Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 14

La vie reprend son cours après Halloween. J’essaie toujours d’allier vie privée et vie professionnelle. Le week end est ainsi vite arrivé et je suis heureuse de pouvoir avoir du temps libre pour profiter de mes enfants. Je me sens moins stressée et moins pressée par le temps et j’en profite pour jouer avec mes enfants pendant qu’ils prennent leur bain.
Ryan est ravi de cette attention. Il adore jouer avec l’eau et s’amuse à m’éclabousser. Je ne lui en tiens pas rigueur et je me venge en l’éclaboussant à mon tour et en lui mettant du savon sur le bout du nez. Il louche aussitôt dessus et rit aux éclats.

-Maman ! Mousse !
-Oui, tu as plein de mousse sur le bout du nez ! C’est ce qui arrive quand on éclabousse Maman !
-Trop bien ! S’exclame-t-il en m’éclaboussant de plus belle. Quelle fripouille !

Après avoir fini de faire prendre son bain à Ryan, je l’habille et je l’installe sur sa chaise haute pour qu’il puisse déjeuner. J’en profite pendant que sa sœur dort encore. Je déjeune avec lui et je profite de n’avoir que lui à m’occuper. J’aime mes deux enfants, mais par moment, je me dis que cela aurait été nettement plus simple si je n’avais eu qu’un seul enfant, et non des jumeaux.
Puis, je me dis que je n’aurais même pas du fricoter avec Don, mais je ne peux pas revenir en arrière. Et puis, il aura au moins fait quelque chose de bien : mes enfants sont magnifiques.
-Maman, où est Roxie ? Me demande alors Ryan en observant la chaise vide en face de lui.
-Elle fait encore dodo mon poussin. Lui réponds-je alors, en l’observant tendrement. Je finis de manger et je vais aller m’occuper de ta sœur.
-On pourra jouer après ?
-Pas toute suite, on va aller voir Tata Charlotte après.
-Tata Charlotte ?
-Oui, tu sais, la collègue de Maman. On y va avec Nick.
Nick ? Trop cool !! S’écrie-t-il alors joyeusement à la mention de Nick. Cela m’amuse aussitôt. Les enfants adorent Nick et ils sont toujours ravis de le voir. C’est fou l’effet qu’il a sur eux.

En début d’après-midi, je prends la route avec les enfants pour me rendre à Willow Creek pour aller chez Charlotte. J’ai mis des vêtements chauds aux jumeaux pour l’occasion, Charlotte m’ayant avertie de la température froide. Dès que nous avons quitté le désert, les enfants se sont émerveillés en découvrant quelques flocons de neige tombés du ciel. C’est la première fois qu’ils voient de la neige.
En arrivant chez mon amie, elle est sortie pour nous accueillir, suivie de Nick qui est arrivé en avance. Il me salue rapidement, avec le sourire, s’excusant du fait qu’il ne peut pas rester. Il reste juste le temps de nous dire bonjour.
-Bonjour Mae, contente que tu sois là ! M’accueille Charlotte en me prenant dans ses bras. Pas trop perturbée par la différence de température ? Me taquine-t-elle ensuite.
-Ça change du désert, c’est sûr ! Mais au moins, je suis proche du boulot !
-On peut pas tout avoir !

Pendant que je discute avec Charlotte, Nick semble être en grande conversation avec Ryan. Mon fils est tellement heureux de voir Nick qu’il a crié son nom en le voyant, en sautillant sur place. Je ne sais pas ce qu’il lui a fait, mais mon ami a réussi à se faire adorer de mon fils.
-Et bah dis donc, tu as un beau bonnet mon grand ! Le complimente Nick, amusé de voir Ryan aussi surexcité.
-Oui ! Pour jouer dans la neige !
-Il va falloir attendre encore un peu pour ça bonhomme.
-Je vais faire un bonhomme de neige, gros comme ça ! S’écrie alors Ryan sans se préoccuper de ce que dit Nick, tout en tendant en grand les bras.
-Whouaa !! Il va être immense ! On le fera ensemble si tu veux quand il y aura de la neige si tu veux.
-Ouiiiii !!!!

Quant à Roxane, elle fait connaissance avec le fils de Charlotte, Sébastien. Un adorable petit bonhomme avec de jolies boucles blondes et des yeux noirs. Il ne semble pas ravi d’être dehors, entouré d’inconnus. Surtout qu’il n’est pas habillé pour aller dehors donc il ne doit pas avoir très chaud.
-Coucou toi ! Pourquoi t’es pas content ? S’interloque alors Roxane.
-Trop de monde, trop froid. Boude Sébastien en triturant son pull.
-Nous, gentils ! Assure Roxane en lui faisant un grand sourire. Donc, tu n’as pas être triste !
-J’suis triste si je veux. Maaamaaan !! Veux rentrer ! Pleure-t-il ensuite pour que Charlotte vienne le chercher, ce qu’elle fait alors, nous invitant à entrer au passage. C’est à ce moment que nous entrons à l’intérieur de la maison, laissant Nick qui doit partir.

