Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 24

Suite à la naissance de Rosae, la vie poursuit son cours à la maison. A force de rester à la maison et de profiter des bons petits plats de son chef à son travail, Nick trouve qu’il a pris du poids. Il se met donc à courir dans la quartier dès qu’il le peut, quel que soit la météo. Même quand il pleut, il prend son courage à deux mains et son parapluie, il va courir. Je ne sais pas comment il fait et je n’en vois pas l’intérêt. S’il y a bien quelqu’un qui ne grossit pas, c’est bien lui.
Mais apparemment, cela lui fait également découvrir le quartier et cela lui plait, donc c’est tant mieux pour lui, même si cela m’échappe.

Néanmoins, et malgré le fait qu’il aime mettre le nez dehors, il veille toujours à rentrer suffisamment tôt pour être présent lorsque les enfants rentrent de l’école. Il profite de la sieste de Rosae pour les aider à réviser et à faire leurs exercices. Ryan est relativement autonome dans ses devoirs mais il faut par moment surveiller Roxane. Non pas qu’elle ne veuille pas travailler mais si on la laissait faire, elle passerait son temps sur son violon. Elle s’améliore nettement au fil du temps, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut qu’elle néglige ses devoirs.

Après Roxane, c’est Ryan qui a un exposé à faire. Il a beaucoup de bricolage à faire et Nick s’est empressé de venir lui donner un coup de main. Enfin officiellement. Honnêtement, je pense qu’il surveille juste à ce qu’il ne se fasse pas mal en manipulant les outils. Il m’a déjà avoué être étonné des travaux manuels que l’école leur demande de faire à leur âge, sans s’interroger sur leurs faisabilités par des enfants. Notamment pour ceux qui ne peuvent pas forcément se faire aider par leurs parents. J’avoue que je ne me suis pas particulièrement posée la question, mais je pense qu’ils ont du apprendre à réaliser leurs travaux à l’école avant de devoir poursuivre à la maison.

Le temps file à une vitesse. Avant que nous ayons le temps de dire ouf, Rosae est déjà venue une adorable bambine. Sa bouille ferait craquer n’importe qui et ses grands yeux noisette, hérités de son père, sont également un atout pour charmer son monde. En grandissant, elle semble déboussolée par son environnement. Elle observe sa chambre avec curiosité et semble s’interroger sur l’utilité des objets et des meubles qui l’entourent.
Une vraie petite curieuse, qu’il va falloir surveiller pour qu’elle ne touche pas à tout et n’importe quoi.

Amusée et attendrie par sa bouille, et avant qu’elle tente d’ouvrir les tiroirs de sa commode pour éparpiller ses affaires partout dans sa chambre, je soulève ma fille pour la prendre dans mes bras. Je vais bientôt devoir partir au travail et j’ai envie de passer un peu de temps avec elle. Elle est tellement mignonne et les enfants grandissent vite. Je n’ai pas envie de perdre une seconde tant qu’elle est encore petite.
A peine l’ai-je dans mes bras qu’elle passe les siens autour de mon cou pour me faire un câlin. Mon cœur de maman fond, touchée par ce geste spontané. Ma poupette est vraiment adorable.

Mais les gestes affectueux ne durent pas longtemps. A peine suis-je partie au travail, laissant Rosae seule avec son père, que cette chipie profite qu’il ait le dos tourné pour jouer avec la peinture des jumeaux, récupérée dans leur table d’activité. Elle en a mis partout sur le parquet de sa chambre ! En découvrant ce bazar, Nick n’attend pas pour la gronder. Hors de question de laisser passer ses bêtises.
-Rosae ! Regarde moi ce bazar ! Pourquoi t’as fait ça dis-moi ?
-Maman partie, moi faire une surprise ! Semble-t-elle fière de son œuvre.
-Ce n’est pas une bonne surprise ça, Rosae ! C’est dégoûtant et la peinture, ce n’est pas par terre !

-Mais par terre, rigolo ! Persiste-t-elle, têtue comme une mule.
-Non, c’est pas rigolo, c’est cracra ! Et ce n’est pas la peine de protester, c’est comme ça !
Suite à cette dispute, Rosae décide de bouder, pas contente de se faire gronder ainsi. Visiblement, elle n’a pas apprécié que je m’absente et elle essaie de se faire remarquer pour attirer l’attention.
Heureusement, Nick gère bien la situation et quelques minutes après, Rosae cesse de faire la tête et offre de nouveaux sourires à son père.

Loin d’être rancunier, Nick accepte de lire une histoire à Rosae, notamment pour qu’elle arrête de faire la tête. Une stratégie efficace, puisque notre fille lui fait un grand sourire tandis qu’il sort un petit livre de la bibliothèque. Il s’installe sur le fauteuil de Rosae, et commence à lire. Il y met tout son cœur, pour captiver son auditoire restreint. J’aurais bien aimé voir ça, mais apparemment cela plait à Rosae.

En effet, elle regarde son père avec attention pendant qu’il raconte l’histoire. Elle semble captivée, réagissant à chaque aventure du petit ourson. Elle est à fond dans l’histoire et ne manque pas d’en faire profiter son père, en l’interrompant dans sa lecture.
-Trop triste! Nounours va retrouver Doudou ?
-On va voir ça dans la prochaine page, ma puce !
-Pauvre Doudou, tout seul !

Après l’histoire, et tenant à ce que Rosae soit propre rapidement, Nick décide l’installer sur le pot. Une fois fait, elle le regarde bizarrement, se demandant ce qu’elle peut faire là. Elle tente de se lever pour partir, mais Nick la remet sur son pot, tentant de lui expliquer ce qu’elle doit faire. Cela change des jumeaux qui étaient plus indépendants et qui ont vite compris l’utilité du pot. Mais visiblement, l’apprentissage sera plus long pour la petite dernière de la famille.

Après avoir passé la matinée à l’intérieur, Nick préfère profiter du beau temps et il emmène Rosae dans le jardin. C’est la fin du printemps et la météo est agréable, présageant un bel été à venir. J’espère qu’il ne sera pas trop lourd, ce serait dommage d’avoir quitté le désert pour supporter un été caniculaire.
Une fois dehors, Nick essaie d’apprendre quelques mots à notre fille. Une nouvelle fois, elle semble sceptique au début, mais elle finit par se prendre au jeu. Sa curiosité prend le dessus et elle est ravie d’apprendre de nouveaux mots pour pouvoir communiquer.

Très vite, 15 heures sonnent et les jumeaux rentrent de l’école. Nick parvient à les entendre du jardin et Rosae s’interroge sur ces bruits qui perturbent le calme de la maison. Son père lui indique alors que ce sont son frère et sa sœur qui rentre à la maison. Un immense sourire s’affiche sur le visage de Rosae, ravie de cette nouvelle. Bientôt, Roxane arrive dans le jardin et se stoppe soudainement en découvrant Nick en train de s’occuper de sa demi-sœur.
-Nick, tu peux m’aider à faire mes devoirs ? Lui demande alors Roxane, l’observant avec plein d’espoirs.
-J’arrive dans deux minutes Roxie ! Je termine avec ta soeur et je suis à toi.
-Ah… Ok. Bah termine avec elle alors. Semble-t-elle déçue, attristée de devoir attendre qu’il finisse avec Rosae.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 23

Plus le temps passe, plus la grossesse me fatigue. J’approche doucement mais sûrement du terme et, même si je sais que l’accouchement n’est pas une partie de plaisir, j’ai hâte de mettre mon bébé au monde.
Pour sa connaissance bien entendu, découvrir sa petite bouille aussi, mais aussi parce qu’il pèse lourd dans mon ventre et que j’ai régulièrement mal au dos. J’avais oublié qu’un bébé pesait aussi lourd dans le bidon. Par moment, j’ai l’impression que je vais exploser.

