Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 8

Après la naissance de mes jumeaux, j’ai vite repris le travail. Non seulement, cela me fait des vacances -j’aime mes enfants plus que tout mais ne plus les entendre pleurer fait du bien aux oreilles- mais cela me permet également de ne pas m’enfermer dans mon rôle de mère. Je veux réussir professionnellement et ce n’est pas en restant à la maison que je vais y parvenir.
Et la garderie d’Oasis Springs est géniale avec les enfants, et j’ai toute confiance en eux.
En plus, j’avance doucement dans ma carrière et je peux enfin utiliser le gros microscope. Cette machine est géniale et je m’éclate comme une petite folle !

Voir mes collègues me fait du bien. Cela me change des deux mini-humains qui ont envahi ma chambre. Des adultes qui parlent et sont capables de tenir une conversation, c’est bon pour ma santé mentale.
En plus, je peux leur faire des farces sans passer pour un odieux individu et une mauvaise mère.
-Et là, BOUH ! Elle l’a BOUFFE tout cru ! Comme ça ! Bouuuh !!! Crié-je sur un collègue pour lui raconter une blague.
-Arrête, tu me fais peur ! Ça t’arrange pas la maternité !
-Les couches plein de cacas, ça m’inspire ! Mouahahahaha !

Fort heureusement, ma vie ne se résume pas seulement à m’occuper de Ryan et de Roxane et à travailler (et dormir).
Sinon, je pense que je deviendrai folle. Je suis une mère célibataire, je n’ai pas envie de vivre dans mon coin toute seule, sans personne sur qui compter réellement.
Ainsi, plusieurs soirs par semaine, je reçois mes amis. Le plus souvent, c’est Nick qui vient me voir à la maison. Charlotte vient aussi, mais plus rarement. Cela se comprend, elle a son propre bébé à s’occuper, alors que Nick n’a pas d’enfant. Ainsi, il peut plus facilement venir me rendre visite et me soutenir dans mon quotidien.

Souvent, nous dînons tous les deux et nous regardons la télé ou jouons aux échecs. Nous discutons aussi, beaucoup. Cela me fait du bien de me confier à quelqu’un de confiance. J’essaie d’être forte et de montrer que je parviens à gérer mes deux enfants, mais ce n’est pas toujours évident. D’autant plus que, parfois, je pense à Don qui lui, vit tranquillement sa vie sans se préoccuper de ses enfants. Mais je n’ai même essayé de le contacter. Il ne veut pas faire partie de leur vie, alors il n’a rien à savoir d’eux.
-Tout se passe bien avec les deux petits monstres ? Me demande Nick avec bienveillance.
-Ça va, je parviens à prendre mes marques. Ils sont mignons comme tout, je fonds devant leur bouille !
-Mais encore ?
-Mais ils pleurent tout le temps, de jour comme de nuit. Quand ce n’est pas l’un, c’est l’autre, voire les deux en même temps. Je les adore, mais cela m’épuise.
-Ne t’inquiète pas, ils vont finir par faire leur nuit et tu pourras dormir une nuit complète.
-Je le sais bien, et j’ai hâte ! Soupiré-je alors que l’un de mes bébés se fait entendre. Ah, aux pleurs, je dirai que c’est Ryan.
-Reste là, j’y vais. Propose aussitôt Nick en se levant.
-Tu n’es pas obligé, c’est mon fils.
-Je sais, mais tu es fatiguée. Pose-toi un peu et laisse super tonton Nick aller voir ce brave Ryan ! Me répond-t-il en riant, ce qui me fait instantanément sourire.

Nick s’éclipse aussitôt dans la chambre et quelques minutes plus tard, le silence règne de nouveau dans la maison. Je soupire de soulagement.
Nick a un vrai don avec les enfants. Je ne sais pas comment il fait, mais dès qu’il s’approche de Ryan ou de Roxane, ils sont calmes et ils arrêtent de pleurer en un temps record.
Je dois avouer que je suis touchée par son implication. Je crois qu’il aime s’occuper d’eux. Je me souviens de son visage quand il a vu les jumeaux. Il s’est illuminé et il semblait attendri devant leur frimousse. Il s’est très vite attaché à eux et n’hésite pas à m’aider à la moindre occasion.
Par moment, je me demande ce que je ferai sans lui, et lorsqu’il part, cela fait toujours un grand vide à la maison.

Un soir, alors que je suis seule avec mes enfants, la sonnette se fait entendre pendant que je berce Roxane qui tarde à s’endormir. Pensant que c’est Nick qui me rend visite, j’ouvre distraitement la porte de la chambre pour lui signaler qu’il peut entrer. Je retourne dans ma chambre pour finir de coucher Roxane, sachant qu’il allait m’attendre dans le salon.
Mais lorsque Roxane dort enfin et que je vais le rejoindre, une surprise m’attend. Ce n’est pas Nick qui se tient devant moi, mais Don.
-Qu’est-ce que tu fais là ? Lui demandé-je alors, sur la défensive.
-C’est notre enfant que tu tenais dans tes bras ? Me dit-il, sans répondre à ma question.
-Tu n’as pas répondu à ma question. Mais oui, c’était ma fille. Répliqué-je, niant sa paternité. Il est son géniteur, mais étant donné qu’il ne veut aucun lien avec elle, il m’est impossible de le considérer comme son père.
-Tu me manques.
-Et alors ?

Sur le coup, il ne me répond pas. Je remarque que son regard se pose sur les certificats de naissance des jumeaux, accrochés au mur à côté de mon bureau. Si je n’étais pas agacée par sa présence, je pourrai presque rire en voyant son visage blêmir.
-Nous avons des jumeaux ? Comprend-t-il alors. Visiblement, il s’est acheté une intelligence depuis que je lui ai annoncé ma grossesse.
-J’ai des jumeaux, nuance. Je te rappelle que tu as dit que tu ne voulais rien à voir avec eux.
-Je le sais bien Mae, mais je n’ai cessé de penser à toi depuis ce jour-là. Comme je te l’ai dit, tu m’as manqué.
-Comment va ta femme ?
-Il n’est pas question d’elle, Mae.
-Sans blague. Maugréé-je en allant m’installant sur le canapé. Il ne tarde pas à me suivre et à s’installer à côté de moi.

-Je t’assure Mae, je n’ai pensé qu’à toi et je suis désolé de t’avoir blessée. Me dit-il avec ses habituels yeux verts charmeurs. Même lorsqu’il essaie de se rattraper, Don Lothario reste Don Lothario.
-Il fallait peut-être y réfléchir avant Don.
-Je sais bien que je me suis comporté comme un abruti. Je n’aurais pas du réagir comme ça. J’ai tout gâché entre nous.
-Il n’y avait pas vraiment de nous. Soupiré-je dans un haussement d’épaules, ne sachant pas tellement ce qu’il veut.
Non, à vrai dire, j’ai ma petite idée en tête. Mais je crois que je suis trop blasée pour le mettre dehors.
Ou trop faible.