En entrant à l’intérieur de la maison, je suis impressionnée par la grandeur des pièces et la décoration intérieure. Je n’imaginais pas que Charlotte vive dans un tel lieu et j’ai soudainement un peu honte de l’avoir accueilli dans ma toute petite maison.
Nous nous installons dans le salon, qui donne sur une terrasse. Les enfants sont ébahis devant la maison et la buée sur les fenêtres. Le froid semble les fasciner, eux qui ne connaissent que la chaleur du désert.
-C’est magnifique chez toi Charlotte ! La complimenté-je alors en m’installant sur le canapé.
-Ce n’est pas vraiment chez moi à vrai dire, mais chez mon beau-frère. Je ne suis plus avec le père de Sébastien et il m’a accueillie.
-Oh, je suis désolée Charlotte…
-Cela ne fait rien. M’assure-t-elle avec le sourire. Sébastien a un peu de mal avec la maison, mais il s’y fait.
-Maman ! Je peux jouer avec Sébastien ? Me demande tout à coup Roxane qui observe le petit garçon vagabonder partout. Suite à cette question, il s’est tourné vers elle avec un regard terrifié.
-Ma puce, il ne semble pas avoir envie de jouer pour le moment, je suis désolée. Lui dis-je, lui indiquant de bien vouloir rester tranquille.

Nous discutons pendant un moment avec mon amie. Roxane essaie d’attirer l’attention de Sébastien mais ce dernier, plus qu’intimidé, préfère garder ses distances avec ma fille. Je pense qu’être séparé de son père a du le marquer et il doit préférer se tenir à distance des autres. C’est sans doute plus simple pour lui.
Le beau-frère de Charlotte finit par nous rejoindre. Il semble être quelqu’un de très sympathique. A un moment, voyant que Ryan commence à s’ennuyer, il commence à jouer avec lui, pour son plus grand plaisir.
L’après-midi se déroule ainsi, tranquillement. Un moment sympathique qui me fait un bien fou, ravie d’être entourée de mes amis.

En rentrant dans notre petite maison, les enfants sont intenables. Ils sont encore excités par leur journée et je sens que cela ne va pas être facile de les mettre au lit. Je soupire d’avance, mais je reste motivée. Je laisse Ryan jouer dans la chambre et je décide de m’occuper en premier de Roxane. Cette dernière a d’abord protesté quand je lui ai dit qu’on allait dans la salle de bain, mais elle finit par coopérer. Ni une ni deux, je l’installe sur le pot. Mes enfants se débrouillent bien, mais ils n’ont pas encore le réflexe de la propreté.
C’est dans ces moments-là que j’ai hâte qu’ils grandissent…

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 13

Tous les soirs, quand je rentre du boulot, Ryan aime bien venir me faire un câlin. Il ne me lâche pas tant qu’il ne l’a pas eu, et je dois avouer qu’il n’a pas besoin d’insister bien longtemps. Comment résister à sa petite bouille et à ses grands yeux violets implorants ? C’est tout bonnement impossible et c’est un véritable plaisir de le prendre dans mes bras.

Cependant, ce soir, je n’ai pas beaucoup de temps pour les câlins. Nous sommes le dernier jour de l’automne et nous célébrons Halloween. Pour l’occasion, j’ai organisé une fête costumée à la maison, avec mes fidèles amis et quelques collègues. Même si je passe la plupart de mon temps avec Charlotte au travail, cela me fait également plaisir d’inviter les autres à venir passer un bon moment tout ensemble.
-On va se changer mon bonhomme ? Tu es prêt à mettre ton déguisement ? Demandé alors à mon fils sur un ton joyeux.
-Ouiii ! Je veux être un monstre ! Un monstre !
-Oui, on va mettre ton déguisement de monstre.

Une fois que j’ai habillé Ryan -déguisé en petit monstre- et Roxane -qui elle, est un petit elfe-, je m’occupe de les faire manger. J’ai envie de pouvoir profiter de ma soirée et je préfère que mes enfants mangent avant le début des festivités. Au moins, je n’aurais pas à vérifier qu’ils n’en mettent pas partout.
Cependant, je ne suis pas en avance. Il a également fallu que je me prépare et enfiler mon costume de fée m’a demandé plus d’efforts que prévu. En effet, ce costume, je l’ai acheté avant la naissance des jumeaux et ma grossesse m’a laissé quelques traces. Mais ce n’est pas grave, cela ne m’a pas empêché d’être déguisée !

Pendant que Ryan est en train de manger un sandwich au jambon, la sonnette se fait entendre. Les premiers invités arrivent. Il s’agit de Charlotte et d’un autre collègue, que je n’ai réussi à identifier sous son costume de lama. En voilà une idée. Il a du oublier que je n’habite pas un palace et que son costume est quelque peu… imposant.
-Les grands esprits se rencontrent décidément ! M’exclamé-je en direction de Charlotte, elle aussi déguisée en fée.
-On aurait voulu le faire exprès, on n’aurait pas réussi ! S’en amuse-t-elle également. Tu as besoin d’aide en cuisine ?
-Non ça va aller. Si Clochette veut bien garder un œil sur les jumeaux, ça ne serait pas de refus par contre !
-Ahah, pas de soucis !

Alors que la musique effrayante est déjà à fond et que les invités commencent à s’ambiancer, je m’affaire en cuisine afin de pouvoir nourrir tout ce petit monde. Je m’en veux de ne pas avoir été davantage prévoyante mais je ne peux pas revenir en arrière. Au moins, la cuisine étant ouverte, je peux quand même profiter de mes invités et discuter avec eux. Et je peux également m’assurer qu’ils passent une bonne soirée.
Soudain, un bruit attire mon attention. Je regarde rapidement par-dessus mon épaule et j’aperçois Nick qui vient d’arriver. Pour être plus discret, il est passé par la porte de derrière.