Les jours passent, et mon dos me fait de plus en plus souffrir. Parfois dès le matin, comme si la nuit n’avait pas été réparatrice. Nick fait de son mieux pour m’aider et me soulager, et je profite souvent de ses massages. Le pauvre ne peut pas faire grand chose pour tenter d’apaiser la douleur. Parfois, il me suggère de prendre enfin un congé maternité, mais je refuse. J’ai besoin de travailler. Pour ramener de l’argent, dans un premier temps, mais aussi parce que je n’ai pas envie de rester à la maison à ne rien faire et que je veux avancer dans ma carrière. Il soupire mais ne dit rien. Je sais qu’il voudrait que je m’arrête, mais je préfère prendre sur moi.

Du coup, je profite du week-end pour me reposer. Souvent, je m’amuse sur l’ordinateur. Je traîne sur des forums pour tenter d’attiser les foules. C’est assez drôle de voir des personnes se disputer sur des débats hautement philosophiques sur les pains au chocolat, le changement d’heures, ou sur les théories du complot. Il s’agit d’une étincelle pour faire tout embraser. Je les fais marcher et ils courent sans réfléchir. Et moi, cela m’amuse et cela me fait oublier un instant que je suis mère de famille.
Soudain, alors que je suis en pleine lecture d’un débat sur le monstre du Loch Ness quand des douleurs au ventre me déconcentrent. Cela me fait mal depuis ce matin et je commence à m’inquiéter. Je me lève du bureau pour aller chercher Nick quand je sens que je perds les eaux.
L’heure est venue de mettre un bébé au monde.
-Niiiick !!! Il faut aller à l’hôpital !!! L’appelé-je en tâchant de respirer calmement.

Après avoir déposé rapidement les jumeaux chez Charlotte, nous fonçons à l’hôpital. J’essaie de rester calme, mais j’ai peur de devoir mettre au monde mon bébé dans la voiture, à la vue de tous. Mon intimité n’aura plus de secret pour personne et je deviendrai une célébrité locale. Le rêve de ma vie.
Par chance, nous arrivons à destination avant que cela ne puisse se produire. Nick me soutient comme il peut, y compris lorsque je manque de m’étouffer en reconnaissant Barbie, la réceptionniste de l’hôpital.

-Bonjour, ma femme va accoucher. Se présente alors Nick alors que je n’ai aucune envie de parler avec Miss Je-Mâche-Du-Chewing-gum-Comme-Une-Vache.
-Encore vous ? Semble-t-elle me reconnaître après avoir levé négligemment son regard vers nous. C’est sûr qu’une femme avec des cheveux menthe, elle ne doit pas en voir souvent. Des jumeaux, ça vous suffisait pas, vous vouliez encore d’autres marmots ?
-Un médecin, s’il vous plait. Ne relevé-je pas et en faisant un effort surhumain pour rester calme.
-Ouais ouais, je vais voir ce que je peux faire.

Une sage-femme vient finalement nous voir pour nous accueillir. Elle me donne une blouse pour que je puisse me changer et m’examine rapidement, avant de m’indiquer nous allons nous rendre en salle de travail. Mais, une urgence survient et elle nous laisse avec Nick, seul dans le couloir. Chose qui me plait que moyennement et m’impatiente.
-Bon Dieu, Nick, qu’est-ce qu’elle fabrique ? Soupiré-je alors que je sens une contraction arriver.
-Ça va aller ma puce, elle va revenir, ne t’inquiète pas. Tente-il de me rassurer. Je me demande comment il fait pour rester calme alors que je suis sur le point d’accoucher.
-A ce rythme, je vais finir par sortir le bébé dans le couloir !

-Tout va bien se passer, tu veux que j’aille chercher quelqu’un ? Me souffle-t-il tout en venant me prendre dans ses bras, pour me déposer un baiser sur la joue.
-Non, reste avec moi. Lui demandé-je, rassurée par sa présence. Au moins, s’il y a un problème, je sais que je ne serai pas toute seule dans ce maudit couloir.
-Ça va aller, ma puce, ça va aller. Je suis là. Continue-t-il à me murmurer à l’oreille, tout en me caressant le ventre.
Sa présence me fait du bien, mais je reste inquiète et stressée. Que fiche la sage-femme ? Elle n’a pas de collègues pour s’occuper de l’urgence à sa place ?
Puis, elle finit par revenir et elle me prend en charge. Nous allons dans la salle de naissance, et au bout d’un long moment de souffrance à pousser, mon bébé pousse enfin son premier cri.

Cette naissance est un véritable soulagement pour moi. Après tous ces mois de stress et d’inquiétude, je peux enfin tenir mon bébé dans mes bras et l’installer dans sa chambre. Nick est fier comme un coq, heureux d’être le papa d’une magnifique petite fille. Avec toute l’objectivité dont il est capable en de telles circonstances, il trouve que notre fille est le plus joli bébé du monde. Cela m’amuse de le voir s’émerveiller ainsi, mais je suis incapable de le contredire.
Pour moi aussi, Rosae est le joli bébé du monde. Avec son frère et sa sœur bien sûr, lorsqu’ils venaient de naître.

Après avoir installé Rosae dans son landau, dans sa chambre, nous invitons les enfants à venir faire la connaissance de leur petite sœur. Roxane est plutôt dubitative, voire réticente à rentrer dans la chambre de sa sœur. Elle finit par s’approcher du petit lit, pour découvrir Rosae allongée, observant le monde qui l’entoure.
-C’est toi, le microbe qui s’incruste. Marmonne-t-elle sans oser s’approcher du landau. Tu sers à quoi au juste, à part baver ? Soupire-t-elle avant de sortir de la chambre, sans s’intéresser davantage à sa sœur.
Je suis un peu déçue de la voir réagir ainsi. J’espérais que voir sa sœur en vrai, concrètement, allait lui faire quelque chose, mais finalement, ce n’est absolument pas le cas. Nick essaie de me rassurer, disant qu’il faut lui laisser le temps. Cela s’arrangera sans doute lorsque Rosae grandira et qu’elles pourront jouer ensemble.

Une fois Roxane partie, Nick accompagne maintenant Ryan auprès de sa petite sœur. Il est fasciné par Rosae, la trouvant incroyablement petite. Cette dernière, nullement perturbée d’être le centre de l’attention, dort paisiblement, bâillant à s’en décrocher la mâchoire. Que c’est dur la vie d’un bébé !
-Elle est si petite !
-C’est normal, c’est un bébé. Toi aussi tu étais minuscule quand tu es né. Lui répond Nick, amusé par l’attitude de Ryan.
-C’est dingue ! Mais elle est mignonne. C’est quand qu’on pourra jouer avec elle ?
-Pas toute suite, elle est encore petite. Mais bientôt tu pourras ne t’inquiète pas.
-Trop cool, j’ai hâte !
-On verra si tu seras toujours pressé de jouer avec elle quand elle viendra tout saccager dans votre chambre.

Du jour au lendemain, avec l’arrivée de Rosae, tout notre quotidien se retrouve chamboulé. Notre vie se rythme autour des besoins du bébé, pour s’assurer que tout va bien pour elle.
J’avais oublié ce que c’était de pouponner. J’ai l’impression que cela fait une éternité que les jumeaux sont nés. Il faut que je me réhabitue à tout mais je trouve facilement mon rythme, d’autant plus que Nick est également là pour assurer la relève.
Et puis, cette fois-ci, je n’ai eu qu’un seul bébé. Rosae n’a pas de jumeau et j’ai tout le loisir de profiter d’elle et de sa petite bouille. J’adore m’occuper d’elle et c’est un véritable bonheur de la voir évoluer chaque jour.

Même si Rosae vient de naître et que je l’adore, ce n’est pas pour autant que je m’arrête de travailler. J’ai même évolué dans mon travail. Je laisse tomber la blouse bleue, mon équipement évolue pour mieux me protéger des expériences. Je suis ravie de cette évolution et j’ai hâte de continuer à gravir les échelons. Nick est fier de moi également, heureux de me voir aussi heureuse, et motiver à partir au travail. En même temps, je n’ai qu’une envie, atteindre les sommets !

