
En rentrant du travail, je me suis empressée de filer à la douche dans le but de me changer et de me faire belle.
J’ai décidé aujourd’hui de ne pas passer la fin de ma journée toute seule chez moi. Et quitte à inviter quelqu’un, autant que ce soit en charmante compagnie.
C’est ainsi que j’ai revêtu une jolie jupe courte noire, top blanc décolleté et un bomber coloré. De quoi être séduisante sans en avoir l’air. Lorsque la sonnette m’indique que mon invité est arrivé, je suis fin prête pour l’accueillir.

J’accueille Don avec mon plus beau sourire. Je l’ai appelé un peu plus tôt dans la journée pour l’inviter chez moi. Après m’être posée mille questions, j’en suis arrivée à la conclusion que cela ne pouvait pas faire de mal de tenter ma chance.
Comme je l’ai déjà dit, je n’ai aucune intention romantique avec lui. Loin de moi l’idée de le voler à sa femme. Il peut très bien rester avec elle, cela m’est égal. Tout ce que je veux moi, c’est simplement m’amuser avec lui. Je suis jeune, lui aussi, et si personne n’est au courant, cela ne peut pas faire de mal.
-C’est sympa chez toi. C’est très … bleu. Me dit-il après avoir jeté un coup d’œil autour de lui.
-J’adore cette couleur, mais je crois que cela se voit. Tu veux boire quelque chose ?
-Vu la couleur de tes cheveux, oui ça ne m’étonne pas. Me répondit-il avec le sourire. Non merci, pour le moment ça va.

Nous discutons pendant quelques minutes ainsi. Au bout d’un moment, il finit par s’asseoir sur le fauteuil à côté de la bibliothèque. Je ne vois pas cela d’un mauvais œil, j’ai bien envie qu’il se mette à l’aise. Vu les idées que j’ai en tête, cela sera plus pratique.
Idées que j’ai bien l’intention de lui partager. Je n’ai pas envie de le prendre en tête, de le séduire pour arriver à mes fins. Je m’entends bien avec lui et je veux être claire dans mes intentions. Ainsi, il pourra prendre sa décision en toutes connaissances de cause.
-Bon, si je t’ai demandé de venir c’est, certes que je t’apprécie beaucoup, mais aussi parce que j’ai une proposition à te faire.
-Je t’écoute. Semble-t-il sceptique. Le pauvre, il doit se demander ce qui pouvait bien se tramer dans ma petite tête.
-Don, je te propose qu’on soit copains de couette tous les deux.
-Copain de ? Tu sais que je suis marié, n’est-ce pas ? Me répondit-il, surpris et interloqué par mes paroles. C’est sûr que ce genre de question, formulée ainsi, il ne doit pas en entendre tous les jours.
–J’en ai bien conscience, et c’est pour cela je te pose directement la question sans chercher à te séduire directement. Et tu as parfaitement le droit de refuser. Je veux juste te dire que je n’attendrais rien de plus de toi, et que j’ai bien l’intention de garder notre relation « ami et plus si affinité » secrète. Tout ce que je veux, c’est m’amuser. Rien de plus. Et comme tu me plais, je te le propose. La balle est dans ton camp.
-Euh, je vois… Tu permets que j’y réfléchisse ?
-Bien sûr !

Nous avons passé le reste de notre temps à discuter et faire connaissance. Par contre, nous n’avons pas parlé de la possibilité de faire évoluer notre relation. Don voulait réfléchir et je ne voulais pas être insistante. Il connait mes intentions, à lui de décider s’il est d’accord ou non.
Dans tous les cas, je respecterai sa décision et cela nous empêchera d’être amis. D’ailleurs, nous avons bien rigolé durant cette soirée. J’ignore si c’est parce que le courant passe bien entre nous, ou si c’est mon humour légendaire qui a porté ses fruits.

Une fois Don rentré chez lui, je suis allée me coucher.
Mais au beau milieu de la nuit, je suis réveillée par une forte lumière venant de l’extérieur. Ayant des baies vitrées, je ne peux pas la louper. J’enfile rapidement des vêtements pour sortir voir ce dont il s’agit. Si c’est un voisin qui s’amuse à illuminer tout le quartier, il va m’entendre !
Malheureusement, le voisinage n’a rien à voir avec ça. A peine j’ai mis le pied dehors que la lumière m’a enveloppée, pour se focaliser que sur moi.

