Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 2

Étrangement, Charlotte a prétexté avoir beaucoup de travail. Je l’ai donc laissé tranquille. Après tout, il parait que je ne suis pas payée pour faire des farces à mes collègues.
Dommage. La vie est injuste.
Ayant tout de même réussi à soutirer des métaux à Charlotte, j’ai pu les analyser en laboratoire. Cela permet d’étudier les sols et voir ce qui est exploitable ou pas. Ça a l’air barbant dit comme cela, mais en vrai, c’est absolument passionnant !

Mais il ne faut pas croire non plus que j’allais rester dans mon coin durant toute la durée de ma journée de travail. C’est mal me connaitre.
Comme par manque de chance -enfin, cela dépend pour qui- Charlotte dans la même pièce que moi, je suis venue l’interpeller. Pour parler boulot, bien entendu.

-Et puis tu sais quoi, cette andouille lave sa salade dans l’évier de ses toilettes. C’est fou, non ? M’exclamé-je, prétendant parler de quelqu’un d’autre. Non, je n’allais pas avouer mes habitudes bizarres. Le but est de me faire des amis, pas les faire fuir.
-Ah ouais, elle est sacrément bizarre cette fille. Me confirme-t-elle en réponse, faisant au moins semblant d’être intéressée par ce que je dis.

Nous discutons bien, avec Charlotte. Ça rend le travail plus sympathique. Néanmoins, je garde bien en tête mes objectifs et la volonté des patrons que je m’entraîne à analyser des ADN humains. Du coup, je suis obligée de chercher d’aimables fournisseurs d’ADN. Je pensais que ce serait fastoche car c’est pas grand chose et cela ne va pas sortir du laboratoire.
Mais, je me suis trompée.

-Non, hors de question. On vient juste de se rencontrer, je vais pas te donner mon ADN comme ça. Qui sait ce que tu vas trafiquer avec. Refuse aussitôt Charlotte après que je lui ai demandé un échantillon.
-Roh t’es pas marrante. Boudé-je alors, ne comprenant pas son refus.
Après tout, j’ai toujours été gentille avec elle.

Je suis bien contente de ma première journée de travail. Mon patron a été bien impressionné par la qualité de mon travail, disant que si je continuais comme ça, j’obtiendrai vite une promotion.
Parfois, je suis impressionnée par les conséquences de la consommation de produits illicites. Le pauvre, je suis presque triste pour lui.
En rentrant dans ma petite maison, j’ai constaté que j’ai du courrier dans la boite aux lettres. Le conseil de géologie m’a renvoyé les éléments que je leur avais transmis. Quatre d’un coup pour commencer ma collection, je suis plutôt contente.

Comme je n’ai pas mangé de la journée, je me suis jetée sur mon frigo en rentrant. Ne sachant pas trop ce que je voulais manger, j’ai opté pour une valeur sûre : des macaronis aux fromages. La base.
Cette fois-ci, je n’ai pas profité de la terrasse. J’ai préféré regarder une bonne vieille série à la télévision. Cette fois-ci, j’ai choisi une série médicale, Sim’s Anatomy.

Après mon épisode, où les médecins se sont envoyés en l’air pour changer, j’ai décidé d’appeler Don Lothario. Je suis trop fatiguée pour l’inviter chez moi, mais j’ai envie de garder le contact avec lui.
Il faut admettre qu’il est loin d’être laid comme jeune homme et que cela me ferait plaisir de le revoir. Juste histoire de s’amuser un peu. Je ne cherche pas une relation sérieuse pour le moment, mais je suis loin d’être une nonne ayant fait vœu de chasteté.

Ainsi, j’en profite pour prendre un bon bain chaud, avec des agrumes et un masque d’argile. Rien de mieux pour se détendre et sentir l’orange toute la journée. Ce qui est loin d’être désagréable.

Pendant que mon petit déjeuner est en train de réchauffer dans mon micro-onde, je réfléchis. J’ai cogité durant la nuit.
Nous avons bien discuté avec Don la veille au téléphone. C’est vraiment quelqu’un de gentil. Mais il s’avère qu’il est déjà casé avec une certaine Dina, et cela me fait douter de mes intentions. Ai-je envie de me mêler de leur histoire et de pousser Don à l’adultère ? J’en sais trop rien.
Après, je ne lui demande pas non plus de la quitter pour venir vivre avec moi, c’est même loin d’être dans mes projets. Si personne n’est au courant, être copain de couette ne devrait faire de mal à personne. Et s’il accepte, cela ne le regardera que lui.
Bref, la question est encore à méditer.

Au travail, je dois préparer des sérums. C’est plus rigolo que de faire des analyses toute la journée. On prend différents ingrédients, on les mélange et paf, ça fait des chocapics. Enfin, je ne suis pas certaine de la fin, mais on est censé obtenir quelque chose de sympa.
Par exemple, je devais fabriquer un parfum de rose, qui doit avoir pour effet de donner chaud. Pas une chaleur type trop de soleil en été, mais une chaleur qui donne envie de jouer avec son copain de couette.
Quand je dis que c’est rigolo, les sérums.
-Pouah ! Mais c’est pas censé sentir bon un truc à la rose ?! M’écrié-je alors que des vapeurs nauséabondes me montent au nez. Beurk !