Nick, lui, travaille le soir. Cela lui permet de s’occuper de Rosae lorsque je travaille et que les jumeaux sont à l’école. Il s’en occupe comme un chef et le fait d’être seul avec elle lui permet de mieux en profiter. Je ne suis pas sur son dos à lui dire quoi faire et il n’est pas sollicité par Roxane ou Ryan. Ainsi, il apprécie ces moments où il peut lui donner le biberon tranquillement, alors que je l’allaite lorsque je suis à la maison.

Lorsqu’il ne lui donne pas le biberon ou ne lui change pas sa couche, il en profite pour créer des liens. Il lui parle, il commente ce qu’elle peut bien faire, ce qu’elle peut bien penser. Il lui fait des câlins et la papouille. Il m’est déjà arrivé de rentrer discrètement à la maison pour l’observer à son insu. Il est vraiment adorable avec elle et il est un excellent papa. Je dois avouer que cela m’émeut, y compris quand il s’amuse à lui faire des grimaces. Les jumeaux n’ont pas eu de père, Don refusant de les côtoyer, et voir Nick s’impliquer autant auprès de Rosae me touche.
J’ai vraiment de la chance de l’avoir dans ma vie, et ma fille a de la chance de l’avoir comme père.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 22

Après la soirée du Nouvel An, la vie reprend tranquillement son cours. Je profite des instants avec mes enfants avant l’arrivée du bébé, avant qu’il occupe la quasi totalité de mon attention. Je suis toujours inquiète vis-à-vis de Roxane et de sa réaction lorsque le bébé arrivera et ces instants de calme me permettent de penser à autre chose.
Nick, quant à lui, s’absente de la maison régulièrement. Il m’a déjà avoué qu’il allait visiter des maisons, mais qu’aucune d’elles ne trouvent grâce à ses yeux pour le moment. Je dois avouer que je commence m’inquiéter. Je vois mon ventre s’arrondir de plus en plus et j’ai peur qu’il naisse avant que nous ayons déménagé.
Mais ce matin, il vient me voir, tout fier de lui. Il me demande de mettre mon manteau, car nous sortons, avec les enfants. J’essaye d’en savoir plus, de lui soutirer des informations, mais il tient sa langue. Je suis de plus en plus curieuse au fur et à mesure que la voiture roule, que je vois le désert disparaître petit à petit. Je vois des arbres, des étendues vertes prendre la place du sable. Rapidement, je reconnais Willow Creek et nous nous arrêtons dans un quartier résidentielle.

-Nick ? Que faisons-nous à Willow Creek ? Lui demandé-je, curieuse, tout en regardant autour de moi. Le quartier est vraiment très joli.
-Je viens te présenter une maison. Me répond-t-il avec le sourire. Celle juste derrière moi.

Intriguée, je regarde la maison qu’il me désigne. La façade est magnifique et elle semble grande. Suffisamment grande pour pouvoir accueillir toute notre famille, y compris le bébé à venir. En comparaison, ma maison à Oasis Springs semble toute petite. Il y a une petite terrasse à l’entrée de la maison, ainsi que deux balcons à l’étage.
Elle est vraiment magnifique.

-Il y a un grand salon avec cuisine ouverte au rez-de-chaussée, ainsi qu’une salle de douche et un bureau. M’indique Nick, visiblement très excité par l’idée de me présenter cette maison. Et à l’étage, trois chambres et une salle de bain. Deux chambres ont leur propre balcon. Qu’en penses-tu ? Ça te dit de la visiter ?
-Nick, elle est magnifique… Mais… Tu crois vraiment qu’elle est dans notre budget ?
-Ne t’inquiète pas pour ça ma puce.

Les mots me manquent tandis que j’observe la maison. J’ai confiance en Nick lorsqu’il me dit de ne pas m’inquiéter quant au prix. Sans doute l’a-t-il déjà négocié pour qu’elle soit dans notre budget. Mais soudain, tout devient concret. L’arrivée du bébé, le déménagement… Je suis visiblement à un tournant de ma vie et je n’y ai jamais été aussi proche. Ai-je vraiment envie de quitter ma vie à Oasis Springs ? Ai-je envie de venir vivre ici, à Willow Creek, et de m’engager définitivement dans cette vie de famille ?
Mon regard se pose ensuite sur mes enfants, qui discutent entre eux tranquillement. Il est froid à Willow Creek en ce début de printemps, ce qui nous change d’Oasis Springs. J’ai déjà connu ça lorsque je vivais à San Myshuno mais les enfants n’ont connu que leur ville natale. Comment réagiront-ils à ce changement de climat, eux qu’ils ne connaissent que la chaleur du désert ?

-Il fait vachement froid ici. Bougonne Roxane, en regardant les environs. C’est ici qu’on va déménager ?
-J’sais pas, mais c’est vachement plus beau qu’à la maison ! je suis sûr qu’il y a de la neige en hiver ici ! On pourra faire des bonhommes de neige graaand comme ça ! S’enthousiasme en réponse Ryan, visiblement ravi du secteur. Aucun doute, Ryan a respecté son critère d’avoir de la neige en hiver.
-Vu comme il fait froid, j’en doute pas.
-Normal, on sort de l’hiver. Mais il fera chaud en été.
-Cool !

Après avoir observé mes enfants et remarqué que Ryan est ravi d’être ici et que Roxane finira par suivre son frère dans la même direction, j’observe le quartier. Toutes les maisons se ressemblent et semblent être faites dans le même moule. Ces ressemblances sont remarquables et rendent le quartier homogène. C’est vraiment un très bel environnement, et j’imagine tout à fait mes enfants grandir ici. Je les imagine très bien même partir à l’école et jouer tous ensemble dans le jardin. Je vois déjà les feuilles tomber en automne, la neige recouvrir les horizons, et la pluie arrosée les jardins.
A ces images, je suis déjà émerveillée.

-Alors Mae ? Qu’est-ce que tu en penses ? Me sort soudainement de mes pensées Nick.
-Cet endroit… C’est vraiment magnifique Nick.
-Je savais que cela te plairait. Me sourit-il, ravi de ma réponse. Tu viens visiter la maison ?
-Avec plaisir.
Je le suis sans hésiter, les enfants nous emboîtant le pas. Dès qu’on entre à l’intérieur, je me sens bien. J’entends les enfants faire des « whaou » et courir partout dans la maison. Quant à moi, je me sens déjà chez moi. Je visite chacune des pièces et je vois déjà où mettre mes meubles. Au fur et à mesure, je nous vois évoluer entre ces murs.
-Nick… Si tout le monde est d’accord, on la prend.

Et les enfants ont été d’accord. Nous avons donc fait une proposition et les propriétaires l’ont accepté. Le compromis de vente a vite été signé et nous avons pu mettre en vente ma maison et emménager dans la nouvelle. Nous avons vite pris nos marques, facilité par le fait que nous avons gardé nos meubles. Nick a récupéré un bar, qui lui permet de s’entraîner à préparer des boissons pour son travail : il est ravi de pouvoir maintenant s’exercer et il passe beaucoup de temps derrière son bar.

Quant aux enfants, ils se sont vite adaptés également. Comme promis, ils continuent à partager leur chambre. Ils ne bénéficient pas du balcon mais de la chambre la plus éloigné de la nôtre. Nous avons préféré conserver la chambre à côté de la notre pour le bébé, afin de pouvoir l’entendre plus facilement quand il pleurera la nuit. Les jumeaux n’ont rien trouvé à redire et ils sont contents de rester ensemble. Et puis, maintenant, leur chambre fait partie intégrante de la maison alors qu’auparavant, leur chambre n’était qu’une extension de la maison. Ils n’ont plus à sortir dehors pour aller dormir.
Malgré mes inquiétudes, Roxane apprécie la nouvelle maison, elle l’avoue elle-même. Elle s’y sent bien, finalement, et cela me rassure. Elle passe beaucoup de temps dans sa chambre à s’entraîner au violon et elle avoue être plus tranquille à l’étage, étant donné que Ryan passe beaucoup de temps à courir partout.

