Oasis Springs, un beau matin dans une petite maison moderne fraîchement construite dans un quartier aisé…

Le soleil s’est levé il y a quelques heures, et je viens tout juste d’arriver dans ma toute nouvelle maison. Elle n’est pas bien grande, mais elle est moderne et colorée. Il ne m’en faut pas plus pour l’adopter.
Quitter la grande ville pour le désert m’a fait tout drôle sur le moment. Mais j’avais besoin de changer d’air. Ma mère, seul parent que j’ai toujours connu après qu’elle est décidée de rompre tout lien avec mon père -qui avait trop profité de son plasma selon elle-, venait de nous quitter. Je ne pouvais rester dans l’appartement dans lequel j’ai grandi, et chaque quartier me rappelait des souvenirs avec ma mère.
Prendre le large s’est avéré nécessaire.

Cette maison venait d’être terminée quand j’en suis tombée sous le charme. Tout s’est ensuite enchaîné très vite et me voilà maintenant propriétaire, prête à commencer une nouvelle vie.
Aujourd’hui, c’est dimanche. Je commençai mon nouveau travail demain en tant que scientifique, et j’avais toute la journée devant moi. Pour me détendre, j’ai décidé jouer un peu aux échecs. Toute seule, ce n’était pas très drôle, mais cela permettrait de mieux appréhender les bases. 

J’ai joué jusqu’à l’heure du déjeuner. Pour me rafraîchir, j’ai opté pour une simple salade composée. Je sortis donc laitue et tomates, et j’ai lavé tout ça dans l’évier… Des toilettes. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai envie d’inaugurer la pièce mais je n’avais aucune envie particulière pour le moment.

Une fois ma salade prête, j’ai pris mon bol et je suis allée profiter de ma terrasse. Le cadre est magnifique et ce serait dommage de s’en priver.
Par contre, je me demande par moment si le désert n’est pas également valable pour la population. Je vois des maisons, il y a une aire de jeux pour enfants juste en face de ma maison, et pourtant, je n’ai encore vu personne. Pour un dimanche, c’est bizarre que les familles n’en profitent pas pour mettre le nez dehors.

Une fois le ventre plein, je suis allée à la découverte des environs. En bonne future scientifique, j’ai envie de découvrir le contenu de nos sols et les différents éléments qui le compose. Alors, dès que je vois un caillou, je mets tout en œuvre pour en libérer son trésor. J’espère que bientôt, je pourrai exposer le fruit de mes efforts dans mon salon !

Mais je ne poursuis pas ma quête éternellement. Et pour cause : enfin une âme qui vive a fait son apparition devant ma maison ! Maman avait beaucoup d’amis qui venaient à la maison, alors moi, je voulais étendre mon tissu social. Ce n’est pas parce que j’ai quitté mon environ d’origine que je dois rester vivre recluse comme une ermite.
Ainsi, je suis vite allée faire connaissance avec une jeune fille, visiblement plus jeune que moi.

-Hey ! Je suis Maetha Opaline ! Je suis nouvelle dans le quartier ! M’exclamé-je aussitôt, en essayant de paraître sympathique.
-Euh salut… Me répond-t-elle, semblant se demander ce que je pouvais bien lui vouloir. C’est sûr qu’elle ne doit pas voir souvent une fille inconnue aux cheveux bleu turquoise venir lui faire un brin de causette. Moi c’est Sofia.
-Dis-moi, c’est comment la vie ici ? Je viens du quartier des épices de San Myshuno et…
-Bah ça va te changer crois-moi. Me dit-elle un brin moqueuse. Visiblement, une fille de la ville est vite regarder de travers dans le désert. Va falloir aller loin pour trouver de l’animation hein. Y’a pas de festoche ici.
-Euh ouais je m’en doute, mais …

-C’est ça ta maison ? Me coupe Sofia en me contournant pour mieux observer la maison. C’est pas le grand luxe ton truc. En même temps, on peut pas venir dans un quartier sympa et se payer une grosse baraque hein. Elle a rien d’extra en plus.
-Elle est plus impressionnante de l’intérieur. Maugréé-je en serrant les dents.
Non mais pour qui se prend-t-elle cette fille ? J’essaie d’être gentille et de tisser des liens amicaux et elle critique ma maison ? J’ai peut-être l’air calme, d’un premier abord, mais il ne faut pas se fier aux apparences. Cette Sofia ne s’attend absolument pas à la petite farce que je lui réserve.
-Tu veux entrer pour constater par toi-même ? Lui proposé-je ensuite, l’air innocent.
-Ouais, s’tu veux. 