Je continue de l’écouter sans l’interrompre. Je fais mine de ne pas remarquer qu’il se rapproche de moi.
Je ne sais pas tellement ce que je fais. Je crois que ses compliments me font plaisir. Depuis la naissance des jumeaux, je me vois comme une mère, une scientifique, une amie… Mais plus tellement comme une femme.
A ses yeux, je me sens de nouveau attirante. Je ne suis plus une mère célibataire. Je suis juste Maetha Opaline, aux côtés d’un beau jeune homme. Il me murmure de belles paroles, et je m’autorise à y croire, ignorant cette petite voix qui me met en garde.

Petit à petit, j’oublie tout. J’oublie mes responsabilités et les leçons que j’ai reçu. J’oublie ma raison et je me laisse porter par le torrent. Lorsque Don s’approche de moi pour m’embrasser, je ne dis rien et j’accepte son baiser.
Comme une idiote, je ne le repousse pas. Comme une idiote, quand il me demande d’aller dans la chambre, j’accepte.
Même si je sais que c’est une très mauvaise idée.

Je ne sais plus ce que je fais. Je me fais plaisir sur le moment. Je me rappelle l’époque où je n’étais pas maman. Cela me fait du bien.
Mais quelque part, je sais que je fais n’importe quoi. Que ce n’est pas raisonnable. Don est venu avec une idée en tête, et a tout fait pour l’obtenir.
Faible comme je suis, je n’ai pas su résister. Je me suis laissée porter par ses belles paroles, oubliant la chute qui sera assurément douloureuse. Oubliant qui nous sommes, oubliant sa femme, oubliant qu’il ne veut pas de mes enfants.
Je ne sais pas ce qu’il me prend.
Je sais juste que je suis une idiote.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 7

Le temps file à une vitesse affolante. Je suis très occupée par mon travail et par mes amis, si bien que je ne pense plus à Don. Je ne sais pas si c’est une bonne chose ou une mauvaise, mais les choses se font ainsi. Pour le moment, je dois bien avouer que cela m’arrange.
Ainsi, cela m’évite de penser que je vais être seule à élever cet enfant, tandis que lui vivra des jours heureux avec sa femme sans se poser de question sur ce bébé qui va grandir sans son père.
Cela me fait soupirer sans cesse. Surtout quand je prends le temps d’observer mon ventre, que je trouve énorme. Lorsque je me regarde dans le miroir, j’ai du mal à me reconnaître. Moi qui appréciait ma poitrine d’une petite taille standard, voilà que j’ai l’impression d’avoir les seins de Pamela Anderson. Mon ventre très gros et très rond me donne l’impression d’être une baleine.
Je soupire de dépit lorsque je me mets à imaginer une baleine avec les seins de Pamela Anderson. Pamela Baleine, enchantée de faire votre connaissance.

Puis, un jour, alors que j’avais un peu mal au ventre depuis la veille au soir, l’évidence s’impose à moi alors que je m’apprête à faire une lessive.
Je perds les eaux. La douleur dans mon ventre se fait plus forte.
Je me tiens le ventre, je tente de respirer calmement. Mais en vérité, mon cœur bat à une vitesse folle. Je me mets à stresser. Je ne sais absolument pas quoi faire et j’ai peur. Savoir que l’on va être mère est une chose, le devenir en est une autre.
Je m’empare de mon téléphone et j’appelle la première personne qui me vient à l’esprit.

Par chance, il était disponible et il est venu me chercher aussitôt après avoir raccroché. Nick est vraiment adorable avec moi. Il fait preuve de patience pendant qu’il m’emmène à l’hôpital, alors que je suis la première à admettre que je suis insupportable. La douleur me fait dire n’importe quoi mais il ne réagit pas à mes paroles.
-Merci de m’avoir emmené. Lui dis-je, reconnaissante, une fois devant l’hôpital.
-C’est normal Mae, je n’allais pas te laisser toute seule alors que tu es sur le point d’accoucher. Tu veux que je t’accompagne à l’intérieur ?
-Si ce n’est pas trop te demander … J’ai la frousse Nick.
-T’inquiète pas, ça va bien se passer. Tente-t-il de me rassurer, bien que cela ne soit pas tellement efficace.

Je me dirige donc à l’accueil de l’hôpital, anxieuse par rapport à ce qui va se passer. J’essaie de gérer la douleur du mieux que je peux.
Mais je sens que cela ne va pas être facile lorsque je découvre la jeune femme blonde et maquillée comme une voiture, scrutant son ordinateur en mâchant négligemment un chewing-gum.

-Bonjour, je…
-Ouais, s’pour quoi ? Marmonne-t-elle machinalement, sans lever les yeux de son écran.
-Je suis enceinte et j’ai perdu les eaux. J’ai besoin de voir un médecin.
-Pourquoi faire ? Lève-t-elle un sourcil perplexe, ne semblant pas comprendre où je veux en venir. Je respire un grand coup, me retenant de lui hurler de me montrer son diplôme en papier mâché.
-Je vais accoucher, je dois voir un médecin.
-Mouais je vois. Veuillez patienter, quelqu’un viendra vous voir quand ça sera possible.
-Et cela prendre combien de temps ? M’inquiété-je alors.
-J’sais pas moi. Serrez les cuisses et prenez vot’ mal en patience hein.
Retenez-moi, je vais me la faire.

Pile au même moment, et heureusement pour la blonde de service, Charlotte m’interpelle dans mon dos. Je louche aussitôt sur son ventre plat. Elle a déjà accouché ? Je pensais pourtant qu’elle était tombée enceinte après moi. Visiblement non, et elle est l’heureuse maman d’un petit garçon. Etant déjà passé par là, elle tente de me rassurer comme elle peut, mais cela ne calme pas mon angoisse.
-Y’a un médecin qui va vous recevoir m’dame. Intervient subitement Barbie. Vous pouvez aller dans la salle d’accouchement.
-C’est par où ? Lui demandé-je vu qu’elle n’a pas eu l’intelligence de me l’indiquer dans la foulée.
-V’voyez la double porte là-bas ? Bah c’est par là. M’indique-t-elle dans un haussement d’épaules.
-Bon courage. Me souhaite alors Charlotte alors que je suis la direction indiquée. Je pense que pour la suite, il va falloir que je me débrouille toute seule.

Fort heureusement, je tombe toute suite sur un médecin en blouse rose, qui m’accueille avec un grand sourire bienveillant. Elle m’ausculte rapidement avant de m’emmener en salle de travail.
Je dois avouer qu’elle est très gentille et qu’elle fait tout pour me rassurer. Néanmoins, je reste stressée comme pas possible, d’autant plus en voyant l’énorme machine dans lequel elle m’installe.
Seigneur dieu, je crois que je vais vraiment mourir.
-Ne vous inquiétez pas madame, tout ira très bien. Je fais des accouchements tous les jours !
-Tant mieux pour vous, mais figurez-vous que c’est la première fois que j’accouche.