Ainsi, petit à petit, une routine s’installe dans la maison. Je suis heureuse, et je suis rassurée. Je vis ma grossesse plus sereinement, étant donné que le bébé a sa chambre qui l’attend, et qu’il grandira convenablement ici. Nous serons tous heureux ici, j’en suis convaincue.
Et puis, suite à l’épisode du Nouvel An, je sais que Don ne viendra jamais me retrouver ici. Jamais il n’aura l’idée de venir me chercher à Willow Creek et je n’aurais plus la crainte de le croiser.
Un véritable soulagement.

Quant aux enfants, je ne les vois pas beaucoup avec ses amis. Ils ont tendance à rester entre eux, et cela m’interroge. Ryan m’assure que tout va bien, et que cela ne le gêne pas de jouer à la poupée avec sa sœur. Cela lui fait plaisir, qu’il dit. Roxane semble dépendante de son frère, mais j’aimerai bien qu’elle s’ouvre un peu plus au monde qui l’entoure, et pas seulement à son frère. Au moins, je ne peux pas me plaindre qu’ils ne s’entendent pas.

A l’occasion des soldes, nous avons décidé de faire plaisir aux enfants. Nous leur avons acheté une plateforme de jeux vidéos, et ils sont ravis de leur nouveau joujou. Grâce à des cartouches, ils incarnent des petits personnages qui luttent entre eux. C’est rigolo et pas bien méchant. J’entends souvent les enfants rire dans leur chambre alors je suppose que tout se passe bien. J’essaye de les surveiller tout de même, afin qu’ils ne passent pas non plus tout leur temps dessus. Ils ont d’autres jouets et il ne faut pas non plus qu’ils en oublient leurs devoirs.

Mais encore une fois, je dois m’inquiéter pour rien, car ils sont sérieux dans leurs devoirs. Et parfois même, ils s’entraident. Roxane est rentrée avec un exposé à préparer et son frère lui a proposé de lui donner un coup de main pour qu’elle puisse finir plus rapidement. Elle a accepté aussitôt, les travaux manuels n’étant pas tellement son truc. Nick l’aurait bien aidé, mais avec son travail, il est amené à travailler le soir et moi, avec mon ventre, je ne peux pas me baisser comme je le voudrai. Cela ne m’empêche pas de garder un œil sur eux tandis qu’ils travaillent dans le jardin, prête à réagir si jamais ils ont besoin d’un coup de main.
Mais non, ils se sont débrouillés comme des chefs. Roxane est fière d’elle et Ryan est content d’avoir pu aider.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 21

Face à l’urgence de la situation et à l’arrivée d’un cinquième membre dans notre famille, nous discutons beaucoup de la maison de nos rêves avec Nick, mais également avec les enfants. Nous tenons à les impliquer dans le choix de notre future maison. J’ai bien compris que Roxane a du mal à l’idée de déménager, alors j’espère que l’inclure dans ce projet l’aidera à mieux vivre ce bouleversement. Au début, elle était réticente et ne disait pas un mot lorsque nous parlions de la maison. Puis, petit à petit, elle a fini par se confier, et je dois avouer que cela me rassure. Cela veut dire qu’elle commence à accepter l’idée.

Elle a tout d’abord avoué qu’elle voulait continuer à partager la même chambre que son frère. Cela m’a surprise mais comme Ryan était d’accord, je n’y ai pas vu d’objectif. A la réflexion, ce sera plus simple de trouver une maison avec trois belles chambres dans notre budget. Ryan a d’ailleurs demandé une piscine dans le jardin, mais nous avons du lui dire qu’une piscine n’était pas dans nos moyens. Il a haussé les épaules et demandé un grand jardin et la possibilité de voir de la neige et des feuilles qui tombent en automne.
Leurs demandes étaient simples et moi-même, je n’ai pas beaucoup d’exigences. Je veux simplement une jolie maison qui peut accueillir toute la famille.
Ainsi, avec toutes les informations que Nick a collecté, il passe beaucoup de temps sur l’ordinateur. Il consulte différents sites, que ce soit directement sur celles des agences immobilières que sur Le Sim Coin. Il ne me parle pas beaucoup de ses recherches et lorsque je lui pose la question, il me répond simplement qu’il n’a pas encore trouvé la perle rare. Je lui fais confiance mais j’espère qu’il n’attendra pas trop longtemps avant de la trouver. Le bébé, lui, n’attendra pas.

Un soir, alors que nous nous apprêtons à fêter le Nouvel An, une mauvaise surprise pointe le bout de son nez à la porte d’entrée. Je discute tranquillement avec Nick, me réjouissant de sentir le bébé bouger dans mon ventre, quand la porte derrière s’est ouverte subitement. Nick sursaute aussitôt, moi aussi, je vois le teint de mon homme blanchir d’un seul coup. Je hausse un sourcil interrogateur alors que le perturbateur se fait entendre.
-Bonsoir Mae… Me salue timidement Don, qui visiblement, s’attendait à me trouver seule.

-Qu’est-ce que tu fiches ici ? M’énervé-je aussitôt contre lui, n’ayant aucune envie de le voir. Il me semblait t’avoir dit de ne plus t’approcher de ma famille ! Et d’où tu entres chez les gens sans leur permission ?
-La vie est devenue infernale chez moi et… Tu… Tu me manquais Mae… Bredouille-t-il alors que je vois ses yeux loucher sur mon ventre arrondi. Tu… Tu es enceinte ?
-Bravo Don, tu as une bonne vue ! Le félicité-je avec ironie. Tu croyais quoi ? Que j’allais rester ici, bien sagement, à t’attendre ? Ou du moins, attendre que tu t’ennuies chez toi et que tu viennes chercher un peu de distraction avant de repartir au petit matin pour ne pas croiser les jumeaux ? Tu te crois aussi exceptionnel que ça ?
-Non mais, je croyais que…
-Que quoi Don ? Fais gaffe à tes chevilles ou sinon tu ne seras plus capable de passer la porte pour sortir définitivement de nos vies !
-Mae, tu exagères voyons… Je venais simplement pour… Euh… Prendre de tes nouvelles.
-J’exagère ? Moi j’exagère ? M’énervé-je davantage, alors que je perçois Nick se lever de table pour aller à la rencontre de Don, qui ne sait plus où se mettre.