Une fois à l’intérieur, je lui fais un rapide tour du propriétaire. Certes, j’admets que ma maison ne ressemble pas à une villa. Elle possède seulement une grande pièce à vivre avec une cuisine ouverte, des toilettes et une suite parentale, où la salle de bain est ouverte sur la chambre. Mais je l’ai décoré à mon goût et pour commencer, je n’en demande pas plus.
Cette Sofia s’est montrée désagréable durant toute la visite. J’ai essayé de rester polie, mais deux hypothèses se développaient dans ma tête. Soit elle est née avec une cuillère en or dans la bouche, soit elle essaie de se donner un genre.
Dans tous les cas, au moment de lui dire au revoir -où je lui ai gentiment dit que j’avais autre chose à faire-, je lui serre la main avec force, et la miss Jamais Contente se prend aussitôt un joli coup de jus.

-Mais t’es une grande malade ! S’écrit-elle en prenant les jambes à son cou. Voilà qui va lui servir de leçon et moi, je vais rire pendant un moment de sa tête lors de ma poignée de main électrique. Fallait pas me chercher ! 

Après le départ de Sofia, je ne tarde pas à remettre le nez dehors pour tenter de faire de nouvelles connaissances. Je ne perds pas de vue mon idée de me faire des amis !
Rapidement, ma route croise celle d’un bel étalon en train de faire un footing. j’étais partagée entre restée devant ma maison à mater ou le stopper dans sa course.
J’ai opté pour la seconde solution. Ça serait bête de ne pas faire sa connaissance.

-Hey salut ! Vous avez pas trop chaud à courir par cette chaleur ? Lui demandé-je, l’air de rien. Cette fois-ci, je choisis une approche moins frontale, pour entamer une réelle conversation.
-Non ça va, j’ai l’habitude vous savez. Me répond-t-il avant de me détailler de haut en bas, laissant ensuite apparaître un sourire en coin. Vous êtes nouvelle dans le quartier ? Je vous ai jamais vu ici. Je m’en souviendrais sinon.
-Exact ! Je viens tout juste d’emménager. Je suis Maetha Opaline, et vous ?
-Original. Moi c’est Don Lothario. Je dois y aller malheureusement, mais je suis certain que l’on se reverra ! M’assure-t-il en souriant, avant de reprendre sa course.
Je ne peux m’empêcher de sourire également. Si ma route croise à nouveau la sienne, c’est pas moi qui vais m’en plaindre! C’est qu’il est loin d’être dégueu’ à regarder !

Le lendemain, j’entame ma première journée de boulot en tant que Bidouilleuse Junior. Tu parles d’un intitulé. Même ceux qui sont en bas de l’échelle ont l’air plus crédible.
Quoiqu’il en soit, en arrivant, j’entreprends d’aller faire connaissance avec mes collègues. Rapidement, je me prends de sympathie pour Charlotte Kim, qui a l’air gentille. Je pense que l’on devrait bien s’entendre, toutes les deux !

-Yop ! Je suis la nouvelle Bidouilleuse Junior ! Me présenté-je joyeusement, ravie d’être ici. Maetha enchantée !
-Je suis Charlotte, bienvenue parmi nous ! Je suis certaine que vous vous plairez ici, nous sommes une bonne petite équipe. M’accueille-t-elle avec le sourire.

Nous discutons pendant un moment. Elle me parle rapidement de son mari, et me demande si j’ai quelqu’un dans ma vie. Si elle espère que je parle de ma vie amoureuse, elle risque d’être déçue. J’avais personne à San Myshuno et j’ai pas eu le temps de trouver quelqu’un.
-Oh bof, j’ai personne moi. Puis avoir un mari, c’est pas vraiment dans mes objectifs. C’est plus encombrant qu’autre chose.
-Oh on dit toutes ça au début. Mais vous verrez, vous changerez d’avis lorsque vous aurez trouver le bon. Me dit-elle, croyant me consoler.
J’ai l’air d’être une célibataire désespérée ? Je pensais réellement ce que je disais. Je venais d’arriver et j’avais autre chose en tête que d’être enchaînée à quelqu’un. Pour le moment du moins.
Et histoire de lui montrer que je ne suis pas une petite chose fragile, et bien que je l’apprécie beaucoup, j’ai envie de lui faire une petite farce. Au moins, elle saura qu’il faut qu’elle fasse attention à ce qu’elle me dit.