Elle rit et commence à faire son travail pour m’aider à mettre mon bébé au monde. C’est loin d’être le moment le plus heureux de mon existence. J’ai mal comme j’ai jamais eu mal et j’ai hâte que cela se termine. J’ignore si j’aurais un gentil bébé ou un monstre en couche culotte, mais cela m’importe peu à l’heure actuelle.
J’ai juste envie que mon bébé soit là, et d’entendre ses premiers cris.

-Et voilà la délivrance ! Dites bonjour à vos bébés ! S’exclame joyeusement le médecin, alors que mon cerveau beugue sur l’emploi du pluriel.
Mes bébés ? Comment ça mes bébés ?
-Que voulez-vous dire ? Il n’y en a pas qu’un ? M’écrié-je de surprise.
-Vous êtes l’heureuse maman de jumeaux ! Un garçon et une fille ! Comment allez-vous les appeler ?
-Je crois que je vais m’évanouir… Soupiré-je, n’en croyant pas mes oreilles.
En plus d’être un sacré bon amant, Don est également sacrément fertile. Deux bébés… Ce n’est pas un bébé que je vais devoir élever, mais deux.
Deux prénoms à trouver. Deux bouches à nourrir. Deux petits êtres qui vont compter sur moi pour leur survie dans ce monde de brutes. Qu’ai-je fait pour mériter ça ?

Malgré tout, je finis par me lever pour m’approcher du premier berceau que je vois. Un petit bébé est en train de gigoter à l’intérieur, criant à plein poumons. Je m’attendris aussitôt en découvrant sa frimousse. Je le prends alors dans mes bras pour le serrer contre mon cœur, qui se remplit d’amour pour ce petit être.
Avoir deux bébés n’étaient pas prévus. Même en avoir qu’un seul n’était pas à l’ordre du jour. Mais je les aime déjà mes petits anges et je ferai tout pour qu’ils soient heureux.

Nick, qui m’a sagement attendue dans la salle d’attente, m’a aidé à rentrer à la maison avec mes enfants. Il a été surpris d’en découvrir deux. Eh oui, quand Maetha Opaline fait quelque chose, elle ne le fait pas à moitié !
Mais il m’a tout de même aidé. Il a pris mon fils dans ses bras tandis que je tenais ma fille. Cela se voyait qu’il n’était pas à son aise, mais il s’est vite familiarisé avec ce mini-humain. J’ai aussi remarqué que cela lui faisait quelque chose de tenir mon bébé dans ses bras.
A la maison, je les installe dans leur couffin, dans ma chambre. La leur n’est pas encore prête pour les accueillir. Mais pour l’instant, ils ne prennent pas trop de place et peuvent rester ici.
Cela me fait tout drôle d’avoir maintenant deux bébés chez moi, dans ma chambre. Mais lorsque je vois leur bouille, je ne peux que craquer et je remarque déjà leur différence. Mon fils a le teint plus clair que ma fille. Les gênes Lothario sont bien visibles chez elle, et Don ne pourra pas la renier bien longtemps.
-Bienvenue à la maison Ryan et Roxane !

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 6

Beaucoup de femmes vantent les mérites de la grossesse, disant que c’est une expérience formidable et absolument magnifiques.
Là, toute suite, alors que je suis au prise d’une nausée m’ayant forcé à garder la tête dans les toilettes, j’ai un sérieux doute sur leur santé mentale.
Expérience formidable mes fesses. J’enchaîne les nausées, comme si ce bébé était un futur sadique qui prend plaisir à me faire vomir. Et dire que je suis encore loin de la fin et de la naissance.

Une fois la nausée passée, je tire la chasse d’eau et me dirige vers le lavabo. J’en profite pour me rincer la bouche et me laver les dents. Je dois voir Don cette après-midi pour lui parler de ma grossesse et hors de question de sentir le vomi.
Je suis peut-être enceinte, mais je tiens à conserver un minimum de glamour.
Je suis déjà bien suffisamment stressée par cette conversation, autant mettre toutes les chances de mon côté.

L’après-midi venue, je me rends au parc d’Oasis Springs. Je l’attends un peu en entendant des enfants jouer dans la cage à poules. Mon coeur se serre en les voyant. Comment sera mon bébé plus tard ? Serais-je seule pour l’élever ? Suis-je suffisamment prête à être maman ?
Je n’en ai fichtrement aucune idée. Et cela me fout la trouille.
-Hey ma belle ! M’interpelle subitement Don en me prenant par la taille. Aussitôt, il prend possession de mes lèvres avec une passion dévorante.
Je réponds à son baiser, la boule au ventre, stressée par la suite de notre conversation.

-Dis-moi, ne te vexe pas hein car après tout je m’en fiche, mais tu n’aurais pas un peu grossi ? Me demande ensuite Don tandis que je m’étire mon dos douloureux.
J’hausse un sourcil, intriguée. Puis je jette un œil à mon ventre qui ne laisse pourtant aucun doute quant à mon état.
Il est canon, mais je pense qu’il devrait consulter un ophtalmologue. Ou revoir les conséquences d’un crac-crac intensif.
-Eh oui, c’est justement de ça dont j’aimerai te parler.
-Tu veux me parler de ton poids ? Me répond-t-il, un peu surpris.

-Don… Je n’ai pas simplement grossi… Je… Tu vois mon ventre ? Il y a un bébé à l’intérieur. Lui annoncé-je, un peu nerveuse.
-Quoi ? Tu as mangé un bébé ? En ai choqué Don, pour que je prenne suite un air blasé devant son imbécillité.
-Non Don ! Je suis enceinte ! De toi ! J’attends ton enfant ! Précisé-je, alors que je ne croyais pas cela nécessaire.
Aussitôt, je vois ses yeux s’arrondir de surprise, et son visage se décomposer. Visiblement, il ne s’agit pas d’une bonne nouvelle pour lui.
-Mais ce n’est pas possible ! Tu ne peux pas être enceinte ! Et encore moins de moi !
-Et pourtant, c’est visiblement le cas.

Un silence s’installe entre nous. Don me regarde, puis regarde mon ventre, comme s’il essaie d’assimiler l’information. Pendant ce temps-là, je l’observe, inquiète. Je ne sais pas tellement à quoi je m’attends, ce que j’espère comme réaction. Que va-t-il dire à propos de cet enfant à naître ?
Va-t-il assumer ce bébé ? Mais que va-t-il dire à sa femme ? Cacher un enfant va être difficile sur le long terme. Surtout que ce n’était pas du tout prévu au programme.