-Je crois que vous devriez partir. S’adresse-t-il à lui, avec fermeté. Il reste calme mais son regard en dit long : Don n’est absolument pas désiré ici.
-Mais, je … Et puis tu es qui toi d’abord ? Ne semble pas comprendre Don, qui a bien du mal à saisir la situation. Si seulement j’avais le temps, je pourrai presque le plaindre. Dommage, j’ai un repas à préparer.
-Celui qui la rend heureuse, contrairement à vous. Lui répond-t-il en fronçant les sourcils. Et je vous demande, encore une fois, de bien vouloir partir. Vous n’êtes pas le bienvenu ici. Comme vous l’avez si bien remarqué, Maetha est enceinte et vous l’énervez et la stressez. Ce n’est pas bon dans son état alors que le mieux pour tout le monde est que vous alliez rejoindre votre femme. Et ne revenez plus jamais ici.
-Je… J’ai tout à fait le droit d’être ici ! Mes enfants…
-N’ont qu’une partie de votre ADN. Vous ne les avez pas reconnu et ne vous êtes jamais intéressé à eux. Vous n’êtes rien pour eux et ne faites pas semblant qu’ils sont quelque chose pour vous. Maintenant, partez. Et je me répéterai pas une nouvelle fois. Conclue Nick avec plus de fermeté tout en ouvrant en grand la porte d’entrée. Il reste planté là, à fixer sévèrement Don, attendant qu’il se décide à partir. Don ouvre la bouche, comme pour dire quelque chose, puis la referme. Enfin, il prend le chemin de la sortie et Nick claque aussitôt la porte derrière lui.
Alors, je soupire de soulagement en allant me réfugier dans les bras de Nick.
-Je ne sais pas comment tu as pu être aussi calme. Soupiré-je, apaisée par son étreinte réconfortante. Au travers de la vitre, je vois la silhouette de Don disparaître au loin petit à petit.
-Il ne vaut pas le coup de s’énerver. Hausse-t-il simplement les épaules. Surtout un soir de fête. Et je ne suis pas autant impliqué émotionnellement que toi.
-J’ai l’impression qu’il ne me laissera jamais tranquille. Il ne veut plus me voir, il revient. Je ne veux plus le voir, il revient quand même.
-Ne t’inquiète pas, je serai toujours là pour le mettre dehors si jamais il pointe le bout de son nez. Et puis, nous allons déménager. S’il revient, il trouvera une maison vide et je doute qu’il emploie l’énergie nécessaire pour nous retrouver.
-Tu as raison. C’est pas le tout, mais il faut que je prépare le dîner avant que Charlotte n’arrive.

Revoir Don m’a un peu secoué. Je dois dire que je m’y attendais pas. Je l’ai gelé la dernière fois que je l’ai vu et j’ai pensé que cela refroidirait suffisamment ses ardeurs pour ne remettre jamais les pieds ici. Alors, pourquoi est-il venu ? Je n’arrive pas à comprendre, c’est tellement insensé… En même temps, Don n’est pas l’homme le plus réfléchi que je connaisse et je doute qu’il faille chercher une logique dans son comportement. Je soupire et je me concentre sur le repas. Par moment, cuisiner me détend et me permet de penser à autre chose.
Soudain, la sonnette de l’entrée se fait entendre. Je lève la tête de mes préparations et je vois que Charlotte est arrivée, toute belle et bien apprêtée pour la soirée. Visiblement, elle a opté pour un relooking pour débuter la nouvelle année.
-Whoua, Charlotte ! Tu t’es faites belle dis donc ! Je t’aurais pas reconnu si je t’avais croisé dans la rue ! La complimente aussitôt Nick, qui affiche sa bonne humeur.
-Merci Nick. Comme on change d’année, je me suis dit qu’un changement de look s’imposait !
-Cela te va à ravir !
-Fais attention, tu vas faire une jalouse ! Se met à rire Charlotte alors que je lève les yeux au ciel.

-N’importe quoi et j’ai déjà un argument de poids pour faire rester Nick. Réagis-je alors en quittant ma cuisine pour rejoindre ma meilleure amie. Mais Nick a raison, tu es splendide. La complimenté-je à mon tour pour ensuite la prendre dans mes bras.
-C’est gentil, mais je me suis juste coiffée les cheveux et mis un peu de maquillage ! C’est toi qui est magnifique ! La grossesse te va bien !
-Ahah c’est gentil mais je ressemble déjà à une baleine ! Dis surtout pas ça en présence de Nick, sinon il va vouloir m’en faire un autre !
-Roh, toute suite les grands mots ! Fait mine de défendre Nick alors que j’entends dans le son de sa voix qu’il se retient de rire.
-Vous allez avoir encore un bébé après celui-là ? Demande subitement Roxane, paniquée à l’idée qu’un quatrième enfant vienne se joindre à leur fratrie.
-Ne t’inquiète pas, c’est une blague. La rassure aussitôt Nick. Nous en avons déjà parlé entre nous et je lui ai clairement dit que trois enfants, c’est amplement suffisant. Et il était entièrement d’accord.
-Qu’est-ce qui t’a motivé à faire ce changement dis-moi ? Demandé-je alors à Charlotte, faisant référence à son changement de look.

-J’ai juste envie de marquer le changement d’état d’esprit et de vie ! M’avoue alors Charlotte avec un grand sourire. Pour cette nouvelle année, nous avons déménagé avec Sébastien, dans notre propre maison !
C’est une super nouvelle ça ! Lui dis-je, me réjouissant de cette annonce.
-Très ! Et je pense qu’il est temps que j’aille de l’avant alors : un nouveau look pour une nouvelle vie comme dirait l’autre ! Et quoi de mieux qu’une nouvelle année pour opérer un changement ?
-Tu as bien raison, et je trouve que ça te réussi ! Tu as l’air plus épanouie !
-Parce que je le suis ! M’assure-t-elle avec un grand sourire. Par contre, on ne pourra pas rester avec Sébastien après le dîner, on va rejoindre mon beau-frère pour faire le compte à rebours avec sa famille.
-Pas de problème ! C’est déjà bien que tu ais pu passer !

Nous avons tous passé un agréable moment autour de la table. Les enfants étaient dans leur coin à discuter tranquillement pendant que nous discutions entre adultes. Nous avons posé beaucoup de questions à Charlotte sur sa nouvelle maison et elle, s’est intéressée à notre projet de déménagement et au bébé. Elle a essayé d’en savoir plus sur le s.exe du bébé mais nous avons tenu notre langue. L’échographie nous a donné la réponse mais filou que nous sommes, nous avons gardé l’information pour nous. Ce sera la surprise à la naissance !
Une fois le repas terminé, Charlotte et Sébastien nous ont laissé, pour rejoindre leur famille. Nous nous sommes souhaités une bonne année en avance.
Maintenant, nous sommes entre nous, devant la télé. Les informations montrent les festivités de la nouvelle année partout dans le monde. C’est fascinant de voir comment les différentes cultures célèbrent cet événement.
Puis, les 10 dernières secondes avant minuit commencent à retenir et nous comptons en même temps que les présentateurs à la télé.

-10… 9 … 8… 7… 6 … 5… 4 …. 3… 2 …. 1 ….

-BONNE ANNÉE !! Que nous nous mettons à nous écrier, en chœur.
Aussitôt, nous voyons les gens s’enlacer et s’embrasser sur l’écran, le bonheur se lisant sur leur visage, ainsi que l’espoir. Certains ont passé une année pourrie et maintenant, ils espèrent que la nouvelle année sera meilleure et leur apportera ce qu’ils ont toujours voulu. D’autres sont déjà heureux et espèrent juste que cela continue. Et ensemble, ils célèbrent la même chose.
Quant à moi, je quitte des yeux la télévision pour observer mes enfants. Ils semblent heureux et Roxane se met même à danser sur la musique festive.

Nous nous souhaitons la bonne année entre nous. J’ai pris mes enfants dans mes bras, Nick a fait de même. Je souris lorsqu’il s’approche de moi ensuite. Du coin de l’œil, j’aperçois Roxane s’approcher de son frère pour le prendre dans ses bras. Cela me fait tellement plaisir de les voir aussi proche tous les deux.
Puis, Nick prend possession de mes lèvres pour m’embrasser tendrement. Je me sens aussitôt comme sur un petit nuage. La visite inopinée de Don est maintenant loin derrière moi et j’espère que je ne le reverrai plus. Lorsque je regarde Nick, je me sens sereine.
Cette nouvelle année sera forcément belle à ses côtés.
-Bonne année mon cœur. Me souffle alors Nick avec beaucoup d’amour et de tendresse.
-Bonne année à toi aussi. Lui réponds-je avec le sourire. Puis, doucement, je baisse mon visage et je me pose mes mains sur mon ventre, celles de Nick venant aussitôt les rejoindre. Et bonne année à toi aussi, petit bébé.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 20

Un peu préoccupée par mes soudaines nausées, je rentre du travail en posant mille questions. Il faudra que je vérifie la possibilité d’une grossesse imprévue, sinon je n’ai pas fini de faire des insomnies. Je soupire en songeant à cette hypothèse. J’ai le chic pour me mettre dans des situations pas possible et il faudrait que je songe à changer de médecin. Visiblement, le mien, n’est pas de très bons conseils.
En rentrant, mes tracas s’envolent instantanément. Mes enfants sont plongés dans leurs devoirs et je n’ai pas eu besoin de leur courir après pour qu’ils travaillent.