Durant la journée, j’ai également fabriqué un sérum appelé « Tout rouge ». Je me suis demandée à quoi cela pouvait bien servir. Le liquide est effectivement très rouge, le sérum porte bien son nom, mais cela m’intrigue.
Parait-il que cela met en colère. Mais je suis sceptique. Autant un sérum qui rend enjôleur, je veux y croire. Il existe bien des aliments aphrodisiaques alors pourquoi pas.
Mais un sérum qui met en colère ?

-Il n’y a qu’un seul moyen de savoir. Me dit-je, en avalant d’une traite la potion.
Eh oui, même pas peur.
Bon par contre, j’ai eu les nerfs en pelote tout le reste de la journée. Charlotte, qui m’a vu faire, m’a évité toute la journée. Elle a sans doute voulu éviter que je me fâche contre elle, mais cela m’a énervée qu’elle cherche à ce que je me fâche pas contre elle. Surtout qu’elle s’est ratée, car je me suis fâchée contre elle.
J’ai un peu la tête qui tourne. Je ferai peut-être mieux de m’asseoir.
Ce sérum ne m’a pas vraiment réussi.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 1

Oasis Springs, un beau matin dans une petite maison moderne fraîchement construite dans un quartier aisé…

Le soleil s’est levé il y a quelques heures, et je viens tout juste d’arriver dans ma toute nouvelle maison. Elle n’est pas bien grande, mais elle est moderne et colorée. Il ne m’en faut pas plus pour l’adopter.
Quitter la grande ville pour le désert m’a fait tout drôle sur le moment. Mais j’avais besoin de changer d’air. Ma mère, seul parent que j’ai toujours connu après qu’elle est décidée de rompre tout lien avec mon père -qui avait trop profité de son plasma selon elle-, venait de nous quitter. Je ne pouvais rester dans l’appartement dans lequel j’ai grandi, et chaque quartier me rappelait des souvenirs avec ma mère.
Prendre le large s’est avéré nécessaire.

Cette maison venait d’être terminée quand j’en suis tombée sous le charme. Tout s’est ensuite enchaîné très vite et me voilà maintenant propriétaire, prête à commencer une nouvelle vie.
Aujourd’hui, c’est dimanche. Je commençai mon nouveau travail demain en tant que scientifique, et j’avais toute la journée devant moi. Pour me détendre, j’ai décidé jouer un peu aux échecs. Toute seule, ce n’était pas très drôle, mais cela permettrait de mieux appréhender les bases. 

J’ai joué jusqu’à l’heure du déjeuner. Pour me rafraîchir, j’ai opté pour une simple salade composée. Je sortis donc laitue et tomates, et j’ai lavé tout ça dans l’évier… Des toilettes. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai envie d’inaugurer la pièce mais je n’avais aucune envie particulière pour le moment.

Une fois ma salade prête, j’ai pris mon bol et je suis allée profiter de ma terrasse. Le cadre est magnifique et ce serait dommage de s’en priver.
Par contre, je me demande par moment si le désert n’est pas également valable pour la population. Je vois des maisons, il y a une aire de jeux pour enfants juste en face de ma maison, et pourtant, je n’ai encore vu personne. Pour un dimanche, c’est bizarre que les familles n’en profitent pas pour mettre le nez dehors.

Une fois le ventre plein, je suis allée à la découverte des environs. En bonne future scientifique, j’ai envie de découvrir le contenu de nos sols et les différents éléments qui le compose. Alors, dès que je vois un caillou, je mets tout en œuvre pour en libérer son trésor. J’espère que bientôt, je pourrai exposer le fruit de mes efforts dans mon salon !

Mais je ne poursuis pas ma quête éternellement. Et pour cause : enfin une âme qui vive a fait son apparition devant ma maison ! Maman avait beaucoup d’amis qui venaient à la maison, alors moi, je voulais étendre mon tissu social. Ce n’est pas parce que j’ai quitté mon environ d’origine que je dois rester vivre recluse comme une ermite.
Ainsi, je suis vite allée faire connaissance avec une jeune fille, visiblement plus jeune que moi.

-Hey ! Je suis Maetha Opaline ! Je suis nouvelle dans le quartier ! M’exclamé-je aussitôt, en essayant de paraître sympathique.
-Euh salut… Me répond-t-elle, semblant se demander ce que je pouvais bien lui vouloir. C’est sûr qu’elle ne doit pas voir souvent une fille inconnue aux cheveux bleu turquoise venir lui faire un brin de causette. Moi c’est Sofia.
-Dis-moi, c’est comment la vie ici ? Je viens du quartier des épices de San Myshuno et…
-Bah ça va te changer crois-moi. Me dit-elle un brin moqueuse. Visiblement, une fille de la ville est vite regarder de travers dans le désert. Va falloir aller loin pour trouver de l’animation hein. Y’a pas de festoche ici.
-Euh ouais je m’en doute, mais …

-C’est ça ta maison ? Me coupe Sofia en me contournant pour mieux observer la maison. C’est pas le grand luxe ton truc. En même temps, on peut pas venir dans un quartier sympa et se payer une grosse baraque hein. Elle a rien d’extra en plus.
-Elle est plus impressionnante de l’intérieur. Maugréé-je en serrant les dents.
Non mais pour qui se prend-t-elle cette fille ? J’essaie d’être gentille et de tisser des liens amicaux et elle critique ma maison ? J’ai peut-être l’air calme, d’un premier abord, mais il ne faut pas se fier aux apparences. Cette Sofia ne s’attend absolument pas à la petite farce que je lui réserve.
-Tu veux entrer pour constater par toi-même ? Lui proposé-je ensuite, l’air innocent.
-Ouais, s’tu veux. 