-Maetha… Finit-il par soupirer. A son visage, je devine que la suite ne va pas me plaire. Je … je ne sais pas ce que tu attends de moi… Mais ça ne devait pas être sérieux entre nous…
-Je le sais bien Don…
-Donc tu comprendras que je ne peux pas faire grand chose pour toi ? Je peux gérer une aventure sans prise de tête, mais un bébé illégitime non. Je t’enverrai bien de l’argent mais…
-Tu n’en as pas. Complété-je, la gorge serrée. En effet, Don ne vit qu’au crochet de sa femme, qui vient d’une famille aisée. Ainsi, m’envoyer de l’argent pour m’aider à élever son enfant sans que sa femme ne le remarque ne serra pas une chose facile.
-Voilà. Et je n’ai pas envie que ma femme découvre mon infidélité alors je ne pourrai pas le reconnaître non plus. Si elle découvre qu’un enfant porte le nom Lothario dans la ville, ça va être difficile à expliquer.
-Je vois…
-Et je pense que… Qu’on ferait mieux de ne plus se voir. Ce sera plus simple pour tout le monde… Surtout pour ce bébé.
-C’est sûr que lui dire que Maman joue avec Papa mais que Papa ne veut pas être son père, ça va difficile. Lui dis-je, amère. Sa réaction m’agace car lui, s’en sort avec le beau rôle. Je m’y attendais, mais j’espérais qu’il essaierait de trouver une solution pour être un minimum présent pour notre enfant. Au revoir Don, et bonne continuation. Je conclus ensuite pour partir aussitôt. Je n’ai aucune envie de rester auprès de lui plus longtemps. Moins je le verrai, mieux je me porterai.

Les jours suivants, j’ai broyé du noir. J’ai appris à apprécier Don et j’aimais les moments que l’on a passé ensemble. Je n’étais pas amoureuse mais cela me fait tout drôle de me dire que je vais élever notre enfant mais que je ne le reverrai plus.
Je ne sais pas trop comment je vais gérer la situation. Mais je n’en suis pas encore là, bébé n’étant pas encore né.
Un jour, décidant que je ne dois rester seule dans mon coin, j’ai invité mes amis à venir à la maison. Charlotte et Nick sont arrivés dans l’après-midi, ravis de me rendre visite et de m’aider à me changer les idées. C’est également l’occasion de les présenter.

-Je suis contente de te voir Mae. Me salue Charlotte tout en me serrant contre elle. Chose pas tellement aisée avec nos ventres de femmes enceintes. Je suis désolée que le père t’ait rejeté.
-Cela ne fait rien, je devrais pouvoir gérer un bébé toute seule. Tenté-je de la rassurer alors que moi-même, je suis terrifiée.
-Dans tous les cas, tu pourras compter sur mon aide. M’assure Nick qui est arrivé quelques minutes avant Charlotte.
-Sur moi également. Confirme ensuite Charlotte.
-Merci, vous êtes adorables. Venez, j’ai préparé à manger. Les invité-je à passer à table, alors que j’ai préparé des pommes de terre en robe des champs au barbecue.

Nous sommes donc ensuite passés à table. Je suis plutôt fière de mes pommes de terre et j’espère que cela plait à mes invités. C’est la première fois que j’invite des personnes à déjeuner à la maison depuis que je suis arrivée à Oasis Springs. Les avoir ici, avec moi, cela me fait du bien. Cela me rappelle les journées que je passais avec les amis de Maman, quand ils venaient dans notre appartement du Quartier des Épices à San Myshuno. Surtout notre voisine, qui était comme une tante pour moi. Mes amis seront-ils aussi proches de mon bébé que je l’étais avec les amis de ma mère ? Je l’espère. En tout cas, nous avons passé un bon moment autour de la table.

-Comment se passe ta grossesse, Charlotte ? Lui demandé-je finalement, en observant son ventre rond. Elle non plus ne peut plus cacher son état mais elle reste aussi fine qu’une brindille. Si on la regarde de dos, il est impossible de savoir qu’elle attend un bébé.
Oui, je suis jalouse. Mon ventre à moi déborde de partout et quel que soit l’angle, il n’y a que Don pour être suffisamment idiot pour ne pas remarquer que je suis enceinte.
-Tout va bien. M’assure-t-elle avec le sourire. Mon petit bonhomme se porte comme un charme et il donne même des coups de pieds quand il est forme. Et ton bébé ?
-Ça baigne, même si je préfère garder la surprise. Donc inutile de me demander ce que c’est !
-Je savais que je n’aurais pas du venir. Seul homme au milieu de deux femmes enceintes, je dois être maudit ! Plaisante alors Nick, nous faisant rire à notre tour.

Après mangé, je leur propose de regarder un film sur Simflix. Mes deux acolytes acceptent aussitôt et nous nous installons sur le canapé, juste en face de la télévision. Je m’empare de la télécommande. J’ouvre la plateforme de streaming et je pars à la recherche d’un film qui pourrait tous nous plaire.
-On est d’accord, on évite tout ce qui est film d’amour et autres mièvreries du même genre ? Leur dis-je alors en évitant soigneusement la catégorie Comédie romantique.
-Encore heureux ! Si vous voulez me tuer, il y a plus rapide ! En soupire de soulagement Nick. Un film d’horreur où tous les mecs crèvent ça vous botte ? Propose-t-il ensuite.
-Ah non pitié ! Ça me file la frousse et je ne vais pas pouvoir dormir pendant une semaine ! Refuse aussitôt Charlotte, craignant subitement le choix du film.

-Petite nature ! Se moque alors Nick, pour répondre à ma collègue, s’amusant à la taquiner.
-Je n’aime juste pas voir des gens se faire trucider dans tous les sens ! Je ne suis pas sadiques, moi, cher monsieur ! Lui réplique-t-elle alors sur le même ton.
-Tu as conscience que ce n’est pas réel ?
-Et toi que c’est terriblement malsain d’aimer ce genre de truc ?
-Un film d’action, ça vous dit alors ? Ou policier ? Leur proposé-je alors, histoire de mettre fin à leur pseudo-dispute. C’est assez drôle, mais je me sens quelques peu à l’écart. D’autant plus que cela risque de vite tourner en rond.
Cela fonctionne d’ailleurs sans problème, puisqu’ils acceptent aussitôt, mettant fin à leur débat sur les films d’horreur.