Émue d’avoir des enfants studieux, du moins pour le moment, je me sers un peu de yaourt aux fruits pour m’installer avec eux à table. Je suis fière d’eux en cet instant et je me tiens prête à les aider si jamais ils en ont besoin.
-Ca a été votre première journée d’école ? Leur demandé-je, curieuse de savoir si tout s’est bien passé.
-Normal. Répond ma fille.
-Nickel ! Ajoute alors Ryan.
-Tu es déjà en pyjama Roxie ? M’étonné-je alors, remarquant la tenue de ma fille.
-Oui, je voulais être à l’aise.
-Vous avez besoin d’aide pour vos devoirs ? Leur proposé-je ensuite, suite à quoi ils refusent. Deux minutes après, ils ont fini. Visiblement, leurs devoirs ne sont pas bien compliqués pour commencer.

Le lendemain matin, je me réveille en me sentant mal. Une nausée vient me faire coucou, et je me demande plus sérieusement si je n’ai pas un bébé qui se développe dans mon ventre. Je soupire de dépit, scrutant rapidement mon corps. J’ai pris du poids ces derniers temps. J’ai pensé que c’était les excès dû aux fêtes, mais finalement, je me dis que c’est peut-être tout simplement le bébé qui commence à prendre de la place.
-Tout va bien ? Se réveille à son tour Nick, laissant échapper un bâillement.
-Oui, ça va. Je vais juste faire un tour aux toilettes, je reviens.

Après avoir laissé Nick se replonger dans les bras de Morphée, je file donc aux toilettes. J’ai caché un test de grossesse dans le meuble et je m’empresse de le sortir. Je dois en avoir le cœur net…
Sans surprise, le résultat se révèle positif. Mon regard reste fixé sur le test, ne sachant comment réagir. Pour Don, tout était différent. Je n’étais pas en couple avec lui et quelque part au fond de moi, je me doutais qu’il n’allait pas sauter au plafond. Pas au point de refuser tout lien avec ses enfants, mais je me doutais que l’annonce n’allait pas être une partie de plaisir.
Aujourd’hui, je suis avec Nick. Nous formons un couple, notre relation est sérieuse. Il s’occupe avec plaisir de mes enfants et je sais très bien qu’il sera ravi d’accueillir un nouveau membre dans notre famille. Un enfant bien à lui, avec la moitié de son ADN. Néanmoins, est-ce réellement le bon moment ? Notre couple est encore jeune et mes craintes reviennent vite. Et si, lui aussi, finissait par nous laisser ? Je me retrouverai avec non plus deux, mais trois enfants à gérer, toute seule.
Je soupire, puis je finis par sortir des toilettes. Il faut que j’annonce la nouvelle à Nick et cela tombe bien car, quand je rentre dans la chambre, il est debout.

-Nick, il faut que je te parle. Lui dis-je, un peu nerveuse.
-Qu’est-ce qui se passe ? Tu es malade ? C’est pour ça que tu n’as pas l’air bien depuis quelques jours et que tu as foncé aux toilettes ?
-Observateur dis moi… Non, je ne suis pas malade… Je… Je suis enceinte Nick. Lui annoncé-je alors, en lui montrant mon ventre déjà arrondi. Je pensais avoir simplement abusé mais non… Soufflé-je, penaude, comme si j’avais fait une bêtise.
-Enceinte ? Tu es enceinte ? Répète-t-il, hébété, comme s’il n’en revient pas de la nouvelle. Mais… Je vais être Papa ! C’est génial !

-Tu crois ? Lui demandé-je tout en m’asseyant sur le lit. Au fond de moi, je suis tout de même ravie de sa réaction. Est-ce seulement le moment d’avoir un bébé ?
-Que ce soit le moment ou non, le fait est qu’il est déjà bien en route. Me répond Nick avec un sourire rassurant. J’ai toujours voulu être père. J’adore tes enfants et je t’accompagnerai dans leur éducation comme s’ils étaient de moi… Mais je t’avoue que je suis aussi très heureux d’avoir un enfant avec toi. Qu’on est notre enfant. C’est peut-être un peu tôt dans notre relation, mais on se connait tout de même depuis plusieurs années. On s’en sortira.
-Certes… Mais on va le mettre où ? Soupiré-je, inquiète. J’ai déjà du faire construire une extension pour accueillir les jumeaux et même avec ça, la maison est limite trop petite. Alors, avec un nouveau bébé…
-Ce n’est qu’un soucis matériel. On trouvera une autre maison et on vendra celle-ci. Ce n’est pas bien grave. M’assure-t-il avec confiance, avant de s’asseoir à côté de moi pour me prendre dans ses bras. Enfin, si c’est ce que tu veux.
-Nick… Je me sens un peu dépassée par les événements. C’était pas prévue…
-Je sais Mae, je sais. Mais tu n’es pas toute seule, je suis là pour toi. Je serai là pour te soutenir et on élèvera cet enfant tous les deux. Et il aura un super grand frère et une super grande sœur.
-Tu as raison. C’est juste… C’est juste que ça me fait un peu peur… J’ai peur de me retrouver toute seule avec trois enfants…
-Ce ne sera pas le cas. Me promet-il, avant de m’embrasser tendrement. Parce que je t’aime et que j’aime déjà notre enfant. Me susurre-t-il tout en caressant mon ventre. Je sens mon cœur s’envoler.
-Je t’aime aussi Nick.

Nous sommes restés un moment dans notre chambre, profitant de ce moment unique, pendant que les jumeaux ne sont pas encore levés. Cela m’a fait du bien. Ce moment avec Nick m’a permis de me recentrer sur la réalité et non sur mes angoisses. La réalité a qu’il a déjà là pour moi lors de ma première grossesse alors que j’attendais les enfants de Don, il n’y a aucune raison qu’il ne soit pas présent pour son propre bébé. Pour la maison, nous en trouverons une autre, plus adaptée à une vie de famille.
Tout ira bien, il n’y a pas de raison que cela en soit autrement.

-Ça sent super bon ce que tu fais Maman ! Me sort de mes pensées Roxane pendant que je prépare le petit déjeuner.
-Merci ma puce. Je suis en train de faire des toasts avec des œufs, ça t’ira ?
-Trop bien !! Se réjouit-elle alors, sans se douter que, dans quelques mois, elle allait devenir grande sœur.
-Maman, je peux faire un peu de violon en attendant que cela soit prêt ?
-Bien sûr.

Ravie par mon autorisation, Roxane court dans sa chambre chercher son violon, celui qu’elle a eu de la part du Père Noël. Elle ne le lâche plus depuis qu’elle est suffisamment grande pour pouvoir l’utiliser. Elle l’adore et elle en joue dès qu’elle le peut… Peut-être que plus tard, elle sera une violoniste de renom, mais pour le moment, elle nous casse surtout les oreilles. Mais comme j’aime ma fille et que je veux l’encourager à s’améliorer, je garde cette dernière information pour moi.
-T’as fait une fausse note, là. Lui fait remarquer Ryan qui lui, ne se gêne pas pour taquiner sa sœur.
-Ta bouche, t’y connais rien. Grimace-t-elle alors qu’elle galère un peu pour obtenir une mélodie harmonieuse.
-C’est censé être agréable à écouter, là, ça pique.
-Ryan, il faut qu’elle travaille pour s’améliorer. Alors encourage là plutôt que de te moquer. Le repris-je, ne voulant pas qu’il enfonce sa sœur.
-Roh, si on ne peut plus rigoler !