-Ça va le zombie ? M’écrié-je pour le saluer, suffisamment pour qu’il puisse m’entendre par-dessus la musique.
-Nickel Madame la Fée !
-Mademoiselle, s’il te plait ! Je ne suis pas mariée ! Que je le corrige aussitôt, détestant que l’on m’appelle Madame.

Les adultes ne sont pas les seuls à profiter de la soirée. Les jumeaux semblent apprécier l’ambiance festive qui règne dans la maison. Ryan se fait plus discret mais Roxane semble beaucoup apprécier la musique. Elle s’amuse à épater la galerie en se trémoussant en rythme. Elle semble aimer danser et cela ne passe pas inaperçu.
-Alors, tu t’amuses bien Roxane ? Lui demande mon collègue tout en se penchant vers elle.
-Oui ! Musique rigolo !
-Tu aimes la musique ? Tu fais une bien belle danseuse !
-Oui !
-Je peux dire ce que je veux, tu vas toujours dire oui ?
-Non ! Lui répond-t-elle avec un grand sourire malicieux.

Quand à moi, j’essaie de profiter de la soirée et de mes invités. J’ai terminé de cuisiner et les gens n’ont plus qu’à se servir. Néanmoins, je commence à ressentir la fatigue. Mes enfants demandent beaucoup d’énergie et je ressens encore les effets de mon étrange rêve de l’autre jour. J’essaie de faire bonne figure et lorsque je bâille, je tente d’être discrète. Mais c’est sans compter Nick, et son attention à toute épreuve à mon égard.
-Tout va bien Mae ? Me demande-t-il alors que je ente de masquer un nouveau bâillement.
-Oui ça va ! Lui assuré-je le plus vivement possible. Mais je ne dois pas être crédible car il fronce aussitôt les sourcils.
-Mae, tu sais que tu peux tout me dire.
-Je suis juste un peu fatiguée Nick. Lui avoué-je alors. Les jumeaux me demandent beaucoup d’énergie.
-C’est normal, ce n’est pas évident d’élever deux petits monstres, même s’ils sont adorables. Mais tu sais, si tu as besoin d’aide, tu sais que tu peux compter sur moi.
-Je veux pas abuser Nick.
-Dis pas n’importe quoi. Lève-t-il les yeux au ciel avant de s’approcher doucement de moi pour me déposer un baiser sur la joue. Vraiment, j’insiste. Si tu as besoin, n’hésite pas à m’appeler.
-Euh, d’accord. Acquiescé-je, tout en sentant le feu me monter aux joues.

La soirée continue à battre son plein. De temps en temps, des enfants sonnent à la porte pour réclamer des bonbons. Ils sont tous adorables dans leur costume et cela fait plaisir de les voir tous plein de vie, s’amusant avec insouciance. J’espère voir les même sourire sur le visage de mes enfants lorsqu’ils grandiront, montrant ainsi qu’ils sont heureux et que je suis à la hauteur. Mais lorsque je vois Roxane attraper son frère pour lui faire un gros câlin, cela rassure mon cœur de maman. Mes bambins sont adorables et leur sourire en dit long sur leur joie.

Cependant, le monde dans la pièce principale et la fatigue ont fini par avoir raison de moi. Je commence à suffoquer et je m’éclipse discrètement dans ma chambre afin d’accéder à la salle de bain. Je me penche vers le lavabo afin de me rafraîchir avec un peu d’eau fraîche. Je prends le respirer un peu au frais, pour reprendre mes esprits. Un peu plus, et je m’effondrai en plein milieu de ma fête.
-Tout va bien Mae ? J’entends subitement, me faisant sursauter. Excuse-moi, je ne voulais pas te faire peur. S’excuse alors Nick, en s’approchant de moi.
-Il n’y a pas de soucis. Le rassuré-je avec un sourire. Oui ça va, ne t’inquiète pas. J’avais juste besoin de me rafraîchir un peu.
-Tu es sûre ? S’inquiète-t-il en passant la main sur mon visage, comme pour vérifier si je n’ai pas de fièvre. Je reste immobile, plus troublée que je ne l’aurais cru par son geste, alors que sa main descend doucement vers ma joue.
-Hey ! Vous faites quoi ici ? Nous interrompt brusquement Charlotte, nous faisant sursauter. Immédiatement, Nick baisse sa main.
-Rien, Mae ne se sentait pas bien. Je m’assurai qu’elle ne soit pas malade. Lui répond tranquillement Nick avec un sourire, alors que Charlotte nous regarde tour à tour avec un air dubitatif.
-Mouais ! Moi qui croyais que les contre soirées avaient lieu dans la cuisine ! Se moque-t-elle alors, n’étant pas spécialement convaincue.
-Elle est pas fermée la cuisine, alors ça compte pas ! Lui répliqué-je dans la foulée, comme si je voulais sauver les apparences.
Même s’il n’a pas lieu de sauver quoique ce soit, car, fondamentalement, il ne s’est rien passé…
La suite de la soirée se déroule tranquillement, sans heurt. J’ai du quitter le salon pendant un petit moment, devant coucher mes enfants. Personne ne m’en a tenu rigueur et mes invités ont continué à se déhancher sur la musique, passablement éméchés. Seul Nick est venu me donner un coup de main avec les jumeaux, puis nous sommes tous les deux retournés profiter du reste de la fête.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 12

Un soir, après avoir couché les jumeaux, je me pose une minute sur mon lit. Je suis prête à me coucher, mais j’ai encore un peu de ménage à faire. Je suis un peu découragée par tout ce que j’ai à faire, mais rester allongée quelques secondes ne devraient pas poser de problème.
Mais soudain, je me sens toute drôle. J’ai la tête qui tourne, et j’ai l’impression d’être dans l’incapacité de bouger.
J’ouvre les yeux et ma vision est floue. C’est comme si j’étais dans un rêve étrange.