Soudain, je me sens comme aspirée dans les airs. J’ai un sursaut de surprise lorsque je ne sens plus le sol sous mes pieds. Je lève la tête, et j’ai du mal à en croire mes yeux.
Juste au-dessus de moi, il y a une soucoupe volante. C’est incroyable ! J’aurais jamais cru que les extraterrestres existent en vrai !
Mais, je reviens vite à la réalité. Découvrir une nouvelle forme de vie est fantastique, mais je me rends bien compte que je m’envole littéralement vers la soucoupe. La peur s’empare de moi, alors que je disparais à l’intérieur…

Ce qui s’est passé ensuite ? Je n’en ai aucun souvenir. Une seconde j’étais en train de m’élever dans le ciel et la suivante, j’étais de nouveau dans mon lit, en train de dormir paisiblement. Pendant un instant, je me suis même demandée si je n’ai tout simplement pas rêvé.
Mais c’était tellement réel, mes souvenirs étaient tellement clairs et limpides qu’au fond de moi, je sais que ce n’était pas le fruit de mon inconscient …

Le lendemain, j’ai la tête dans le brouillard. Comme si ma soirée de la veille avait été trop arrosée. J’ai du mal à garder les yeux en face des trous pendant que je prépare mes toasts pour le petit-déjeuner.
Que met-il arriver durant la nuit ? Que m’ont-ils fait pour que je ne me souvienne de rien ? Et combien de temps ai-je été enlevée ?
Je me posais tellement de questions, dont je n’avais aucune réponse.

Une fois prête, et après pris une douche bien froide pour me réveiller, je pars au travail. Enlevée par des extraterrestres ou non, le laboratoire n’attend pas !
En arrivant, je vais directement saluer ma super collègue préférée. En me voyant, Charlotte me fait un grand sourire et me prend dans ses bras.
-Bonjour Mae ! Me salut-elle alors, en utilisant mon diminutif. Je suis la première à dire que c’est plus simple et plus rapide. Tu as une petite mine ce matin, tout va bien ?
-Coucou Charlotte. Oh t’inquiète pas, j’ai juste mal dormi. Me contenté-je de répondre, sans savoir si je peux lui dire la vérité ou non. Je passe déjà pour une dingue, il ne faudrait pas que j’en rajoute une couche.

Nous discutons pendant un moment quand je me souviens d’un sérum que j’ai synthétisé la veille. Suite à ma mésaventure avec le sérum « Tout rouge », je suis un peu frileuse à l’idée de tester moi-même ce que je fabrique.
Alors, je les refile aux collègues.
Non pas que je leur veux du mal, mais comme on dit, qui aime bien châtie bien.
-J’ai fabriqué ce truc hier, mais je suis un peu patraque aujourd’hui. Tu veux bien le tester pour moi ? Demandai-je en toute innocence à Charlotte.
-Qu’est-ce que c’est ? Me questionne-t-elle avec un air suspicieux sur le visage. Je t’adore mais je préfère me méfier. Tu as une sacré réputation de farceuse quand même !
-Roh, bonjour la réputation ! Tout ça parce que j’ai fait quelques poignées de main électriques !

Trêve de plaisanterie, nous nous mettons ensuite au travail. Charlotte s’installe sur le poste de laboratoire afin de réaliser des expériences alors que je dois analyser des plantes.
La matinée est ainsi plutôt calme, et seul le bruit des machines empêche le silence de s’installer.
Une situation qui me met plutôt mal à l’aise, et je ne peux m’empêcher de faire la conversation à Charlotte.
-Dis, tu crois aux aliens ?
-Ahah, tu es une comique Mae !
-T’as jamais vu d’OVNI ?
-Je suis une scientifique, je ne crois que ce que je vois. Et à mon avis, c’est un peu trop invraisemblable pour que cela soit possible.
-Ahah, t’as trop raison ! M’exclamé-je alors, un peu mal à l’aise. T’imagine une fille vient te voir en te disant qu’elle a été enlevée par des extraterrestres ?
-Que t’es drôle ! Elle aurait trop regardé de film de science-fiction !
-J’aurais pas dit mieux !

Durant l’après-midi, j’ai enfin quitté le laboratoire et les expériences de chimie. On m’a demandé de créer des inventions! Lorsqu’on m’a ordonné de me mettre au travail, j’étais excitée comme une puce !
Maintenant, je suis face à la machine que j’ai réussi à maîtriser facilement. Elle fonctionne principalement par commande vocale et je dois avouer que c’est plutôt cool.
En plus, elle a même un petit nom. Les collègues l’ont appelé Gégé.
-Aller Gégé, tu peux me faire cette pièce et la mettre sur celle là après ? Bien Gégé ! Tu es une brave bête Gégé ! Gentil Gégé !
J’ai un peu l’impression de parler à un toutou par moment, mais c’est rigolo !