Une fois le film terminé, nous décidons de faire un tournois d’échecs. J’ai besoin de bosser ma logique et jouer avec mes amis est bien plus drôle que toute seule.
Mes amis acceptent aussitôt, même si je pense que c’est davantage pour me faire plaisir que par réel envie. Peu importe, moi cela m’amuse.
Nick est le premier à me défier. Le gagnant affrontera Charlotte.
-Oh regarde Nick ! Une jolie blonde ! Tenté-je de le distraite en désignant un point dans son dos. Aussitôt, il se retourne et j’en profite pour déplacer deux pièces sans qu’il ne s’en aperçoive.
-Où ça ? Je ne vois personne !
-Je ne dirai rien ! S’esclaffe alors Charlotte, ayant observé toute ma manœuvre.
-Je ne vois absolument pas de quoi tu parles ! Nie-je en bloc, avec un faux air innocent, me retenant de rire devant l’air interloqué de Nick.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 5

Après avoir quitté Don et être arrivée au boulot, je vais directement à la cafétéria. Passer un moment avec Don a été fort agréable, mais avec tout ça, je n’ai pas eu le temps de manger et je meurs de faim.
Malheureusement, il n’y a pas un choix extraordinaire dans le distributeur et j’opte pour un sandwich sans viande. Après avoir vu des images du traitement des animaux dans les abattoirs, je suis bien incapable d’avaler quoi que ce soit qui se rapproche de près ou de loin à de la viande. Le végétarisme est devenu mon meilleur ami !

Après avoir fini mon assiette, je vais rejoindre mes collègues au rez-de-chaussée. J’en remarque un qui est sur son ordinateur en train de travailler. Un vieux chauve dont j’ai complètement le nom. Ce n’est pas grave, je suis grave de bonne humeur et je vais le saluer.
-Hey salut toi ! Ça boume ?
-Bonjour Maetha, ça va et toi ? Me répond-t-il sans quitter son écran des yeux.
-Impec’ ! Je me suis envoyée en l’air ce matin, c’était trop bon ! Oui je suis tellement heureuse que j’ai envie de le crier sur tous les toits.
-Euh… Content pour toi. Marmonne-t-il en réponse, un peu gêné et ne sachant pas vraiment quoi répondre. Qu’est-ce qu’il est coincé !

Du coup, histoire de le détendre un peu, je me permets de me relâcher un peu. Le restaurant d’hier était très épicé et je retiens des gaz depuis mon arrivée.
Ainsi, c’est le moment où jamais de soulager mon ventre qui commence à être douloureux.
J’ai presque une pensée compatissante pour mon collègue. Presque.
-Haan ! Tu aurais pu te retenir quand même ! T’as pas honte de faire ça en public ? L’accusai-je aussitôt, en battant l’air pour attirer le nuage nocif vers mon collègue.
-Mais c’est pas moi ! J’y suis pour rien ! Réfute-t-il aussitôt, ne sachant plus du tout où se mettre.

-T’inquiète pas, c’est qu’un prout, c’est pas la mort. Tenté-je de le rassurer, avant de lui serrer la main avec mon tour préféré.
Il a fallu que je me retienne de rire en voyant sa mine choquée. Le pauvre, il a pris cher. Mais quand je suis de bonne humeur, j’ai tendance à enchaîner les farces. Et comme il est tout seul dans la pièce, c’est sur lui que ça tombe. Pas de bol.

Après avoir laissé mon collègue se remettre de ses émotions, je me mets enfin à travailler. Je vais voir mon nouvel ami Gégé. Je l’aime bien, il fait ce que je lui dis et je peux tout lui dire, il est toujours content et il ne dira jamais rien.
Le parfait petit robot, ami de tout le monde.
-J’ai enfin réussi à le mettre dans mon lit ! Et c’était tellement bon ! Oh t’inquiète pas, je sais ce que je fais. Je sais bien qu’il est marié et tout, mais je n’ai pas envie de me maquer pour le moment. Mais cela ne veut pas dire que je ne peux pas prendre du bon temps et c’est vraiment le partenaire idéal pour ça ! C’était tellement le pied je te jure ? …. Quoi ? Ah oui, la pièce ! Tu l’as mets là, là !

Les jours suivants se passent bien également. J’ai revu Don, et nous prenons du bon temps de temps en temps. Tout roule et apparemment, sa femme ne se doute de rien. Heureusement d’ailleurs, car je ne souhaite pas attirer d’ennuie à Don.
Mais, ces derniers jours, je commence à avoir l’estomac qui fait des roulades sur lui-même. Je suis souvent au bord de la nausée, et c’est drôlement pénible.
-Les tomates ne devaient pas être bien fraîches hier dans la salade, je vois que ça.

Sauf que cela me reprend régulièrement, trop régulièrement pour que cela soit le coup de tomates pas fraîches. Cela commence sérieusement à m’inquiéter.
Aurais-je une maladie quelconque ? Ça y est, je me m’imagine avec une maladie incurable et je vais mourir dans d’atroces souffrances. Coucou Maman, je serai bientôt avec toi. A moins que je demande à mon père de me sauver la vie, mais le plasma, ce n’est pas très en phase avec mes convictions végétariennes.
Non il va me falloir que je me fasse à l’idée. Je vais crever, et en plus, j’ai le ventre gonflé. Je vais mourir et quand les secouristes vont venir essayer de me sauver, je vais avoir des gaz. La tuile.

Pour tenter d’évacuer les gaz et garder le peu de dignité qu’il me reste, je suis allée aux toilettes. Au passage, j’espère aussi que mes copines mensuelles vont arriver, car elles prennent leur temps, ces vilaines.
Manque de chance, mon téléphone se décide à sonner pile poil à ce moment. En jetant un œil à mon écran, je m’aperçois qu’il s’agit de mon voisin, Nick Tholes. Je l’ai rencontré il y a quelques jours. C’est quelqu’un de très sympathique, toujours prêt à se rendre utile.
-Hey ! Comment tu vas ? Lui demandai-je en décrochant tout de même, malgré ma position inconfortable.
-Ça va ça va et toi ? Je t’appelais car le facteur s’est trompé, il m’a donné un colis pour toi. M’informe-t-il gentiment, sans être extravagant. En effet, Nick est plutôt quelqu’un de réservé.
-Ça va aussi ! Donne moi deux minutes et je suis dispo !
-Super ! A toute suite !

Au fil du temps, mes copines ne sont pas arrivées et mon ventre ne s’est pas dégonflé non plus. Il faut bien que je me rende à l’évidence.
Je ne vais pas mourir, a priori. Ça, c’est pour la bonne nouvelle.
La mauvaise, par contre, c’est que j’ai un polichinelle dans le tiroir. Lorsque j’observe mon ventre arrondi, je soupire. Je ne suis pas dans de beaux draps.
On voulait juste s’amuser avec Don, pas procréer. Que vais-je faire avec un bébé ? Conçu avec un homme marié qui plus est. Me voilà mère célibataire, et ce n’était absolument pas prévu.
Et je commence à me demander si je dois tenir Don informé. Il est le père, mais ce bébé illégitime n’arrangerait pas ses affaires. Comment pourrait-il assumer son rôle de père tout en tenant sa femme à l’écart ? C’est tout bonnement impossible.