-Papa ?! M’étonné-je, en croyant le reconnaître à côté de mon lit.
Qu’est-ce qu’il fait là ? Je ne comprends pas ce qui se passe ? Est-ce réel ou est-ce que je divague ?

Soudain, sans que je ne l’ai décidé, je me lève. Mon corps bouge tout seul mais une fois debout, mes jambes semblent avoir du mal à soutenir mon poids.
Plus les secondes passent, moins je parviens à rassembler mes… pensées.
Je ne… comprends rien. Mon… père ne dit pas … un mot.
Je vois vaguement ses mains bouger. Et une sorte de … Une lumière verte … sort de ses mains.
Ma vision se fait… plus floue. Je discerne de moins en moins … son vi…sage.

C’est comme si je quittais mon corps. J’ai l’impression d’assister à la sc…scène… de l’extéri..eur. Comme une… spec… spec.. tatrice.
Je sens quelque… chose… me piquer le cou. Une piqûre… vi… ve. Douloureuse. Vague…ment.
Pa… Papa… Qu’est-ce que tu fais ?
Je ne sais plus si … Je l’ai… dit… Oui c’est juste… Dans ma tête.
Puis… C’est le trou noir.

Au petit matin, je me réveille dans mon lit. Je ne comprends absolument pas ce qu’il s’est passé. J’ai l’impression de mettre endormie et d’avoir fait un rêve bizarre. Ce qui ne serait pas totalement impossible étant donné que mes enfants me demandent beaucoup d’énergies.
Mais, je me sens comme vidée, sans énergie. Comme si la nuit de sommeil n’avait pas été réparatrice. J’ai du mal à avancer et à me préparer pour aller travailler.
Ryan et Roxane sont pleins d’énergies et j’ai du mal à les suivre. Mais il faut que je m’occupe d’eux avant de les déposer à la garderie. Je respire, j’essaie de tenir le coup.
Je n’ai pas eu le temps de manger chez moi. En arrivant au travail, je me dirige directement à la cafétéria pour me prendre un sandwich végétarien. Mes collègues me regardent bizarrement. Je dois avoir l’air d’un zombie.

Petit à petit, au fil de la journée, je commence à gagner en énergie. Je dois avouer que manger un bout m’a fait du bien. Ainsi, je peux me concentrer sur mon travail et sur les améliorations à apporter à mon invention, le RayonSim. Je suis certaine que son utilité peut aller au-delà de congeler les autres.
Et si je réussis, je pense que je devrais malgré tout passer une bonne journée. Ayons une pensée émue pour mes collègues qui vont devoir supporter mes expérimentations.

Une fois que Gégé a terminé d’améliorer mon RayonSim, il faut que je l’essaie. Normalement, si cela fonctionne, je devrais pouvoir obliger les autres à faire le ménage à ma place. Ainsi, si mes supérieurs me demandent de nettoyer derrière moi, je devrais pouvoir obliger un collègue à le faire à ma place. Ainsi, je pourrai me concentrer sur mes inventions.
Mais pour être sûre, il n’y a pas 36 000 solutions.
-Désolée pour toi, mais tu es la première que j’ai vu ! M’exclamé-je auprès de ma collègue qui ne comprend pas ce que je lui veux, avant d’avoir les yeux qui s’arrondissent de surprise en découvrant le RayonSim.

L’opération est un succès et ma collègue passe son temps à faire le ménage un peu partout dans le bâtiment. Tout le monde la regarde bizarrement et moi, je me retiens de rire. J’ai beau être fatiguée, ma petite blague me réveille et m’amuse beaucoup.
Du coup, je me demande ce que je peux bien faire d’autres avec mon RayonSim. Je retourne voir Gégé mais le pauvre a surchauffé. Avant de poursuivre mon travail, je fais appel à mes maigres notions en bricolage et je fais tout pour le réparer.

Une fois Gégé de nouveau opérationnel, j’ai continué à améliorer mon RayonSim. A priori, je devrais pouvoir forcer mes camarades à changer de tenue. Cela ne sert strictement à rien mais cela promet d’être drôle si cela fonctionne. J’ai hâte de voir la tête de mes collègues lorsqu’ils découvriront que leur blouse de travail a disparu.
Il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour arriver à bout de mon amélioration. Une fois fait, je pars à la recherche de ma prochaine victime… Qui est en train de travailler sur le microscope. Ni une ni deux, je l’oblige à se mettre en pyjama.
-Ahah ! Excellent ! Sympa les chaussons lapins !
-Chaussons lapins ? S’en étonne-t-il aussitôt avant de regarder ses pieds. Maetha, qu’est-ce que tu as encore inventé ? Soupire-t-il ensuite de dépit.
-Je ne vois absolument pas de quoi tu parles ! Lui réponds-je en feignant l’innocence.
Oui, je suis fière de mon coup, mais pas au point d’avouer que je martyrise mes collègues.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 11

