si cela fonctionne. J’ai hâte de voir la tête de mes collègues lorsqu’ils découvriront que leur blouse de travail a disparu.
Il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour arriver à bout de mon amélioration. Une fois fait, je pars à la recherche de ma prochaine victime… Qui est en train de travailler sur le microscope. Ni une ni deux, je l’oblige à se mettre en pyjama.
-Ahah ! Excellent ! Sympa les chaussons lapins !
-Chaussons lapins ? S’en étonne-t-il aussitôt avant de regarder ses pieds. Maetha, qu’est-ce que tu as encore inventé ? Soupire-t-il ensuite de dépit.
-Je ne vois absolument pas de quoi tu parles ! Lui réponds-je en feignant l’innocence.
Oui, je suis fière de mon coup, mais pas au point d’avouer que je martyrise mes collègues.