Arrivée au boulot, je suis toute chamboulée. J’ai la tête ailleurs et je ne suis bonne à rien. J’estime qu’on a de la chance que je n’ai pas malencontreusement provoqué d’explosion.
Charlotte remarque vite mon trouble et je n’ai pas d’autres choix que de lui montrer mon ventre et lui annoncer ma grossesse.
-Mais c’est super Mae ! Figure-toi que je suis enceinte aussi ! Nos enfants pourront être amis et grandir ensemble ! En est ravie Charlotte, avec un grand sourire. Je scrute son bide avec curiosité, soudainement jalouse. J’ignore depuis quand elle est enceinte, mais elle ressemble encore à une brindille alors que je ressemble déjà à un cachalot obèse.

-Non, c’est la catastrophe ! Il n’y a rien de sérieux avec le père ! La contredis-je aussitôt, désemparée.
-Quoi ? Ne me dit pas qu’il t’a forcé ? En est choquée Charlotte. Pourquoi doit-elle toute suite s’imaginer le pire ?
-Mais non ! Mais nous étions juste copains de couette tu vois. Et en plus il est marié.
-Mais dans quel pétrin tu t’es mise, Mae ? Se montre tout de même compatissante mon amie, malgré un silence où elle essayait de digérer l’information. Eh oui, nous n’avons pas tous une vie tranquille où on attend d’avoir un mari pour s’amuser sous la couette. Est-il au courant ?
-Pas encore, mais j’ignore si je dois lui dire … Ça mettrait du bazar dans sa vie.
-Ça, il fallait y réfléchir avant.
Elle est gentille Charlotte, mais je l’ai boudé toute la journée. J’aime pas quand les gens ont raison et que moi, j’ai tort.

Le soir-même, Nick m’attend devant chez moi. Cela tombe bien, je n’ai pas trop le moral. Puis, je me rappelle que nous devions nous voir ce soir. Une petite soirée entre amis, sans prétention.
Parfait pour se changer les idées.
-Hey Nick ! Comment tu vas ?
-Salut ! Dis moi, tu n’aurais pas quelque chose à me dire ? Me dit-il avant de jeter un regard entendu sur mon ventre. Oups.
-Je… Je crois que tu as deviné tout seul.
-J’ignorais que tu avais quelqu’un dans ta vie.
-C’est … plus compliqué que ça ? Tu rentres ? Je vais t’expliquer tout ça.

Comme souvent, nous nous installons autour de l’échiquier. Nous aimons tous les deux les échecs et nous passons souvent notre temps à jouer ensemble. Durant une partie, je lui raconte donc toute l’histoire. Je lui parle même directement de Don. J’ai confiance en Nick, je sais qu’il ne dira rien et gardera l’identité du père secrète.
Nick m’écoute attentivement, et ne réagit pas plus que cela lorsque je lui dis que Don est marié. Cela tombe bien, je n’ai pas envie d’une leçon de morale ce soir.
-Tu crois que je devrais lui dire ? Lui demandai-je finalement.
-Je pense qu’effectivement, tu devrais être honnête avec lui. Ne serait parce qu’il a le droit de savoir. Me confirme gentiment Nick. Ne te fais pas trop d’espoirs non plus, il est peu probable qu’il quitte sa femme. Mais il risquerait de ne pas apprécier de te croiser avec un gros ventre ou pire, avec un bébé qui lui ressemble.
-Tu… Tu as peut-être raison.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 4

Un jour, alors que j’étais au boulot, j’ai reçu un SMS de Don, me proposant que l’on se voit autour d’un bon repas. J’ai du me contenir pour ne pas sauter au plafond. Ne sachant pas de quoi il voulait me parler, il valait mieux que je reste discrète. J’ai immédiatement accepté, glissant que j’étais une fan absolue de nourriture mexicaine.
Juste comme ça, pour lui donner des idées.
Cela n’a pas été vain, puisque ce soir, il m’a dit de le rejoindre au Mexicain Restaurant. C’est donc toute heureuse que je le salue devant le restaurant.
-Coucou Don ! Tu vas bien ?
-Nickel ! Et toi ? J’espère que le lieu te convient, mais on peut aller ailleurs si tu veux.
-Ça va aussi et ne t’inquiète pas, c’est parfait !

Après avoir changé des banalités d’usage, nous entrons à l’intérieur de l’établissement. L’ambiance nous emmène immédiatement ailleurs. J’aime beaucoup la décoration et de bonnes odeurs me parviennent aux narines.
Aussitôt, des souvenirs d’enfances me reviennent en mémoire. Il y avait un restaurant similaires pas loin de notre appartement, et Maman m’y emmenait souvent. Des fois juste toutes les deux, d’autres fois en compagnie de sa meilleure amie, qui était également notre voisine. Mon goût pour la nourriture mexicaine vient certainement de là, car je n’y ai que de merveilleux souvenirs.
Un serveur nous guide à notre table après nous avoir accueilli. Il nous laisse les menus, nous choisissons rapidement.
Une fois entre nous, je remarque le regard de Don sur moi. J’affiche un mince sourire, commençant à comprendre la raison de ce rendez-vous. Quelque chose me dit qu’il a fini de réfléchir à ma proposition et que le résultat de cette réflexion ne sera pas pour me déplaire.

-Pourquoi tu me regardes comme ça ? Lui soufflé-je alors, loin d’être dupe à son petit jeu.
-Parce que tu es magnifique, Maetha. Me susurre-t-il en réponse. Au vu de son ton suave, il ne pense pas conserver qu’une simple relation amicale entre nous.

Ni une ni deux, je n’en attends pas plus pour entrer dans son jeu. Je préfère battre le fer tant qu’il est encore chaud et il vaut mieux que j’en profite maintenant avant qu’il ne change d’avis.
-Merci, et toi, tu n’es pas mal non plus. Minaudé-je en réponse, en lui envoyant un baiser.
Il sourit à son tour. A son visage, je comprends alors que nous sommes sur la même longueur d’ondes. Cette soirée n’a pour but que la séduction, pour voir si nous sommes suffisamment compatible pour prendre du bon temps ensemble.

Nous discutons pendant un moment, oubliant le temps d’attendre. Cela fait bien un moment que la serveuse a pris notre commande et le restaurant n’est pas plein, mais nous nous en moquons. Nous faisons connaissance, entre rire et technique de séduction.
Puis, je prends mon courage à deux mains lorsque Don revient des toilettes. Je me lève pour aller vers lui, lui prononce deux-trois mots, et je l’embrasse.
Nous savons tous les deux pourquoi nous sommes ici. Autant briser la glace toute suite.