Ainsi, mes enfants sont maintenant d’adorables bambins. Mes amis et moi-même craquons complètement devant leur bouille. Les jumeaux prennent rapidement leur marque dans l’ensemble de la maison, alors qu’ils n’ont connu que leur berceau durant le début de leur vie. Maintenant qu’ils ont grandi et qu’ils peuvent marcher, c’est tout un univers de possibilités qui s’offrent à eux…

Je ne sais pas si c’est une bonne chose, car il va bien falloir que je les suive pour vérifier qu’ils ne s’amusent pas à s’auto détruire. Avec une mère comme la leur, il vaut mieux se méfier.
-Eh beh, tu es toute belle Roxane ! Maman t’a acheté une bien jolie combinaison pour les grosse chaleur ! Complimente Nick en voyant débouler Roxane dans une jolie combi short rose.
-Oui to bien! Confirme joyeusement ma fille en faisant un grand sourire charmeur à Nick avant de me regarder. Mama, faim !
-Oui ma puce, je m’occupe de ton frère et je t’installe sur ta chaise. Lui réponds-je calmement, tout en installant Ryan dans sa chaise haute. En effet, il est temps que les jumeaux profitent également des festivités du jour.

-Et toi Ryan, tu es content d’être un grand garçon maintenant ? Demande Nick pour attirer l’attention de mon fils, qui semble davantage intimidé. Néanmoins, il lui répond également avec un sourire, content que l’on s’intéresse à lui.
-Ouii !
-Il est trop chou, il va faire des ravages plus tard ! S’en amuse Charlotte, alors que Ryan la regarde d’un air intrigué.
-Tu m’étonnes ! Avec les yeux qu’il a ! Confirme Nick. Mais Roxane aussi va briser des cœurs !
-Eh vous deux, vous n’avez pas fini de faire grandir mes enfants trop vite ? Soupiré-je, ne souhaitant pas imaginer mes enfants sur le marché amoureux. Ils sont tellement petits que j’ai du mal à les imaginer adultes.

Ils ont beau être petits, ils manifestent déjà leur petit caractère. J’ai essayé d’installer Roxane sur sa chaise, mais elle a aussitôt demandé à en sortir. Impossible pour elle de rester tranquille ! J’ai fini par céder et je l’assois sur le fauteuil pour qu’elle puisse manger confortablement, tout en restant à côté de la table. Cette petite gourmande se jette littéralement sur le contenu de son assiette, appréciant visiblement ma cuisine. Cela lui changeait de son lait !
Lorsque je la regarde, je ne peux pas m’empêcher de remarquer la ressemblance avec Don. Même si elle a hérité de ma couleur de cheveux (au naturel, bien entendu), sa peau et ses yeux sont ceux de Don. La paternité de Don est évidente chez elle, et il ne pourrait la renier en la voyant. Néanmoins, je préfère faire fi de cette ressemblance. Roxane est ma fille, et non celle de Don. Je refuse tout lien entre eux, après qu’il nous ait complètement rejeté.

Ce qui est drôle, c’est que Ryan est tout l’inverse de sa sœur. Il a hérité des cheveux noirs de son géniteur, mais il a ma peau claire et mes yeux violets. Une particularité qui devrait lui facilité la tâche auprès des filles, je ne peux que l’admettre. Mais nous avons encore le temps avant d’y penser.
Pour le moment, il est absolument adorable, même s’il passe plus de temps à jouer avec sa nourriture plutôt qu’à la manger. Timide au début, voilà qu’il cherche à amuser la galerie. Ce qui fonctionne, puisque Charlotte et Nick ne cessent de rire et de s’attendrir devant ses pitreries.
J’avoue que moi aussi, il m’amuse. Même ce n’est pas de tout repos d’essayer de faire en sorte que le contenu de son assiette finisse dans son ventre et non sur le parquet.

En prévision de l’anniversaire des jumeaux, et ne pouvant pas déménager dans l’immédiat, j’ai fait construire une extension à la maison. Ils sont maintenant trop grands pour dormir avec moi et ils ont besoin de leur propre chambre. Dans le prolongement de la maison, un nouvel espace a été créé, accueillant une grande chambre ainsi qu’une salle de bain. J’en ai décidé ainsi puisqu’on est obligé de passer par l’extérieur pour rejoindre la chambre. De cette manière, cela sera plus facile pour la vie quotidienne.
En espérant qu’ils pourront s’épanouir dans leur nouvel espace.

En découvrant leur espace de jeux, les jumeaux sont fous de joie. Roxane se précipite aussitôt sur les cubes pendant que Ryan joue avec la maison de poupées. Je suis éberluée devant tant d’énergie.
Je soupire de dépit. La journée a été longue et même si Nick et Charlotte m’ont aidé à ranger avant de rentrer chez eux, je suis exténuée. Encore plus en voyant mes enfants s’amuser comme s’ils venaient de se lever. Mais où trouvent-ils toute cette énergie ?