Pour le petit déjeuner, nous décidons de manger dehors. Malheureusement, le soleil se cache et les bougies nous aident bien à nous voir.
Je suis un peu nerveuse. Je ne veux pas cacher à mes enfants que j’attends un bébé et avec Nick, nous avons décidé de leur annoncer pendant le repas, pendant que nous sommes tous ensemble. Je le regarde, il hoche la tête, confiant. Je respire un grand coup, avant de me lancer.

-Les enfants, on a quelque chose à vous annoncer avec Nick. Commencé-je, en les observant pour jauger leur réaction.
-Qu’est-ce qui se passe ? Demande Ryan, curieux, alors que Roxane garde le silence, attendant la suite.
-Je … Je suis enceinte. Nous allons avoir un bébé, avec Nick.
-Ce qu’il fait que vous allez avoir un petit frère ou une petite sœur. Ajoute Nick, avec un sourire.
-Sérieux ? Même si tu n’es pas notre vrai papa ? Interroge Ryan, surpris, ne semblant pas savoir quoi en penser. J’ai toujours été honnête avec eux, et ils savent très bien que Nick n’est pas leur père. J’ai seulement édulcoré la réalité pour expliquer l’absence de Don : j’ai simplement dit qu’il n’était pas prêt. Ils n’ont pas posé davantage de questions.
-Oui, car vous avez la même maman. Lui dis-je avec un sourire. Vous serez du coup de la même famille.
-C’est trop cool ! Se réjouit alors Ryan. Je vais pouvoir lui apprendre plein de trucs ?
-Si ce n’est pas des bêtises, oui. Lui confirme Nick, amusé par sa question.

Ryan n’arrête pas de poser des questions, demandant ce qu’il pourrait faire ou non avec le bébé, quand il sera là, et plein d’autres choses. Je dois avouer qu’il a beaucoup d’imagination et je me demande bien où il peut bien trouver toutes ses idées. Nous ajoutons également lors de la conversation que nous allons devoir déménager pour vivre dans une plus grande maison. Ryan est, une fois de plus, ravi, et cela fait plaisir à voir.
Néanmoins, je m’inquiète en voyant la mine de Roxane. Elle n’a rien dit depuis que j’ai annoncé qu’elle va devenir grande sœur. Elle regarde son assiette avec un air songeur sur le visage, comme si elle était perdue dans ses pensées. J’ignore ce qu’il se passe dans sa tête mais j’espère qu’elle finira par se faire à cette nouvelle, pour pouvoir accepter le bébé qui va arriver.

Après le petit déjeuner, chacun vaque à ses occupations. C’est le week-end et j’en profite donc pour passer du temps avec ma famille. Je décide donc de me consacrer à ma fille en lui proposant de l’initier aux échecs, un peu inquiète de son absence de réaction à l’annonce de ma grossesse. Cela nous permet de passer un petit moment mère/fille et de discuter tranquillement, pendant que les garçons s’occupent de leur côté.
-Tu n’as pas dit grand chose tout à l’heure, quand on vous a annoncé l’arrivée du bébé. Lui fais-je remarquer pendant qu’elle réfléchit à sa stratégie. Cela te fait plaisir de devenir grande sœur ? Lui demandé-je alors, sans obtenir de réponse. Roxane ? L’interpelé-je au bout de quelques minutes, inquiète devant son mutisme. Tu peux tout me dire, tu sais.
-Bah, vous allez avoir votre propre bébé avec Nick. Soupire-t-elle dans un haussement d’épaules. Et j’aime bien notre maison, j’ai pas envie de déménager.
-Il faut bien pourtant, il n’y a pas assez de place pour accueillir ton petit frère ou ta petite sœur.
-Ouais, bah c’est nul. Puis après, vous n’allez plus vous occuper de nous car un bébé a besoin d’attention. Commence-t-elle à bouder, continuant à jouer aux échecs sans grande conviction. Et comme ça sera ton bébé avec Nick, bah, tu nous aimeras moins, voire plus du tout.
-Voyons Roxane, tu n’as pas à t’inquiéter. Certes, le bébé demandera plus d’attention au début, mais cela ne veut pas dire qu’on va vous délaisser avec Nick. Tenté-je de la rassurer, le cœur serré d’entendre ainsi ses craintes quant à l’avenir. J’aurais tellement aimé qu’elle soit plus sereine. On vous aimera toujours autant et le cœur d’une maman est extensible. Ce n’est pas parce qu’on aura un bébé avec Nick que je ne vous aimerais plus, bien au contraire. Je suis désolée qu’on vous oblige à déménager, mais vous aurez le droit à une plus grande maison avec plus d’espace, cela te ferait pas plaisir ?
-Mouais, peut-être. Ne semble-t-elle pas convaincue. Bon, tu joues ? Change-t-elle ensuite de sujet, visiblement indifférente face à la conversation. Je soupire, espérant de tout mon cœur que le temps permette de la rassurer face à l’arrivée du bébé dans quelques mois. Je ne voudrai pas qu’elle se sente délaissée et qu’elle rejette le nouveau membre de notre famille…

Pendant que nous jouons aux échecs avec Roxane, Ryan inaugure la nouvelle balançoire que nous avons installé dans le jardin, afin de faire plaisir aux enfants. Mon fils a eu des étoiles dans les yeux en la découvrant et, après mangé, il a profité de la première occasion pour demander à Nick de le pousser. Demande qu’il a toute suite accepté, plus qu’heureux de passer du temps avec mon fils.
-Plus haut Nick, plus haut ! S’exclame joyeusement Ryan, ravi de voler dans les airs sur sa balançoire.
-Je fais ce que je peux mon bonhomme ! Accroche toi bien !
-Je voleeee !!!!

Dans l’après-midi, Charlotte est venue déposer Sébastien à la maison. J’ai pensé que ce serait une bonne idée que les enfants passent du temps ensemble, afin de créer des liens d’amitié. Je m’entend tellement bien avec Charlotte que cela m’attristerait que les enfants ne s’entendent pas entre eux.
Mais je me fais du soucis pour rien, car Roxane et Sébastien s’entendent bien et passent un long moment à discuter entre eux et de leurs impressions sur l’école.

Les enfants ont fini par rentrer à l’intérieur de la maison. Roxane délaisse les garçons pour faire des dessins sur sa table d’activités. Les garçons discutent tous les deux, mais malgré qu’elle fasse quelque chose de son côté, Roxane participe à la conversation.
Pendant ce temps-là, nous jouons aux échecs avec Nick et par moment on entend des bribes de conversations provenant de l’intérieur de la maison. Visiblement, les enfants rigolent bien ensemble et cela fait plaisir à entendre. Petit à petit, Roxane retrouve le sourire et cela me soulage. Peut-être que la présence de son frère et de Sébastien finira par l’apaiser face à l’arrivé du bébé.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 19

Travaillant dans la restauration, Nick est souvent présent à la maison durant la journée, ne travaillant que le soir. Cela me réjouit car cela évite de déposer les enfants à la garderie et Nick peut en profiter pour nouer des liens avec eux. Je lui fais totalement confiance pour les lui confier, puisqu’il s’est déjà occupé d’eux par le passé. Et puis, il m’assure que cela ne le dérange pas. Il adore les enfants.
Même si mes jumeaux, et en particulier Roxane, ne lui rende pas forcément son dévouement.

-On va te faire prendre ton bain Roxie ? Lui demande Nick alors que Roxane ait venu voir ce qu’il faisait avec le sèche-linge. Aussitôt, ses sourcils se froncent et elle manifeste son mécontentement.
-Non ! Je veux pas prendre de bain !
-Il faut bien pour être propre. Sinon, tu vas sentir le petit cochon.
-Je veux pas de bain ! Je veux Maman ! Et puis toi, tu es un garçon !
-Maman est au travail ma grande, donc il va falloir te contenter de moi. Et j’ai retrouvé ton petit canard en plastique rose, ça te dirait pas de jouer avec lui ? Il s’est ennuyé sans toi.
-Bon… D’accord. Pour faire plaisir à petit canard. Finit-elle par capituler, tout en continuant à afficher une moue boudeuse.