Don est surpris sur le coup, mais ne tarde pas à répondre à mon baiser. Faire cela en plein milieu du restaurant n’est peut-être pas une bonne idée, mais Don m’a avoué que sa femme détestait la gastronomie mexicaine. Au risque de la voir ici, d’autant plus qu’elle est occupée ailleurs, apparemment.
Alors, nous en profitons et c’est loin de me déplaire. Il n’y a pas à dire, Don sait faire grimper la température avec ses b.aisers !
-Hum hum, voilà vos plats. Nous interrompt alors la serveuse, qui vient tout juste d’arriver et qui nous lance un regard noir. Vous savez, il y a des hôtels pour ça. Ici, c’est juste un restaurant.
-Pardonnez-nous. Lui répond Don avec un sourire moqueur, nullement gêné par la situation.

Un peu déçue, je retourne m’asseoir à table en compagnie de Don. Je dois bien avouer que j’étais très satisfaite de la tournure que prenait la situation et cela ne m’aurait pas gênée de partir sans manger.
Néanmoins, nous continuons notre petit jeu pendant le repas. Je le dévore des yeux pendant qu’il me fait des rentre-dedans. Je ne peux pas passer de meilleures soirées.
-Tu viens chez moi après ? Lui proposé-je alors, sans cacher de sous-entendus lubriques.
-Je suis désolé, mais non. Me répond-t-il, embarrassé. Il commence à se faire tard et je n’ai pas envie que Dina suspecte quoi que ce soit. Mais si tu veux, je peux passer demain matin. Ajouta-t-il, avec un sourire coquin.
-Je commence à 10 heures, viens donc vers 9 heures. Lui confirmé-je aussitôt, ravie de cette perspective.

Nous avons tranquillement poursuivi notre repas. L’attente a valu le coup car la nourriture était absolument délicieuse. J’ai eu l’impression d’être à Selvadorada et c’était merveilleux.
Avant de partir, je suis allée aux toilettes. Leur cocktail était délicieux, mais il a vite besoin d’être évacué.
En sortant pour me laver les mains, j’ai une idée en tête. Pour me venger de l’attente, ne permettant pas de rentrer directement avec Don à la maison, je m’empresse d’essayer de boucher l’évier.
Lorsque de l’eau commence à s’écouler partout, je souris d’amusement. J’ai réussi et je plains celui qui devra venir tout réparer.

Le lendemain matin, j’entends la sonnette dès 8 heures 30. Encore en petite tenue, je souris en voyant Don de l’autre côté de la porte. Visiblement, il n’a pas voulu tarder pour venir me rejoindre, et j’en suis absolument ravie, fière de l’effet que j’ai sur lui.
-Alors, monsieur est impatient ? Lui soufflé-je, taquine, en lui ouvrant la porte.
-J’ai pensé à toi toute la nuit. M’avoue-t-il alors, tandis que je m’empresse de l’embrasser.
-Toute la nuit ? Tu me flattes. Viens, entre. Je ne voudrais pas te faire attendre plus longtemps.

Je l’emmène directement dans ma chambre. Au diable les politesses, je ne lui propose même pas à boire. Don me charrie aussitôt, m’assurant qu’il n’est pas le seul à faire preuve d’impatience.
Je lui lance un grand sourire, assumant parfaitement cet état de fait. Je m’installe sur mon lit à baldaquin, et je lui ordonne de respecter le dress-code. Pantalon et tee-shirt interdits entre ces murs.
Il rit, s’empresse de m’obéir et il vient me rejoindre pendant que je profite de la vue.

La suite des événements me semble ainsi évidente. Je ne passe pas avoir besoin de faire un dessin. Ou sinon, mes propos risquent d’être interdit au moins de 18ans.
Tout ce que je peux dire, c’est que je suis vraiment très, très heureuse que Don ait accepté de devenir mon copain de couette. Je ne regrette absolument pas mon choix.

Une fois que nous avons fini, et que je doive bientôt partir au travail, Don ne tarde pas à se rhabiller. Je le regarde avec envie, des souvenirs indécents pleins la tête. Je m’approche alors de lui, pour l’embrasser dans le cou avec gourmandise.
-Mae, tu vas être en retard à ce rythme. S’en amuse-t-il alors.
-M’en fiche. Tu portes décidément bien ton nom, Don Juan ! Le taquiné-je ensuite, le faisant rire aussitôt.
-La prochaine fois, je te ferai tellement grimper aux rideaux qu’il faudra que tu te rachètes un lit.
-Parce que c’est possible de faire mieux ?
-Tu verras bien la prochaine fois. M’assure-t-il avec un clin d’œil. Il m’embrasse alors avant de partir retrouver sa vie officielle, pendant que je me prépare à partir à mon tour, la tête dans les nuages.

Génération Menthe – Génération 1 – Chapitre 3

En rentrant du travail, je me suis empressée de filer à la douche dans le but de me changer et de me faire belle.
J’ai décidé aujourd’hui de ne pas passer la fin de ma journée toute seule chez moi. Et quitte à inviter quelqu’un, autant que ce soit en charmante compagnie.
C’est ainsi que j’ai revêtu une jolie jupe courte noire, top blanc décolleté et un bomber coloré. De quoi être séduisante sans en avoir l’air. Lorsque la sonnette m’indique que mon invité est arrivé, je suis fin prête pour l’accueillir.

J’accueille Don avec mon plus beau sourire. Je l’ai appelé un peu plus tôt dans la journée pour l’inviter chez moi. Après m’être posée mille questions, j’en suis arrivée à la conclusion que cela ne pouvait pas faire de mal de tenter ma chance.
Comme je l’ai déjà dit, je n’ai aucune intention romantique avec lui. Loin de moi l’idée de le voler à sa femme. Il peut très bien rester avec elle, cela m’est égal. Tout ce que je veux moi, c’est simplement m’amuser avec lui. Je suis jeune, lui aussi, et si personne n’est au courant, cela ne peut pas faire de mal.
-C’est sympa chez toi. C’est très … bleu. Me dit-il après avoir jeté un coup d’œil autour de lui.
-J’adore cette couleur, mais je crois que cela se voit. Tu veux boire quelque chose ?
-Vu la couleur de tes cheveux, oui ça ne m’étonne pas. Me répondit-il avec le sourire. Non merci, pour le moment ça va.