Bien décidée à les coucher rapidement, je prends Roxane dans mes bras pour la mettre sur le pot. Je veux qu’ils soient propres le plus tôt possible, alors que je commence dès maintenant l’apprentissage de la propreté. Ma fille n’a pas été ravie que je l’arrache à ses cubes et semblait dubitative lorsque je l’ai installé sur le pot, mais elle a fini par se soulager. Je l’ai alors félicité et fais un câlin, en lui disant que j’allais maintenant la mettre au lit.
Mais lorsque je sors de la salle de bain, je découvre que Ryan a fait une grosse bêtise pendant que j’ai eu le dos tourné. Il a trouvé le moyen de casser la maison de poupées ! Je n’en crois pas mes yeux alors qu’il me scrute avec un air triste.
-Ryan ! Mais qu’est-ce que tu as fait ? Tu ne pouvais pas jouer tranquillement ! Le grondé-je aussitôt, ce qui a pour effet de le faire pleurer.

Je passe un temps fou à essayer de le consoler. Plus globalement, j’ai passé un temps fou à les mettre au lit. Lorsque j’en couchais un, l’autre en profitait pour se lever pour aller jouer. J’ai passé mon temps à leur courir après. Après une histoire, ils ont fini par s’endormir, à mon grand soulagement.
Doucement, j’éteins les lumières de la chambre, et je sors de la pièce à pas de loups. Je ferme la porte de l’extension sans faire bruit, et je soupire de soulagement une fois à l’extérieur. Je respire un grand bol d’air frais, puis je tombe à genoux sur le sol. Il ne m’en faut pas plus pour que je m’endorme par terre.
Mes jumeaux viennent tout juste de devenir bambins et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela commence bien.
Dur, dur d’être une mère célibataire.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 10

Le temps a passé. Depuis que j’ai congelé Don, il ne s’est plus pointé aux alentours de ma maison, et il n’a pas essayé de me joindre non plus. Quant à moi, je n’ai pas cherché à savoir s’il s’était libéré de la glace, ni ce qu’avait bien pu penser sa femme de le trouver cet état.
Ça me faisait de belles jambes.
Le temps commence à s’assombrir à Oasis Springs. L’automne s’installe et je me demande ce que la météo va me réserver dans les jours à venir. Ayant grandi en ville, je n’ai pas la moindre idée du climat du désert.
Aujourd’hui est un jour particulier, puisque c’est le Jour des Récoltes. A cette occasion, je ne travaille pas. Je ne saurais dire si cela me réjouit ou non de rester à la maison, ayant envie de gravir les échelons dans mon travail. Néanmoins, cela va me faire du bien de souffler un peu.
Et je dois avouer que j’aurais raté pour rien au monde ma maison décorée pour l’occasion.

Avant l’effervescence de la journée, je profite du calme avant d’entamer les préparatifs. N’ayant pas envie de passer la journée toute seule, et puisque c’était également l’anniversaire des jumeaux, j’ai invité Nick et Charlotte à la maison. J’étais un peu embarrassée de proposer cela a ma collègue, sachant qu’elle a sa propre famille, mais elle a tout de même accepté.
Un jour, il faudrait que je fasse connaissance avec son mari et son fils. Si ça se trouve, nos enfants seront les meilleurs amis du monde.
Pendant que je prends mon petit déjeuner, deux nains de jardin apparaissent subitement dans mon salon. En les voyant, je sursaute, surprise de voir des horreurs pareilles squatter ainsi ma maison. Je soupire devant mon pain perdu. Visiblement, la journée serait pleine de surprises mais je m’occuperai de ça une fois que j’aurais pris ma douche.

Après avoir enfilé ma combi-short -nous avons beau être en automne avec un ciel tout gris, il fait une chaleur caniculaire-, je me suis approchée du premier nain qui est apparu. Je ne sais pas ce que je suis censée faire avec ces trucs en terre cuite. Peut-être que si je suis gentille avec lui, il acceptera de partir avec ses potes ? Je lui ai préparé un petit sandwich au tofu pour ensuite le déposer à ses pieds.
Heureusement que mes enfants sont encore des bébés qui ne peuvent pas assister à cette scène absurde.
En une fraction de seconde, le sandwich disparaît et une auréole dorée apparaît au-dessus de sa tête. Je crois qu’il est content.
Mais il n’est pas parti. Ni lui, ni ses potes. Ingrat.

Un peu plus tard, alors que je m’affairais en cuisine, mes visiteurs sont arrivés. Je suis ravie de les voir. Même si je vois Charlotte tous les jours au travail, cela me fait plaisir de la voir en-dehors de tout contexte professionnel. Quant à Nick, je le vois régulièrement, mais dans un cadre de fête, cela me fait plaisir également.
Quant à il est arrivé d’ailleurs, nous avons démarré une partie d’échecs. Une partie que j’ai du interrompre, avec l’arrivée de Charlotte.
-Coucou ma belle, ça me fait plaisir de te voir ! La salué-je en la prenant dans mes bras.
-Moi aussi ça me fait plaisir ! Nick boude ? Me demande-t-elle en remarquant qu’il reste à l’écart.
-Non, je l’ai encore battu aux échecs. Il essaie de perfectionner sa technique mais je crois que c’est peine perdue. Me moqué-je, ce qui fait sourire mon amie.
-Tu ne diras plus la même chose quand je te battrai enfin !! Se défend aussitôt Nick, faussement vexé par ma remarque.