Une fois à l’intérieur, je lui fais un rapide tour du propriétaire. Certes, j’admets que ma maison ne ressemble pas à une villa. Elle possède seulement une grande pièce à vivre avec une cuisine ouverte, des toilettes et une suite parentale, où la salle de bain est ouverte sur la chambre. Mais je l’ai décoré à mon goût et pour commencer, je n’en demande pas plus.
Cette Sofia s’est montrée désagréable durant toute la visite. J’ai essayé de rester polie, mais deux hypothèses se développaient dans ma tête. Soit elle est née avec une cuillère en or dans la bouche, soit elle essaie de se donner un genre.
Dans tous les cas, au moment de lui dire au revoir -où je lui ai gentiment dit que j’avais autre chose à faire-, je lui serre la main avec force, et la miss Jamais Contente se prend aussitôt un joli coup de jus.

-Mais t’es une grande malade ! S’écrit-elle en prenant les jambes à son cou. Voilà qui va lui servir de leçon et moi, je vais rire pendant un moment de sa tête lors de ma poignée de main électrique. Fallait pas me chercher ! 

Après le départ de Sofia, je ne tarde pas à remettre le nez dehors pour tenter de faire de nouvelles connaissances. Je ne perds pas de vue mon idée de me faire des amis !
Rapidement, ma route croise celle d’un bel étalon en train de faire un footing. j’étais partagée entre restée devant ma maison à mater ou le stopper dans sa course.
J’ai opté pour la seconde solution. Ça serait bête de ne pas faire sa connaissance.

-Hey salut ! Vous avez pas trop chaud à courir par cette chaleur ? Lui demandé-je, l’air de rien. Cette fois-ci, je choisis une approche moins frontale, pour entamer une réelle conversation.
-Non ça va, j’ai l’habitude vous savez. Me répond-t-il avant de me détailler de haut en bas, laissant ensuite apparaître un sourire en coin. Vous êtes nouvelle dans le quartier ? Je vous ai jamais vu ici. Je m’en souviendrais sinon.
-Exact ! Je viens tout juste d’emménager. Je suis Maetha Opaline, et vous ?
-Original. Moi c’est Don Lothario. Je dois y aller malheureusement, mais je suis certain que l’on se reverra ! M’assure-t-il en souriant, avant de reprendre sa course.
Je ne peux m’empêcher de sourire également. Si ma route croise à nouveau la sienne, c’est pas moi qui vais m’en plaindre! C’est qu’il est loin d’être dégueu’ à regarder !

Le lendemain, j’entame ma première journée de boulot en tant que Bidouilleuse Junior. Tu parles d’un intitulé. Même ceux qui sont en bas de l’échelle ont l’air plus crédible.
Quoiqu’il en soit, en arrivant, j’entreprends d’aller faire connaissance avec mes collègues. Rapidement, je me prends de sympathie pour Charlotte Kim, qui a l’air gentille. Je pense que l’on devrait bien s’entendre, toutes les deux !

-Yop ! Je suis la nouvelle Bidouilleuse Junior ! Me présenté-je joyeusement, ravie d’être ici. Maetha enchantée !
-Je suis Charlotte, bienvenue parmi nous ! Je suis certaine que vous vous plairez ici, nous sommes une bonne petite équipe. M’accueille-t-elle avec le sourire.

Nous discutons pendant un moment. Elle me parle rapidement de son mari, et me demande si j’ai quelqu’un dans ma vie. Si elle espère que je parle de ma vie amoureuse, elle risque d’être déçue. J’avais personne à San Myshuno et j’ai pas eu le temps de trouver quelqu’un.
-Oh bof, j’ai personne moi. Puis avoir un mari, c’est pas vraiment dans mes objectifs. C’est plus encombrant qu’autre chose.
-Oh on dit toutes ça au début. Mais vous verrez, vous changerez d’avis lorsque vous aurez trouver le bon. Me dit-elle, croyant me consoler.
J’ai l’air d’être une célibataire désespérée ? Je pensais réellement ce que je disais. Je venais d’arriver et j’avais autre chose en tête que d’être enchaînée à quelqu’un. Pour le moment du moins.
Et histoire de lui montrer que je ne suis pas une petite chose fragile, et bien que je l’apprécie beaucoup, j’ai envie de lui faire une petite farce. Au moins, elle saura qu’il faut qu’elle fasse attention à ce qu’elle me dit.