Après le bain où Roxane s’est amusée à éclabousser Nick, il décide de l’installer sur le canapé pour lui lire une histoire. Après s’être bien dépensée dans la baignoire, elle semble fascinée par ce qu’il raconte. Parfois, elle l’interrompt pour poser des questions ou imiter les animaux mentionnés dans l’histoire. Cela amuse Nick qui la laisse faire et entre dans son jeu, au plus grand bonheur de Roxane.

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire des jumeaux. Je n’arrive pas à croire qu’ils vont devenir enfants. Ils vont être plus autonomes et demanderont moins de surveillance, mais je dois avouer que cela va me manquer leur bouille de bébé. Plus le temps va passer, moins ils auront besoin de moi et cela me fait tout drôle.
Mais chaque chose en son temps, et maintenant, ils vont grandir. Cela fait partie de la règle du jeu.
Travaillant jusqu’à 19 heures, c’est Nick qui s’occupe de préparer leur gâteau d’anniversaire. On pourra le fêter, tous ensemble, lorsque je rentrerai du travail. J’ai également proposé à Charlotte de passer à la maison pour cette occasion et elle a accepté avec plaisir.
-Tu fais quoi Nick ? Demande Roxane, curieuse, observant Nick s’afférer en cuisine.
-Je fais un gâteau en forme d’hamburger, pour votre anniversaire à toi et ton frère. C’est ma spécialité !
-Comme la dinde ? Le taquine alors Ryan, ce qui fait rire sa sœur.
-C’est pas gentil de se moquer. Le reprend gentiment Nick, avant de lui laisser une trace de chocolat sur le bout du nez, ce qui fait rire Ryan.

C’est fatiguée que je rentre du travail, mais je suis suffisamment en forme pour célébrer l’anniversaire de mes enfants. Je vois Nick préparer le gâteau en y plantant des bougies pour ensuite les allumer. La température étant agréable à l’extérieur malgré l’hiver -l’avantage du désert-, nous nous installons dehors.
Roxane s’exclame qu’elle veut souffler ses bougies en premier. Elle sautille sur place, pressée de grandir. Ryan n’y voyant pas d’inconvénient, je prends ma fille dans mes bras pour l’aider à souffler les bougies.

Après avoir reposé Roxane au sol pour la laisser grandir, je rallume les bougies sur le gâteau. Je prends alors Ryan dans mes bras pour qu’il souffle les bougies à son tour. Il semble un peu apeuré, se demandant quoi faire. Je lui dis de souffler, que le but du jeu est d’éteindre toutes les bougies !
Il finit par s’exécuter, et toutes les petites flammes s’éteignent. Dans ses yeux, je vois l’émerveillement d’avoir réussi. Je le repose et à son tour, il grandit.
Je n’arrive pas à croire que mes bébés sont devenus enfants. J’ai l’impression qu’ils sont nés hier…

Après avoir mangé le gâteau, Charlotte est rentrée chez elle pour retrouver son fils. Lui aussi va bientôt fêter son anniversaire et devenir enfant. Cela amuse plus Charlotte qu’autre chose, se disant que nos enfants pourront jouer ensemble.
Avec Nick, nous devons monter les lits des enfants. Les leur sont devenus trop petits. Les enfants sont ravis de ce changement et ils ont même pu choisir leur parure de lit. Une fois que tout est prêt, les jumeaux se mettent en pyjama et vont au lit. Demain, ils auront leur premier jour d’école et ils doivent se reposer pour être en forme.
Nostalgique de l’époque où je leur lisais des histoires pour les endormir, je prends le temps de les border, en commençant par Roxane qui n’a eu aucun mal à s’endormir.

Une fois que j’ai fini de m’occuper de ma fille, je vais voir mon fils. Il me sourit en me voyant m’approcher et il me laisse faire. Je lui souhaite de passer une bonne nuit, lui aussi, et je lui dépose un bisou sur la tempe. Il ferme doucement les yeux pour s’endormir et rejoindre le pays des rêves.
Je souris en regardant mes enfants. Cette fois-ci, je ne cherche pas les ressemblances entre leur père et moi. Je n’ai pas envie de chercher ce qui pourrait me rappeler Don chez eux, et je les aime comme ils sont. Certes, leur père s’est servi de moi et n’a jamais voulu entendre parler d’eux, mais ils restent mes trésors.
Au moins, je n’ai pas à les partager avec un homme qui n’en vaut pas la peine.

Le lendemain matin, les jumeaux se sont réveillés en premier. Ils profitent du temps qu’ils ont devant eux pour rester dans leur chambre et discuter tous les deux. L’entente entre eux semblent toujours au beau fixe, ce qui me soulage. Cela me ferait du mal de voir que mes enfants se disputer sans cesse, sans parvenir à s’entendre. Je suis fille unique et j’aurais aimé avoir un frère ou une sœur qui affronter les épreuves et j’espère qu’ils profiteront de la chance qu’ils soient tous les deux.
-Tu as hâte d’aller à l’école toi ? Demande Ryan à sa sœur, qui est assise sur le lit de son frère.
-Je sais pas trop, je verrai bien comment ça se passe en fait. Lui répond-t-elle calmement. Et toi ?
-Bah ça promet d’être amusant ! J’espère me faire des copains !
-Dis Ryan… Tu crois qu’on sera dans la même classe ? S’inquiète subitement Roxane, craignant de se retrouver seule dans un milieu inconnu.
J’sais pas. Mais même si on n’est pas dans la même classe et que j’ai plein de copains, on pourra toujours être ensemble pendant les récré ! Mes copains seront tes copains !
-T’es trop gentil Ryan !
-Normal, t’es ma sœur !

Ce matin, j’ai accompagné mes enfants à l’école. Cela m’a fait tout drôle. Hier encore, ils avaient besoin de moi pour aller sur le pot et maintenant, ils courent à l’école, pour apprendre pleins de choses et se faire des amis. Je commence à les imaginer en train de quitter la maison, et cela me file le bourdon. J’aime mes enfants et le temps file à une vitesse affolante. Bientôt, je serai une vieille mémé qui va râler à tout bout de champs que c’était mieux avant, devant mes petits enfants qui vont courir partout.
Mais je divague et j’essaie de me dire que j’ai encore le temps. Ils sont tout juste enfants et je les vois déjà parents à leur tour. Je crois que je flippe un peu trop.
Du coup, j’essaie de me changer les idées au travail. Il y a un petit nouveau, Malcolm Plénozas, que je soupçonne d’avoir été pistonné. C’est pas vraiment une flèche et il passe sa journée sur l’ordinateur à regarder des profils sur SimBook. Du coup, histoire de l’accueillir comme il se doit, j’ai dégainé mon RayonSim.
-Aller hop, va faire le ménage Plénozas !

Le voir courir partout pour nettoyer me fait beaucoup rire, ainsi que les collègues. Pour une fois, mes blagues font l’unanimité. J’en suis pas pas peu fière.
Puis, Charlotte vient me chercher pour me demander de jeter un œil à son ordinateur. Il a encore planté. C’est avec plaisir que je le bidouille un peu pour qu’il fonctionne à nouveau.
Sauf que je commence à me sentir mal. Cela fait quelques jours que je me sens nauséeuse par moment. Je dois avouer que cela m’inquiète un peu, je n’ai envie d’être malade. Cependant, hormis mes nausées, je me sens bien et je n’ai pas la moindre fièvre. La dernière fois que je me suis sentie ainsi, j’étais enceinte des jumeaux.

….

Oh non.