Nous discutons pendant un moment, racontant nos vies, plaisantant, profitant du moment entre nous. Par moment, je les laissais sur la terrasse pour aller voir mes enfants, réclamant l’attention de leur maman. Les pauvres souffrent de la chaleur et réclament beaucoup d’attention. Heureusement, mes amis sont compréhensifs et ils ne me tiennent pas rigueur de mes absences.
Puis, à l’heure du déjeuner, je sors la dinde du four. Nick semble surpris lorsque je la pose sur la table.
-Une dinde ? Je croyais que tu étais végétarienne ?
-C’est une dinde au tofu gros bêta !
-Gros bêta en chef ! Ça se voit que ce n’est pas une dinde classique ! Se moque à son tour Charlotte.
-Gnagnagna ! C’est consistant au moins ton truc ?
-On ne critique pas avant d’avoir goûté !
Nous rions et, lorsque que nous entendons des voisins chanter à tue-tête, nous chantons à notre tour. Puis, nous installons autour de la table pour goûter le plat. Malgré ses réticences, Nick apprécie la fausse dinde, même s’il refuse de l’avouer !

Cependant, nous avons interrompu le repas. Les jumeaux se sont faits entendre, manifestant leur envie de participer au festin. Nous sommes amusés et nous n’avons pas envie de les priver de la fête le jour de leur anniversaire.
Alors, nous nous sommes rendus dans la chambre. Charlotte et Nick s’amusent un moment avec mes enfants. Je les observe, émue de les voir aussi proches d’eux. Cela me fait plaisir d’avoir des amis sur qui je peux compter.
-Bon anniversaire les enfants! Nous exclamons-nous ensemble.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 9

Le lendemain de cette nuit d’égarement, je me sens bien étrange. L’instant était bien agréable, mais cela me laisse un goût amer dans la bouche. Je ne comprends pas pourquoi je me suis laissée séduire par Don. Par envie ? Par nostalgie ? Par ennui ?
Je n’en sais rien.
J’ai juste regardé le plafond pendant des heures, essayant d’ignorer les ronflements d’un Don satisfait d’avoir obtenu ce qu’il voulait.
Je me sens affreusement nulle. Je sais que je n’ai aucun avenir avec Don, que tout est parti d’un jeu et qu’il n’est pas un homme qui va tout abandonner pour assumer ses responsabilités. Il n’y a que dans les films que le héros se rend compte que de ses réels sentiments et quitte tout pour faire partie d’une famille.
Et ma vie n’est pas un film. La sienne non plus.
Je soupire, puis j’entends Roxane pleurer. Je devine qu’elle a faim. Je me lève donc pour m’approcher du berceau, puis je relève mon top pour lui donner le sein. Dans mon dos, Don se réveille et se lève.

-Hey beh, ça pleure fort ces trucs. S’exclame-t-il sur un ton heureux, alors que la façon dont il a surnommé mes enfants me reste au travers de la gorge. Merci pour cette nuit, c’était cool. Ajoute-t-il ensuite alors qu’il prend le chemin de la sortie.
-C’est tout ? Marmonné-je alors, avec aigreur.
-A la prochaine ? Ne semble-t-il pas comprendre, avant de me faire un grand sourire charmeur pour ensuite, partir en sifflotant joyeusement.
A croire que pour lui, la situation est parfaitement normale.

Je soupire de dépit, tandis que je termine de m’occuper de ma fille. Je jette un œil à Ryan et constate qu’il dort profondément. Je n’ai pas le courage de le réveiller pour le nourrir et j’en profite pour prendre un bain et me détendre un peu.
Je ne sais pas à quoi je m’attendais avec Don. J’espérais un peu plus de considération de sa part, pour moi et pour nos enfants.
Mais non. Il a certainement du se disputer avec sa femme et il est allé voir la première andouille venue pour se faire plaisir.
Et je suis l’andouille qui a été suffisamment débile pour laisser tomber ses bonnes résolutions pour succomber à deux beaux yeux verts.
Je m’allonge au fond de la baignoire, plongeant la tête sous l’eau. Je fais n’importe quoi. A une époque, cela ne m’aurait pas dérangée qu’il vienne et qu’il reparte ainsi. Il l’a déjà fait par le passé lorsque nous étions de simples copains de couette. Mais désormais, je suis mère. J’ai deux enfants qui comptent sur moi. Je n’ai pas voulu qu’ils viennent au monde et ce n’est certainement pas ainsi que je m’imaginais fonder une famille. Cela n’empêche pas qu’ils sont là aujourd’hui. Leur père ne veut pas d’eux dans sa vie, mais ils font partie de la mienne pour le restant de mes jours.
Je ne peux plus faire n’importe quoi. Je ne peux pas laisser leur père aller et venir à sa guise sans qu’il ne s’implique dans leur vie.
Ce n’est pas bon pour eux. Il vaut mieux qu’il n’ait pas de père plutôt que lui.
Je sors la tête de l’eau pour respirer un grand coup.
Don Lothario, plus jamais je ne te laisserai polluer nos vies.

Après mon bain, je m’occupe tranquillement de Ryan qui s’est réveillé en gazouillant dans son berceau. Je souris et je m’attendris devant sa bouille. Je m’amuse en voyant qu’il fait des bulles avec sa salive. Je lui donne à manger, lui fais des câlins avant de le recoucher.
Je vais dans la cuisine pour me préparer de la salade de fruits pour le petit-déjeuner. Je soupire en ressentant la chaleur étouffante malgré que l’on soit en automne. J’ai opté pour une tenue légère pour supporter la canicule et j’observe le ciel nuageux d’un œil intrigué.
Dommage que les nuages ne rafraîchissent pas beaucoup le climat du désert.