Nous discutons pendant quelques minutes ainsi. Au bout d’un moment, il finit par s’asseoir sur le fauteuil à côté de la bibliothèque. Je ne vois pas cela d’un mauvais œil, j’ai bien envie qu’il se mette à l’aise. Vu les idées que j’ai en tête, cela sera plus pratique.
Idées que j’ai bien l’intention de lui partager. Je n’ai pas envie de le prendre en tête, de le séduire pour arriver à mes fins. Je m’entends bien avec lui et je veux être claire dans mes intentions. Ainsi, il pourra prendre sa décision en toutes connaissances de cause.
-Bon, si je t’ai demandé de venir c’est, certes que je t’apprécie beaucoup, mais aussi parce que j’ai une proposition à te faire.
-Je t’écoute. Semble-t-il sceptique. Le pauvre, il doit se demander ce qui pouvait bien se tramer dans ma petite tête.
-Don, je te propose qu’on soit copains de couette tous les deux.
-Copain de ? Tu sais que je suis marié, n’est-ce pas ? Me répondit-il, surpris et interloqué par mes paroles. C’est sûr que ce genre de question, formulée ainsi, il ne doit pas en entendre tous les jours.
J’en ai bien conscience, et c’est pour cela je te pose directement la question sans chercher à te séduire directement. Et tu as parfaitement le droit de refuser. Je veux juste te dire que je n’attendrais rien de plus de toi, et que j’ai bien l’intention de garder notre relation « ami et plus si affinité » secrète. Tout ce que je veux, c’est m’amuser. Rien de plus. Et comme tu me plais, je te le propose. La balle est dans ton camp.
-Euh, je vois… Tu permets que j’y réfléchisse ?
-Bien sûr !

Nous avons passé le reste de notre temps à discuter et faire connaissance. Par contre, nous n’avons pas parlé de la possibilité de faire évoluer notre relation. Don voulait réfléchir et je ne voulais pas être insistante. Il connait mes intentions, à lui de décider s’il est d’accord ou non.
Dans tous les cas, je respecterai sa décision et cela nous empêchera d’être amis. D’ailleurs, nous avons bien rigolé durant cette soirée. J’ignore si c’est parce que le courant passe bien entre nous, ou si c’est mon humour légendaire qui a porté ses fruits.

Une fois Don rentré chez lui, je suis allée me coucher.
Mais au beau milieu de la nuit, je suis réveillée par une forte lumière venant de l’extérieur. Ayant des baies vitrées, je ne peux pas la louper. J’enfile rapidement des vêtements pour sortir voir ce dont il s’agit. Si c’est un voisin qui s’amuse à illuminer tout le quartier, il va m’entendre !
Malheureusement, le voisinage n’a rien à voir avec ça. A peine j’ai mis le pied dehors que la lumière m’a enveloppée, pour se focaliser que sur moi.

Soudain, je me sens comme aspirée dans les airs. J’ai un sursaut de surprise lorsque je ne sens plus le sol sous mes pieds. Je lève la tête, et j’ai du mal à en croire mes yeux.
Juste au-dessus de moi, il y a une soucoupe volante. C’est incroyable ! J’aurais jamais cru que les extraterrestres existent en vrai !
Mais, je reviens vite à la réalité. Découvrir une nouvelle forme de vie est fantastique, mais je me rends bien compte que je m’envole littéralement vers la soucoupe. La peur s’empare de moi, alors que je disparais à l’intérieur…

Ce qui s’est passé ensuite ? Je n’en ai aucun souvenir. Une seconde j’étais en train de m’élever dans le ciel et la suivante, j’étais de nouveau dans mon lit, en train de dormir paisiblement. Pendant un instant, je me suis même demandée si je n’ai tout simplement pas rêvé.
Mais c’était tellement réel, mes souvenirs étaient tellement clairs et limpides qu’au fond de moi, je sais que ce n’était pas le fruit de mon inconscient …

Le lendemain, j’ai la tête dans le brouillard. Comme si ma soirée de la veille avait été trop arrosée. J’ai du mal à garder les yeux en face des trous pendant que je prépare mes toasts pour le petit-déjeuner.
Que met-il arriver durant la nuit ? Que m’ont-ils fait pour que je ne me souvienne de rien ? Et combien de temps ai-je été enlevée ?
Je me posais tellement de questions, dont je n’avais aucune réponse.

Une fois prête, et après pris une douche bien froide pour me réveiller, je pars au travail. Enlevée par des extraterrestres ou non, le laboratoire n’attend pas !
En arrivant, je vais directement saluer ma super collègue préférée. En me voyant, Charlotte me fait un grand sourire et me prend dans ses bras.
-Bonjour Mae ! Me salut-elle alors, en utilisant mon diminutif. Je suis la première à dire que c’est plus simple et plus rapide. Tu as une petite mine ce matin, tout va bien ?
-Coucou Charlotte. Oh t’inquiète pas, j’ai juste mal dormi. Me contenté-je de répondre, sans savoir si je peux lui dire la vérité ou non. Je passe déjà pour une dingue, il ne faudrait pas que j’en rajoute une couche.

Nous discutons pendant un moment quand je me souviens d’un sérum que j’ai synthétisé la veille. Suite à ma mésaventure avec le sérum « Tout rouge », je suis un peu frileuse à l’idée de tester moi-même ce que je fabrique.
Alors, je les refile aux collègues.
Non pas que je leur veux du mal, mais comme on dit, qui aime bien châtie bien.

-J’ai fabriqué ce truc hier, mais je suis un peu patraque aujourd’hui. Tu veux bien le tester pour moi ? Demandai-je en toute innocence à Charlotte.
-Qu’est-ce que c’est ? Me questionne-t-elle avec un air suspicieux sur le visage. Je t’adore mais je préfère me méfier. Tu as une sacré réputation de farceuse quand même !
-Roh, bonjour la réputation ! Tout ça parce que j’ai fait quelques poignées de main électriques !

Trêve de plaisanterie, nous nous mettons ensuite au travail. Charlotte s’installe sur le poste de laboratoire afin de réaliser des expériences alors que je dois analyser des plantes.
La matinée est ainsi plutôt calme, et seul le bruit des machines empêche le silence de s’installer.
Une situation qui me met plutôt mal à l’aise, et je ne peux m’empêcher de faire la conversation à Charlotte.

-Dis, tu crois aux aliens ?
-Ahah, tu es une comique Mae !
-T’as jamais vu d’OVNI ?
-Je suis une scientifique, je ne crois que ce que je vois. Et à mon avis, c’est un peu trop invraisemblable pour que cela soit possible.
-Ahah, t’as trop raison ! M’exclamé-je alors, un peu mal à l’aise. T’imagine une fille vient te voir en te disant qu’elle a été enlevée par des extraterrestres ?
-Que t’es drôle ! Elle aurait trop regardé de film de science-fiction !
-J’aurais pas dit mieux !

Durant l’après-midi, j’ai enfin quitté le laboratoire et les expériences de chimie. On m’a demandé de créer des inventions! Lorsqu’on m’a ordonné de me mettre au travail, j’étais excitée comme une puce !
Maintenant, je suis face à la machine que j’ai réussi à maîtriser facilement. Elle fonctionne principalement par commande vocale et je dois avouer que c’est plutôt cool.
En plus, elle a même un petit nom. Les collègues l’ont appelé Gégé.

-Aller Gégé, tu peux me faire cette pièce et la mettre sur celle là après ? Bien Gégé ! Tu es une brave bête Gégé ! Gentil Gégé !
J’ai un peu l’impression de parler à un toutou par moment, mais c’est rigolo !