Après le petit déjeuner, j’ai déposé les jumeaux à la garderie et je suis partie au travail. J’ai discuté un bon moment avec Charlotte, qui m’a conseillé de ne plus revoir le père de mes enfants. Mes jumeaux n’ont pas à voir leur père profiter de leur mère ainsi.
Ce n’est pour bon pour personne, et je suis bien d’accord avec elle.
Don a bien trop profité de la situation.
Et cela m’a donné des idées. J’ai passé ma journée avec Gégé, ravi de m’aider à créer une nouvelle invention. Petit à petit, elle prend forme. Petit à petit, je souris en la voyant, pressée de la tester.
Et je connais déjà mon premier cobaye.

Ainsi, après le travail, je me rends directement dans le quartier riche d’Oasis Springs. Je suis admirative devant les grandes maisons, toutes magnifiques et tellement typiques de la région.
En découvrant celle où vit Don, mon cœur se serre. Mes enfants vont vivre dans une petite maison avec un agrandissement bricoler pour les accueillir, alors que leur géniteur profite d’une grande maison, tout à son aise.
Je soupire, et je toque à la porte. J’attends vaguement une voix, m’autorisant à entrer.

J’entre à l’intérieur et j’essaie d’ignorer le décor qui m’entoure. Je sais que Don profite de la fortune de sa femme, qu’il n’a rien mérité. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de me dire que mes enfants n’auront peut-être jamais le droit à un tel train de vie. Je chasse ces idées de ma tête, et je pars à la recherche de Don.
Je le trouve rapidement, sur le balcon de sa chambre, frappant son pushing-ball. Je n’ai vu personne à part, et je regrette presque l’absence de sa femme. Tant pis, je me contenterai seulement de ce que j’ai prévu.
Il semble surpris de me voir. Il ne s’attend absolument à ce que je vienne et il tourne la tête dans tous les sens pour vérifier que sa femme ne soit pas présente en ces lieux.
Je souris, amusée par son attitude. Je m’approche de lui, sans prononcer le moindre mot. Je le prends dans mes bras et je l’embrasse, juste pour faire baisser sa garde. Pour que lui-aussi, il tombe de haut.
Mae, je suis content de te voir. Mais tu ne peux pas rester ici. Me dit-il embarrassé. Dina peut rentrer d’un instant à l’autre.
-Oh ne t’inquiète pas, je n’ai pas l’intention de rester ici bien longtemps.

-Qu’est-ce que tu viens faire ici alors ? M’interroge-t-il, intrigué.
Je souris, et je le sens subitement méfiant. Il a raison de se méfier.
De mon dos, je sors ma toute nouvelle invention. Un RayonSim, que j’ai fabriqué mais dont je n’ai pas encore eu le plaisir de tester.
Mais je vais vite remédier à la situation.
Je le pointe alors en direction de Don, qui louche immédiatement dessus. Aussitôt, il commence à avoir peur.
-Euh Mae ? Qu’est-ce que tu fais ?
-Pourquoi tu as peur ? Il fait tellement chaud que je vais peut-être te rendre service. Tu vas avoir l’honneur d’être le premier à tester …. une sorte de clim améliorée.

Ni une ni deux, j’enclenche le RayonSim. Don fait un pas en arrière mais trop tard, il se transforme rapidement en un gros glaçon. A son visage, je sens qu’il est complètement éberlué. Visiblement, il ne s’attendait pas à ça.
Moi, je rigole franchement, fière de ma blague et de ma petite vengeance.
-J’ai trouvé de quoi rafraîchir tes ardeurs. Lui expliqué-je alors qu’il est dans l’incapacité de dire quoi que ce soit. Ne t’inquiète pas, avec cette chaleur, tu ne devrais pas rester coincé bien longtemps. Mais une fois que la glace aura fondu, oublie moi. Oublie mes enfants. Ne reviens jamais traîner autour de ma maison. Sinon, crois-moi, j’irai présenter mes enfants à ta femme. Je me demande ce qu’elle pensera du fait que ma fille ressemble étrangement à son mari. Ajouté-je, mauvaise, avant de partir en le laissant ainsi.

En rentrant à la maison, je suis ravie de retrouver mes enfants. Je libère la nounou et je vais voir mes bébés. Je prends tout d’abord Roxane dans mes bras, la berçant tranquillement. En la voyant, je n’ai aucun regret. Geler Don peut être moralement discutable, mais il fallait bien qu’il retienne la leçon qu’il ne peut pas venir ici au gré de ses envies.
Je ne veux plus faire les choses de travers. Je veux faire les choses bien.
Pour le bien de mes enfants.
Aujourd’hui, ils passent avant tout.
-Ne t’inquiète pas ma puce, je ferai tout pour que vous soyez heureux avec ton frère.

Après avoir couché Roxane, je retourne dans la pièce à vivre pour me préparer quelque chose à grignoter. Avec tout cela, je n’ai pas mangé depuis des heures et je meurs de faim.
Malheureusement, la fatigue se fait vite sentir. Je n’ai pas beaucoup dormir la nuit dernière, et l’adrénaline commence à redescendre. Je bâille, je bâille et mes yeux se ferment tout seul.
Avant que je m’en rende compte, je tombe à genoux sur le sol, puis ma tête fait connaissance avec le carrelage.
Très vite, je m’endors ainsi, en plein milieu de la cuisine.
Devenir une adulte responsable, ça épuise.